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  Sommaire - Films -  G - L -  La Dame en noir (The Woman In Black)
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"La Dame en noir (The Woman In Black)" de James Watkins

 

Scén. : Jane Goldman, d’après le roman homonyme de Susan Hill
Avec : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Liz White, Janet McTeer.
Distribué par Metropolitan Filmexport
95 mn
Sortie le 14 Mars 2012
Note : 9/10

Les vrais films d’épouvante se font rares. L’époque est plus à la mode des « torture-porn » qu’autre chose. Mais depuis peu, la tendance semble changer. Et en voici un dernier flagrant exemple, qui permet également de donner à l’interprète des Harry Potter la possibilité de sortir de son personnage de sorcier pour un rôle plus mûr, plus adulte, test revêtant une importance capitale pour sa carrière puisque Daniel Radcliffe est la tête d’affiche de ce shocker gothique, qui renoue avec maestria avec l’art de faire très peur avec peu...
Au début du vingtième siècle, Arthur Kipps (Radcliffe), jeune avoué d’une étude notariale londonienne, doit se rendre dans un petit village perdu au milieu des landes pour s’occuper de la succession d’une cliente propriétaire du seul grand manoir local. Sur place, il va découvrir au cœur de cette demeure, de lourds secrets qui semblent liés à une mystérieuse femme en noir que craignent les villageois. En même temps, d’étranges incidents mortels frappent les plus jeunes enfants. Et en creusant de plus en plus loin dans le passé, Arthur va mettre à jour une abominable vérité qu’il va tenter de conjurer. Mais en même temps, il ne pourra pas prédire la réaction de personnes qui, de leur vivant, étaient si blessées qu’elles en sombrèrent dans la folie, et qui une fois mortes, font vivre la pire des hantises à ceux qui restent...
Du réalisateur James Watkins, on ne connaissait que justement une variante de film d’horreur, avec ce couple persécuté à mort par une bande de gamins dans le très violent « Eden Lake » qu’incarnait un Michael Fassbender pas encore aussi célèbre qu’aujourd’hui (à la même période, il joua un vampire-zombie nazi dans le très bon « Blood Creek » de Joel Schumacher : si, c’est très bien, on en reparlera dans les inédits vidéo très prochainement..). Ce même Watkins signa ensuite le scénario de la séquelle à l’excellent « the descent », séquelle qu’il vaut mieux largement oublié. Le découvrir aux commandes d’une telle œuvre peut surprendre car l’ensemble des qualités présentes dans « La dame en noir » ne transparaissait pas dans ses précédentes œuvres. Mais il faut croire qu’il s’agit là d’un héritage typiquement british puisque le film est produit, entre autres, par la Hammer qui tel un phénix, renaquit de ses cendres il y a quelques années d’abord avec le très beau remake « Laisse-moi entrer » de Matt Reeves, que suivit le très médiocre « La locataire » avec Hillary Swank, avant d’arriver aujourd’hui avec cette « Dame en noir » à redorer son (nouveau jeune) blason. Héritage british qui déteint donc sur certains jeunes cinéastes locaux, fans du genre, et qui prouvent donc leurs réelles qualités au travers d’œuvres descendant directement d’un héritage fantastique britannique peuplés de fantômes, de morts violentes, et de folie. Et point n’est besoin de scènes chocs gores pour terrifier, il suffit d’instaurer et surtout de savoir gérer une ambiance gothique au travers de jeux d’ombres, de bruits et d’effets chocs, recette parfaitement bien comprise et ingérée par le cinéma fantastique espagnol depuis dix ans, le tout savamment orchestrée par quelqu’un qui aime à le restituer et à le mettre en place en y insufflant un style personnel, et non pas par un simple artisan qui ne fait que mettre en images « comme les autres » une telle histoire. Avec James Watkins, les producteurs ont misé sur celui qu’il fallait pour une telle histoire, laquelle est tirée d’un roman assez moyen, qu’a su transcender Jane Goldman, connue pour être la collaboratrice de Matthew Vaughnn sur ses films niveau scénario...Alors oui, on pourra éventuellement reprocher à « La dame en noir » d’être trop appuyé ou démonstratif en certains moments ; en même temps, le reste frôle tellement la perfection qu’on fermera les yeux sur ces petits travers. Impression confirmée en plus par un final glacial où pour une fois, le fantôme d’un esprit dérangé reste... Le fantôme d’un esprit dérangé !

St. THIELLEMENT



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