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  Sommaire - DVD -  A - F -  Dagon
"Dagon"
de Stuart Gordon
 

Dagon

Réalisateur : Stuart Gordon

Avec :
Ezra Godden, Francisco Rabal, Raquel Merono

Studio Canal vidéo

Allez savoir pourquoi mais à aucun moment sur la jaquette de Dagon, il n’est précisé qu’il s’agit là du nouveau film du réalisateur de Re-Animator ! Alors que si Stuart Gordon est passé à la postérité, c’est bel et bien avec ce titre, et non pas avec Fortress, comme il est indiqué au dos du boîtier. Donc, maintenant, vous le savez, Dagon est le petit dernier de Stuart Gordon, son meilleur depuis sa nouvelle version de The pit and the pendulum, ce qui constitue son quatrième titre de noblesse avec les deux autres que sont Re-Animator, Dolls. Ses autres films pouvant s’oublier, surtout le Fortress avec Christophe Lambert. Chose curieuse, c’est de nouveau une adaptation d’un classique de la littérature fantastique, de nouveau signée H.P. Lovecraft, et même avec un budget limité, le résultat est une série B d’excellent niveau.

Le troisième était, de l’avis de Carpenter, un point de départ pour faire d’Halloween une sorte de repère pour des films vraiment fantastiques sans lien avec l’original. Il était donc question d’une histoire de sorcellerie celte orchestrée par un démoniaque marchand de jouets. Excellent film, mais énorme échec commercial. Pour le 4, on fait donc revenir the shape, alias Michael Myers, qui poursuit ce coup-ci la dernière de ses petites sœurs (il a un problème familial grave, lui !) et on oublie Jamie Lee Curtis. Ce retour s’avéra finalement assez réussi, à la surprise générale. Par contre, la continuité des séquelles directement liées à ce quatrième épisode alla en périclitant, au point d’arriver avec le sixième à une histoire tordue de démon, de druides, etc... C’est simple, le cinquième et le sixième constituent les plus mauvais films de la saga Halloween.

Suite au succès financier de leur activité professionnelle, Paul et Barbara partent sur un voilier avec un autre couple pour profiter de vacances méritées, le long de la côte espagnole. C’est alors qu’une tempête d’une violence inouïe les fait chavirer. Paul et Barbara se dirigent alors sur le canot de sauvetage vers un village de pêcheurs, Imboca. Là, très rapidement, ils se rendent compte que rien n’est normal, et que cette tempête pourrait avoir été provoquée pour qu’ils viennent justement à Imboca, où ses habitants, étranges mutants mi-humains, mi-poissons, adorant un Dieu aquatique monstrueux, Dagon, pratiquent encore des sacrifices humains. Mais la vérité est encore plus cauchemardesque, surtout pour Paul qui semble être plus lié à Imboca qu’il ne se l’imaginait.

Produit par Fantastic Factory, la boite de production américano-espagnole que co-dirige le réalisateur Brian Yuzna (Le retour des morts-vivants 3, Le dentiste), et à qui on doit la naissance de la carrière de nouveaux petits génies venant même d’Espagne comme Jaume Balaguero (pour La secte sans nom et Darkness) et Paco Plaza (Les enfants d’Abraham), Dagon ne cache pas qu’il a bénéficié d’un budget assez étriqué. Qu’importe, parce qu’en même temps, on n’a jamais ressenti le retour du talent de Stuart Gordon avec autant d’évidence. Les mutations physiques des habitants d’Imboca l’inspirent, et on reconnaît sans trop de mal sa patte dès qu’il s’agit de filmer la putréfaction, la dégénérescence de la chair, et de choquer avec du gore pourtant grand-guignolesque.

Et dans Dagon, c’est le meilleur qu’il ait tourné depuis Re-Animator : les villageois dépècent les victimes tombant dans leurs filets pour s’en faire des masques. Et ils le font à vif, comme on peut le voir dans une scène qui vous arrachera une grimace de dégoût. A côté de ça, l’histoire est fantastique à souhait, passionnante à suivre, mystérieuse, culminant avec l’apparition fugitive mais marquante du dieu marin Dagon à qui on offre une femme nue suspendue au dessus de son antre. De tous ces éléments, Stuart Gordon et son complice-scénariste Denis Paoli ont tiré un excellent film, qui aurait quand même pu avoir sa chance sur grand écran. Enfin, soyons heureux, c’est déjà bien qu’il sorte, dans une copie parfaite (16/9ème et vostf), mais où on regrette cependant qu’il n’y ait pas eu un minimum de bonus, ne serait-ce qu’une petite interview du gros barbu : il est certain qu’il aurait eu des choses à raconter sur ce grand retour dans le genre.

Film : 8/10 DVD : 2/10

Bonus : bandes-annonce des autres films de cette collection. Copie 16/9ème avec vostf

Stéphane Thiellement



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