Le continent Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète. Le dernier rapport de l’ACIA, le comité chargé d’évaluer l’impact des changements climatiques en Arctique (Arctic Climate Impact Assessment), confirme des tendances alarmantes sur la fonte du permafrost de ce continent polaire.
La calotte glaciaire de l’Arctique a déjà rétréci de 15 à 20% ces trente dernières années et la tendance va s’accélérer, selon Paal Prestrud, vice-président de l’ACIA. Ce comité, qui réunit près de 300 chercheurs, a réalisé cette évaluation pendant quatre pour le compte du Conseil de l’Arctique, qui regroupe les huit Etats bordant le continent (Canada, Etats-Unis, Norvège, Suède, Islande, Finlande, Russie et Norvège).
L’un des cinq modèles climatiques utilisés par l’ACIA prévoit un été sans glace dès 2070 en Arctique. Les conséquences seraient très négatives pour les Inuits qui vivent sur la glace, pour les ours polaires et d’autres espèces endémiques. En revanche, le rapport ne cache pas les avantages que cette fonte aurait pour l’exploitation des réserves d’hydrocarbures, l’agriculture ou la circulation maritime.
A l’échelle de la planète, la disparition des glaces arctiques, qui renvoient les rayons du soleil, pourrait accélérer le réchauffement. Malgré ces projections alarmistes, les membres du Conseil de l’Arctique ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les mesures à prendre.
L’ACIA doit publier l’intégralité de son rapport le 8 novembre, à la veille de son symposium scientifique qui se tiendra à Reykjavik, en Islande, du 9 au 12 novembre. Le texte sera ensuite transmis aux responsables politiques du Conseil, qui doivent se réunir le 24 novembre.
Recueilli par A Pelosato