Les aurores s’observent sur les planètes disposant d’un champ magnétique propre et d’une atmosphère. Des particules chargées venant du soleil -ou d’autres sources- pénètrent dans l’atmosphère accélérées et orientées par le champ magnétique de la planète et produisent un anneau lumineux autour des pôles.
Sur Terre, la taille de l’anneau varie avec l’orientation du champ magnétique des particules solaires. Ce n’est pas le cas sur Saturne. L’équipe de John Clarke a constaté que l’orientation du champ magnétique du vent solaire à l’origine des aurores polaires influence très peu le phénomène saturnien. Par contre l’intensité de ce champ les modifie : elles deviennent plus brillantes et le diamètre de leur cercle diminue.
Pour le mesurer les chercheurs ont d’une part pris des photos de l’aurore grâce au satellite spatial Hubble en janvier 2004 et d’autre part profité de la présence de la sonde Cassini entre le Soleil et Saturne pour mesurer les vents solaires.
« Nous avons aussi photographié une forme spirale de l’aurore, forme sans équivalent sur les deux autres planètes où les aurores ont pu être étudiées », précise Jean-Claude Gérard coauteur de la publication et planétologue à l’université de Liège (Belgique). « Cette forme est due au champ magnétique intense de Saturne et à sa vitesse de rotation »
On connaît l’existence des aurores de Saturne depuis 1981 lorsque la sonde Voyager-1 les a détectées. En 1995, Hubble les a photographiées dans l’ultraviolet. Mais il fallut la présence simultanée de Hubble et Cassini pour préciser le phénomène. D’autres aurores restent encore à étudier, comme celles d’Uranus et de Neptune, mais il faudra attendre la mise au point de caméras plus sensibles pour les photographier
Recueilli par Alain Pelosato
D’après Sciences et Avenir
Cliché : les aurores polaires de Saturne (au pôle sud...)