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  Sommaire - Films -  G - L -  Le Flingueur (The Mechanic)
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"Le Flingueur (The Mechanic) " de Simon West

 

Scén. : Richard Wenk & Lewis John Carlino, sur une histoire de Lewis John Carlino
Avec : Jason Statham, Ben Foster, Donald Sutherland, Mini Anden, Tony Goldwyn.
Distribué par Metropolitan Filmexport
92 mn
Sortie le 6 Avril 2011
Note : 7/10

En 1972, Charles Bronson est certes une star en Europe depuis l’énorme succès du film de Sergio Leone, « Il était une fois dans l’Ouest », mais aux States, il est loin de casser la baraque. Et c’est un polar noir qui va changer la donne, amorçant du même coup la carrière que l’on sait de l’acteur avec en point culminant « le justicier dans la ville » qui lui collera trop à la peau. Mais en attendant, Charles Bronson endosse le rôle d’un tueur à gages implacable dans « The mechanic », titre adapté à son activité, ramené à sa plus simple expression en France sous le titre de « Le flingueur ». Presque quarante ans plus tard (et hop là, un p’tit coup de vieux qu’on n’avait pas réalisé !...), le remake arrive, Jason Statham remplace Charles Bronson, Ben Foster celle de Jan Michael Vincent (plus connu en tant que Springfellow Hawke dans « Supercopter », mais qui trouva dans ce film certainement son seul vrai grand rôle au cinéma) et derrière la caméra, Simon West (« Les ailes de l’enfer », « Le déshonneur d’Elizabeth Campbell ») reprend la casquette de Michael Winner. Et même si « Le flingueur » version 1972 demeure un petit bijou du genre, la version 2011 ne lui fait pas honte, contre toute attente.
Arthur Bishop (Statham, excellent, définitivement un acteur qui se sous-évalue quand on le voit dans ce rôle ou dans des films tels que « Braquage à l’anglaise » ou « Course à la mort », ce qui le change de ses rôles primaires dans les « Transporteurs » et autres « Hypertension »...) est une « machine », un tueur à gages, peut-être parmi les meilleurs qui soient. Il travaille méthodiquement, sans laisser de traces, en faisant tout pour faire croire à un accident, ou simplement en essayant d’être invisible. Un jour, son contrat est l’élimination de son mentor et meilleur ami. A ses funérailles, il croise le fils de ce dernier, Steve. Pour diverses raisons, Bishop décide de le prendre sous sa coupe, de le former à ce métier de tueur.
L’art de tuer, l’assassinat, la rédemption, le maître et le disciple, la vie et la mort : sous ses airs de simple polar, « Le flingueur » se révèle plus riche, pour un tel film, qu’on ne le pense. Les différences entre cette version et l’originale sont visibles, tout en étant complètement logiques. Et elles se concentrent surtout sur le personnage de Steve, adolescent fier et arrogant avec Charles Bronson, jeune chien fou avec Jason Statham. Lequel s’empare à bras le corps de son personnage de Bishop, n’en faisant pas simplement une pâle copie mais bel et bien une nouvelle interprétation, tout aussi fascinante dans sa méthodologie professionnelle que dans sa vie privée : solitaire, vivant dans une baraque stylisée perdue au fin fond des marais, préparant chaque « contrat » comme un chantier de haute envergure, un véritable orfèvre dans sa spécialité, dotée d’une vie sentimentale qui ne peut dépasser une simple relation avec une call-girl même si elle est plus intime que la « normale ». Face à lui, Steve, campé par un Ben Forster aussi bon que dans « Otage » avec Bruce Willis ou surtout « 3h10 pour Yuma » face à Russell Crowe, adolescent perturbé mais en même temps, déconnecté de la réalité, vivant pour et dans la violence, ne pouvant rivaliser avec celui qui se veut être son mentor comme le fut pour lui son père qu’il élimina. C’est d’ailleurs avec ce personnage de Steve que ce remake gagne ses qualités, car quarante ans plus tard, il eut été difficile de croire en un Steve aussi tranquillement dangereux et mortel que celui joué par Jan Michael Vincent. L’apprentissage et le duel avec Bishop y trouve un nouvel intérêt, Bishop sachant rapidement et pertinemment que son élève ne sera jamais un « artiste » de son niveau... Seul bémol à ce remake, une réalisation assez terne de Simon West, plus doué dans l’action pure, au travers de séquences en plus détonnant un peu dans le contexte, que dans la psychologie de ces psychopathes professionnels. Mais cela ne représente qu’un petit pourcentage sur tout le film, qui reste quand même d’abord un bon polar noir, lequel s’achève par une fin qui pourra faire grincer les dents des purs fans de l’original. Ou qui pourra aussi être prise comme étant la meilleure car la plus logique par rapport à cette nouvelle version du portrait d’Arthur Bishop, tueur professionnel, le meilleur, et de son disciple, chien fou jusqu’au bout, jusque dans son rire de dément.

St. THIELLEMENT



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