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  Sommaire - Films -  G - L -  Limitless (Id.)
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"Limitless (Id.) " de Neil Burger

 

Scénariste : Leslie Dixon, d’après le roman de “The Dark Fields” d’Alan Glynn
Avec : Bradley Cooper, Robert De Niro, Abbie Cornish, Robert John Burke, Anna Friel
Distribué par Gaumont
Sortie le 8 Juin 2011
Note : 7/10

En France, on a découvert le réalisateur Neil Burger via « L’illusionniste » où Edward Norton jouait une sorte d’Houdini dans une histoire de vengeance faite de chausse-trappes diverses et variées qui put peut-être en surprendre quelques un(e)s. Car autrement, tout se devinait rapidement, et surtout, au vu de l’époque du film, la réalisation et la mise en scène étaient relativement académiques, très appliquées, limite sans saveur. Pas une première bonne approche... Aussi, découvrir son dernier film (le précédent, « « The lucky ones », sur le retour de soldats d’Irak, étant toujours inédit chez nous...) ne ménageait pas en soi une impatience des plus fébriles. Et puis vint le casting avec en tête de liste une des nouvelles stars du moment, Bradley Cooper, découvert dans un excellent film d’horreur, « Midnight meat train » (celui que personne ne cite !) avant d’exploser dans la comédie « Very bad trip » et de confirmer son potentiel en interprétant Futé dans le très bon « Agence tous risques » de Joe Carnahan. Et il y avait juste ce pitch scénaristique, une pilule qui permet d’être le meilleur en tout, qui laissait penser que « Limitless » pouvait aller bien plus loin que ce qu’on pensait. Et c’est ce qu’il en est et ce jusqu’au bout, voir bien au-delà...
Eddie Mora (Cooper, excellent) est un écrivain qui n’arrive pas à coucher sur papier ne serait-ce que le début d’une phrase d’un roman. Un jour, il croise par hasard l’ex-boy-friend de sa sœur. Ce dernier lui fait alors découvrir un produit révolutionnaire, une pilule baptisée NZT qui permet de devenir performant en tout, de voir ses capacités intellectuelles multipliées par mille, ses aptitudes physiques plus que décuplées. Sceptique, Eddie en prend quand même et dès la première, il trouve une inspiration littéraire qui donne en quelques jours son premier roman. Grisé par ce pouvoir, Eddie s’essaie à tout et rencontre alors un puissant financier, Van Loon (De Niro, caricatural et fade), qui s’intéresse aux extraordinaires prouesses de ce jeune inconnu. Mais des effets secondaires ne tardent pas à arriver et Eddie voit sa réserve diminuer à vue d’œil en même temps que sa dépendance au NZT lui joue d’étranges tours où sa mémoire vacille et sa folie grandit. Pour Eddie, il va lui falloir faire un choix : vivre sans modération tous ses fantasmes et se détruire à petit feu ou utiliser intelligemment le NZT...
Parabole sur nos sociétés industrielles actuelles qui transforment les personnes en prédateur aux aguets du moindre élément leur permettant de gagner le plus d’argent possible en un temps record et sans faire d’états d’âme, « Limitless » joue ouvertement la carte de la science-fiction tant par son sujet que par des effets de réalisations qui transportent le spectateur dans le monde d’Eddie, fait de vitesse, de bruit et de fureur. Véritable fantasme, cette histoire réveille en chacun le rêve de tout avoir d’un coup, et d’être le surhomme tel que Nietzsche aurait pu le concevoir. Mais l’humanité est faire d’équilibres, et pour toute réussite, il arrive quand même très fréquemment qu’un prix soit à payer. Et si l’intelligence ne s’en mêle pas, le rêve peut devenir cauchemar. Tout cela constitue le meilleur du film, au travers d’un scénario qui retranscrit parfaitement les différentes étapes d’une telle métamorphose. Mais de nouveau, la réalisation parfois terne et plate de Neil Burger annihile la force du sujet, conjuguée à certains personnages de second plan qui ne tiennent pas la distance face au personnage d’Eddie, que campe avec conviction un Bradley Cooper complètement habité par son rôle. Alors tout ceci se suit avec intérêt mais sas passion, avant que n’arrive un dernier quart d’heure qui écrase tout. C’est le meilleur du film, et c’est ça qui le rachète sur son intégralité en grande partie. Mais entre d’autres mains, plus expertes et habituées à un tel sujet (Verhoeven...), « Limitless » en aurait laissé plus d’un(e) au tapis, c’est certain. En l’état, c’est simplement un gentil trip.

St. THIELLEMENT



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