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  Sommaire - Films -  S - Z -  Total Recall mémoires programmées (Total Recall)
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"Total Recall mémoires programmées (Total Recall) " de Len Wiseman

 

Scénario : Kurt Wimmer & Mark Bomback, sur une histoire de Ronald Shusett & Dan O’Bannon & Jon Povill & Kurt Wimmer, d’après la nouvelle « Souvenirs à vendre » de Philip K. Dick
Avec : Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bryan Cranston, Bill Nighy.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
121 mn.
Sortie le 15 Août 2012.
Note : 8/10.

A la base, une nouvelle de Philip K. Dick que quasiment personne n’a lu ou ne connait. Mais il y a surtout le film avec Schwarzenegger signé Paul Verhoeven. Et même s’il s’agit d’une de ses œuvres les moins performantes, son « Total Recall » demeure une date, une œuvre qu’on revoit toujours avec un certain plaisir malgré ses faiblesses (dues surtout au budget...), un « gros »- plutôt que « grand » - film de SF, très orienté violence, humour et action. Là-dessus, notre Hollandais violent est un orfèvre... Et il nous manque, le bonhomme... Mais ceci est une autre histoire. Maintenant, vingt-deux ans plus tard, Schwarzy a rempli deux mandats de gouverneur et revient au cinéma, Verhoeven tente vaille que vaille de monter un nouveau projet, et le producteur Neal H. Moritz (« Fast and furious », surtout et entre autres...) lance le remake du film, ou une seconde version de la nouvelle. Tout le monde retiendra plus la première idée, bien entendu. Et c’est Colin Farrell qui endosse le costume du héros. Et contre toute attente, le résultat s’avère pas si mal du tout que ça...
Dans le futur, la Terre en partie détruite par la folie et la bêtise humaine fait que seuls deux territoires restent peuplés : celui incluant une partie de l’Europe et la Grande- Bretagne, et l’Australie. Pour rejoindre chaque territoire, un gigantesque et surpuissant moyen de transport qui traverse la Terre en quelques minutes. Régis par un seul consortium, auxquels s’opposent de mystérieux résistants pour la liberté, des ouvriers travaillent pour un salaire de misère (note : finalement, on n’est pas si loin du présent...) et vivent dans la partie haute de chaque territoire. Telle est aussi la vie de Douglas Quaid, sauf que ce dernier a d’étranges rêves depuis quelques semaines où il se voit dans une autre vie, un autre travail avec une autre femme. Il tombe par hasard sur une société, Rekall, qui fabrique des fantasmes pour celles et ceux qui veulent vivre autre chose. En se rendant chez eux, Quaid va découvrir qu’il n’est pas celui qu’il pense être, qu’il peut être l’homme le plus dangereux qui soit, tout en étant le seul espoir de cette humanité désincarnée et vouée à mourir lentement...
A y regarder de plus près, cette nouvelle version serait presque plus proche de l’univers K. Dick que celle de Verhoeven. Donc, arrêtons de faire la comparaison, il existe un film de Paul Verhoeven, « Total recall » ; et aujourd’hui, arrive donc une nouvelle adaptation de la nouvelle de K. Dick. Une fois ces bases posées, on se trouve en face d’un pur film de science-fiction, qui touche à plusieurs univers connus (allez, pêle-mêle, un peu de « Blade runner », « I, the robot », « Minority report », etc...) tout en arrivant à instaurer son propre univers, très soigné, parfois simplement superbe. L’action déboule rapidement, et c’est sur le rythme d’un rollercoaster que va se poursuivre le film, avec un héros malgré lui qui se mélange un peu les pinceaux dans sa vie en superposant plusieurs existences dont une seule doit être la bonne. Son dernier quotidien vire au cauchemar, sa femme veut le tuer, il est recherché de partout, et en même temps, il semblerait qu’il soit le seul à pouvoir sauver le restant d’humanité encore vivant en aidant une résistance fantôme à contrer une sorte de dictature en place. En même temps, il se demande s’il n’est pas un ennemi pour lui-même et pour les autres dans une de ses vies... On s’y perd ? Non, c’est limpide comme tout quand on voit le film, qui se suit donc avec plaisir, le plaisir de retrouver de la vraie SF comme cela vient à manquer au bout d’un moment, de l’action digne de ce nom sans être non plus innovante et surtout remarquable (c’est Len Wiseman derrière la caméra, le mec qui a signé l’épisode le plus pourri de la franchise « Die hard », et qui ici retrouve grâce - limitée - à nos yeux... En même temps pas trop dur quand on voit « Die hard 4 » !). Exit la violence d’il y a vingt ans, les méchants sont des robots, ça saigne moins ; l’humour n’est pas non plus de la partie. Ce « Total recall » s’avère être une adaptation plus fidèle de l’univers de K. Dick, et c’est ainsi qu’il faut prendre le film. Ne pas rechercher ce qu’on avait aimé dans le film de Verhoeven et qui lui est propre, Schwarzenegger inclus. Non, simplement découvrir un vrai film d’action futuriste ambitieux, qui repose sur les épaules d’un Colin Farrell qui s’en sort bien (lui, il peut être mauvais comme un cochon ou excellent, comme dans « Miami Vice » - son meilleur rôle d’ailleurs - et de temps en temps, il est juste bon, comme ici) et aussi - et surtout - d’une Kate Beckinsale simplement ahurissante en tueuse psychopathe tarée et extrême, qui tue avec le sourire, court, saute, bondit, tabasse comme pas permis, un film également très généreux quant à l’élément visuel de SF justement, et dont la seule petite faiblesse (production Neal H. Moritz...) est de parfois négliger la psychologie de certains personnages, mais qui en l’état actuel des choses, s’avère en définitive être une plutôt bonne surprise.

St. THIELLEMENT

Dossier complet sur ce film avec les interviews des acteurs et une chronique dans sfmag N° 78 en kiosques en septembre / octobre 2012)



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