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  Sommaire - Films -  S - Z -  SAFE (Id.)
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"SAFE (Id.) " de Boaz Yakin

 

Réal. & scén. : Boaz Yakin
Avec : Jason Statham, Robert John Burke, Chris Sarandon, James Hong, Catherine Chan.
Distribué par Wild Bunch Distribution
95 mn
Sortie le 27 Juin 2012

Note : 9/10.

Et un Statham nouveau. Il n’arrête pas, le bougre, en moins d’un an, on en a vu quelques-uns : « Le flingueur », « Blitz » et « Killer elite ». Et plus ça va, mieux c’est. Elle est loin l’époque du « Transporteur », désormais Jason Statham peut légitimement être considéré comme une valeur sûre du cinéma d’action. L’important est qu’il ne fasse pas n’importe quoi, à la manière d’un Seagal pour finir comme lui, gros, ventru, lent, pathétique, cachetonnant dans des séries Z en bossant parallèlement en tant que suppléant shérif d’une bourgade paumée, le tout filmé pour un reality show tout bonnement bête en tous points !
Non, Jason Statham n’est pas de cette veine. L’ancien plongeur militaire de sa Majesté, a plus de « gingin » que d’autres, et ça se voit au travers des scénarios choisis (« Blitz », pur film noir, « Killer elite ») qui se révèlent plus recherchés qu’on pourrait le penser (à part certains pour qui tout film de ce genre ne vaut rien, si, si, il y en a !), et comme ce « Safe » le confirme. Bon, d’accord, derrière la caméra et également scénariste du film, il y a Boaz Yakin, remarqué avec son premier film, le polar urbain « Fresh », après qu’il eut signé les scénarios du très bon « La relève » de Clint Eastwood et du moyen (mais finalement pas si mal quand on voit les autres versions !) « Punisher » de Mark Goldblatt. Il rencontra le succès en tant que réalisateur avec son « Plus beau de tous les combats » avec Denzel Washington, film qui ne casse pas trois pattes à un canard... On le retrouve également en co-scénariste de « Prince of Persia ». Rien de bien enthousiasmant depuis « Fresh » donc (et on ne cite pas les très oubliables, c’est dire...) jusqu’à « Safe » donc. Justement, parlons-en de « Safe »...
Luke Wright (Statham, parfait) est un ancien flic, un des meilleurs que New-York ait connu. Mais suite à un drame personnel traumatisant, il n’est plus que l’ombre de lui-même, participant à des combats clandestins, dormant dans les foyers, n’attendant plus que la mort, d’une façon ou d’une autre. Ce jour-là, à deux doigts de sauter sous le métro, il croise le chemin de la petite Mei, qu’il devine menacée. Très vite, Luke va dénouer de sordides nœuds ayant pour centre d’intérêt les éblouissantes capacités intellectuelles de Mei, et se mettre à dos toutes les pègres influentes de la ville, sans oublier les flics et plus encore. Mais grâce à Mei, il a retrouvé un sens à sa vie, ce qui n’a pas de prix, et dans ce cas-là, Luke Wright redevient l’ultime arme fatale qu’il a toujours été...
Ok, ok, scénaristiquement, il ne faut pas rechercher la crédibilité ou la finesse. « Safe », ce n’est ni plus ni moins qu’une heure trente d’action non-stop menée de main de maitre par un jeune cinéaste assez doué pour savoir comment gérer l’action, comment la découper et comment la rendre même inédite. S’appuyant sur le potentiel de son acteur principal, il remet sur la table le vieux schéma classique du héros paumé et en fin de parcours chargé de protéger un tiers auprès de qui il redevient vivant. Mais Boaz Yakin sait où il veut aller, il veut faire le film d’action le plus fou filmé à New-York, avec une certaine démesure inédite comme par exemple de lancer aux trousses d’un homme et d’une enfant les pires ordures qui soient, gangsters comme flics. C’est simple, le mec est tout seul. A partir de là, il lance une course poursuite parsemée de scènes d’actions furieuses, prend le temps de dessiner ses personnages principaux, arrive à créer une interaction entre tous, ne laisse aucun temps morts, surprend par la simplicité de son histoire qui finalement tient la route et dont on pardonne des ellipses « grandes comme ça », et bâtit une alchimie crédible entre deux personnages en sursis que tout oppose, mais qui vont finalement se reconstruire mutuellement. C’est fou, mais c’est diablement efficace comme on ne l’avait pas vu depuis longtemps, arrivant à surprendre plus d’une fois. Et au final, ce « Safe » dont on n’attendait pas grand-chose avant que certains noms ne viennent relever l’intérêt, constitue une vraie petite bouffée d’air pur dans un genre assez moribond depuis quelques temps.

St. THIELLEMENT



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