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  Sommaire - DVD -  G - L -  La guerre des mondes (War of the worlds)
"La guerre des mondes (War of the worlds)"
de Steven Spielberg
Avec Tom Cruise, Dakota Fanning, Tim Robbins
Paramount Vidéo

Aujourd’hui, personne ne viendra remettre en doute l’impressionnante carrière de Steven Spielberg. Golden boy du cinéma Hollywoodien avec le succès des « Dents de la mer » où, si on se réfère au documentaire inclus sur la dernière édition du film, Spielberg donna toutes ses tripes et les rendit plus d’une fois tellement la pression était forte, les défis monumentaux, etc... La suite fut jalonnée d’autres réussites dont une qui en fit un des noms les plus puissants du milieu cinématographique, « E.T. », et d’autres beaux succès tant commerciaux qu’artistiques (« La couleur pourpre », « Empire du soleil », « Les aventuriers de l’arche perdue »), surgit une période un peu bancale d’où émerge son seul navet, « Hook », ainsi que d’autres ratages sévères (« Amistadt », certaines de ses productions) avant que le succès ne revienne, colossalement, avec « Jurassic Park ». Et là, Spielberg reprend son talent en main, n’enchaînant que des réussites, plus ou moins majeures : « La liste de Schindler », « Il faut sauver le soldat Ryan », « A.I. », Minority report », « Attrape-moi si tu peux », « Le terminal ». L’homme, le cinéaste, acquiert une maitrise totale de ses projets, de son talent qui trouve leur point culminant avec ses deux derniers films : « Munich », son thriller politico-espionnage est un pur chef-d’œuvre, et juste avant, un projet fou, lancé en un temps record suite à un « trou » dans son calendrier ainsi que dans celui de son acteur, Tom Cruise (obligé de repousser le tournage de « Mission : impossible 3 » suite au désistement de son réalisateur d’alors, Joe Carnahan).

En un an, au jour près, « La guerre des mondes » a été mis en chantier, préparé, les repérages ont été lancés, les effets spéciaux sont étudiés, Spielberg suit deux fronts de travail, prépare tout pour choisir le meilleur et ainsi ne pas perdre de temps. Tout cela, vous le découvrirez dans un bonus signé bien entendu Laurent Bouzereau (le « Mr Making-of » de Spielberg, qui arrive à lui faire livrer des anecdotes liées son enfance !), complet, riche, certes promotionnel mais terriblement bien foutu et qui laisse pantois : Steven Spielberg est à ce jour au firmament de son talent. Il faut le voir abattre un masse impressionnante de travail, dépatouiller toute une logistique extrêmement lourde pour en extraire l’essentiel. Chapeau bas, on ne peut que s’incliner quand on voit le résultat. Parce que bien entendu, en plus de ça, il en sort un chef-d’œuvre du genre qui laisse sans voix quand on sait que tout cela n’a pris que douze mois de gestation ! A la base, le roman d’H.G. Wells sur une invasion extra-terrestre ayant pour but de décimer l’humanité au profit de leur race. Un vieux film terriblement daté (un classique, oui, si vous voulez...) et arrive le projet du remake co-écrit par David Koepp (réalisateur de « Hypnose », scénariste de renom qui signa « L’impasse », « Mission : impossible », « Panic Room » pour ne citer que le meilleur...). Que dire de plus qui n’est déjà été dit, tout a été réactualisé, bien sûr ne serait-ce que par d’extraordinaires effets spéciaux (ce qu’on a vu de mieux avec la trilogie du « Seigneur des anneaux » et « King-Kong ») mais surtout par une approche très noire du sujet : l’invasion est devenu le récit d’une extermination, la nôtre, et certaines images sont purement terrifiantes, rappelant par moments certains des moments les plus abominables de l’humanité (les corps brûlés, les cendres recouvrant tout, les trains surchargés, etc...). Tout comme amener au cœur de l’histoire un duel qui ne peut se jouer que dans ce genre de situations désespérées. Sans oublier une excellente présentation d’un Tom Cruise toujours doué pour s’immiscer dans la peau de son personnage où toutes les séquences (très égratignant pour l’américain moyen, ça...) du début avec son fils ne sont pas des clichés pro-américains mais bel et bien des attitudes basiques d’individus ne connaissant d’une relation familiale que ces clichés si véridiques. Tout cela est uniformément dirigé par un Spielberg inspiré, passionné, qui ne cèdera jamais à la facilité, même avec ce final qui représente cette ultime note d’espoir qui nous a si souvent sauvés. Vous savez tout maintenant d’un film qui faut (re)voir sans hésitation tant sa maturité, ses qualités, et son intelligence sont indéniables. Un film qui fait partie de la cour des grands de ces dernières années, avec la trilogie du « Seigneur des anneaux », « Hellboy » et bien entendu « King-Kong ». Et un nouveau chef-d’œuvre signé Steven Spielberg. C’est tout.

Note : 10/10 DVD : 10/10 (copie magnifique, format d’origine 1.85 image 16/9ème)
Bonus (vostf) : nouveau regard sur le roman de H.G. Wells ; visuels des créatures ; journal de tournage en deux parties : côte Est pour la mise en place, côte Ouest pour la destruction ; la musique.

St. THIELLEMENT



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