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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Le survivant (1971)
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"Le survivant (1971) " de Boris Sagal


Dans une ville américaine - Los Angeles - complètement désertée, un homme (Charlton Heston) essaie de réorganiser sa vie. Il peut, pour cela, compter sur d’importants stocks d’aliments et de vêtements abandonnés. Cependant, quand vient la nuit, il est en butte à l’hostilité d’une étrange population d’albinos, « la Famille », contre laquelle il se défend énergiquement. La suite du film nous apprend que cette situation est la conséquence d’une guerre biologique planétaire. Médecin militaire, Robert Neville - c’est son nom - a pu s’injecter à temps le vaccin de ses propres recherches. Est-il, comme il le croit, le seul être humain qui n’ait pas subi cette dégénérescence cellulaire qui rend la lumière diurne insupportable à ses victimes ? La suite des choses va lui prouver qu’il se trompe. Sauvé in-extrémis des griffes de la Famille par Lisa (Rosalind Cash), Neville découvre, sur les hauteurs de la ville, une petite communauté qui semble immunisée contre cette terrible maladie. Là, il reprend peu à peu goût à la vie, entame une histoire d’amour avec Lisa et envisage de vacciner tout ce petit monde avec son propre sérum. A commencer par le jeune Richie (Eric Laneuville) qui présente maintenant des symptômes inquiétants. Une cruelle déception l’attend lors de son ultime affrontement avec Matthias (Anthony Zerbe) et les membres de la Famille. Malgré tout il parviendra, avant de mourir, à transmettre son précieux liquide aux autres survivants.

Quoique l’idée de départ soit assez fascinante - le film est adapté d’une nouvelle de Richard Matheson, « Je suis une légende » -, la mise en scène de Boris Sagal ne tient pas, hélas, la distance et sa critique, en filigrane, de la société technologique apparaît aujourd’hui bien datée. Guerre mondiale involutive, communauté de mutants revenus à des coutumes archaïques, femme traîtresse malgré elle, Saint Graal final réinventé : autant de clichés propres au genre qui deviennent rapidement des écueils, tellement ils sont traités avec mollesse. Reste la présence du charismatique Charlton Heston, sorte de surhomme d’une ère post-catastrophique, qui fait ce qu’il peut pour capter jusqu’au bout l’attention du spectateur. Les rituels de la solitude - journal enregistré, projections de films, partie d’échecs avec un mannequin - auxquels se livre son personnage dans la première partie du film lui confèrent un supplément d’âme propre à favoriser l’identification. Et la musique de Ron Grainer (habile à la citation musicale) ne manque pas de séduction. Malgré tout, cela ne suffit pas à faire du « Survivant » un grand film d’anticipation. Il lui manque sans doute ce souffle poétique qui donne par moment le frisson, comme on l’éprouve dans « La planète des singes » ou même dans « Soleil vert », autres films d’anticipation taillés sur mesure pour Heston. Signalons pour finir « I am a legend », le remake que Francis Lawrence en donna en 2007, avec Will Smith dans le rôle principal. Film tellement fantaisiste et bourré d’effets spéciaux qu’il en faisait presque regretter la platitude de son aîné.

Titre original The Omega Man
Réalisation Boris Sagal
Scénario Richard Matheson (roman I Am Legend)
John William Corrington
Joyce H. Corrington
Acteurs principaux
Charlton Heston
Anthony Zerbe
Paul Koslo
Rosalind Cash
Pays d’origine États-Unis
Sortie 1971
Durée 98 min

Jacques LUCCHESI

Ne pas oublier la première adaptation du roman de Matheson, dont le titre est aussi "Je suis une légende" de S. Salkow et U. Ragona (1964) avec le grand Vincent Price (A. Pelosato)



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