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  Sommaire - DVD -  S à Z -  The Divide (2011)
"The Divide (2011) "
de Xavier Gens
Huis-clos et divisions.
Des gens se retrouvent isolés dans une cave aménagée alors que dehors c’est l’apocalypse.
On s’ennuie jusqu’à l’arrivée des soldats, à ce moment-là il y a de l’action puis on s’ennuie à nouveau...
Le type le plus sympa est le Noir et celui qui sauve tout le monde, au départ, est une espèce de néonazi... Mais le spectateur s’apercevra que les néonazis ne sont pas ceux qu’on le croit...
Il y a quelques invraisemblances, comme le fait que des soldats lourdement armés et équipés se font avoir par quelques rigolos et on se demande comment il est possible qu’ils aient de l’électricité alors que c’est l’apocalypse à l’extérieur.
Mais enfin, ce n’est pas grave...
Le tournant du film c’est quand le sexe apparaît. Tout dérive... La question se pose alors de qui va être le mâle dominant... Et la réponse est très écœurante, très désespérante ! La folie s’empare des plus faibles qui deviennent alors les plus forts grâce à cette folie.
La jeune femme qui refuse cette situation ne trouvera pas non plus son salut...
Sans espoir.

Alain Pelosato

Un autre avis :

Avec Lauren German, Michael Biehn, Milo Ventimiglia, Courtney B. Vance, Rosanna Arquette
BAC Vidéo

Le sujet casse-gueule par excellence : alors que des explosions atomiques ravagent nos sociétés, huit personnes voient l’ensemble des buildings de leur ville s’écrouler les uns après les autres. Ils descendent alors au plus bas possible, dans les caves et réussissent à rentrer avant de refermer derrière eux la seule porte vers la sortie. Le temps passant, l’impossibilité de sortir devenant évidente, la survie commence à se mettre en place, les tensions commencent à poindre, le manque d’eau et de nourriture aussi jusqu’à la découverte d’un garde-manger établi par le gardien de la cave. Mais peu à peu, la folie va prendre le dessus sur l’humanisme jusqu’à une forme d’apocalypse qui n’est que le reflet de ce qui se passe au dehors...
De Xavier Gens, on connaissait le produit très formaté « Europa » (soit « Production Luc Besson »...) qu’est « Hitman » que Gens lui-même qualifie de film nécessaire pour vivre. On oublie son second, un survival complètement frappadingue et mille fois mieux, car bien plus personnel, à savoir « Frontière(s) », qui rentre aisément dans le quinté des meilleures réussites du genre made in France. Il s’attaque ici à un projet plus ambitieux, plus international, dans un genre peu évident car on peut le constater il s’agit surtout d’un huis-clos post-atomique. Le genre de sujet qui a donné des films gravement chiants, tout simplement. Et si le début, spectaculaire en soi, débouche ensuite sur la mise en condition des huit survivants, on commence à craindre le pire dès le moment où tout le monde est enfermé, en souvenir de ces dits-films, encensés par une presse qui exècre certains genres en eux-mêmes mais portent aux nues des films minimalistes sous prétextes qu’ils recèlent des messages tellement fondamentaux, j’en passe et des meilleures... Il n’en est rien ici, Gens étant parfaitement conscient des limites de sa production, et surtout, en vrai fan du genre, sachant pertinemment ce qu’il faut éviter pour sombrer dans l’ennui le plus profond. Chaque personnage va être créé, pour exister et se transformer. Ce qui n’apparait que comme une vulgaire grande cave va devenir le théâtre de jeux du cirque cruels et meurtriers, où la régression de l’individu va logiquement prendre la place de toute conscience et raison, l’humain redevenant primal voir bestial. Tout cela en un crescendo savamment dosé, ce qui en soi est assez surprenant au vu des limites imposées, et qui seront confirmées dans le making-of. Les rares incursions extérieures n’amènent pas à grand-chose, sinon à confirmer qu’à l’extérieur, c’est bien pire. Mais sans elles, « the divide » ne perdrait rien de sa force et de son impact. Et là où on peut encore plus être étonné, c’est par un casting de têtes connues, qui n’hésitent pas à aller au plus profond. Rosanna Arquette se fait violer jusqu’à en mourir, Milo Ventimiglia (le fils de Stallone dans « Rocky Balboa », vu aussi dans l’excellent shocker médico-horrifique « Pathology ») régresse jusqu’à la pure barbarie, Michael Biehn est un immonde salopard, bref personne n’est vraiment glorieux dans l’histoire excepté l’héroïne qui sera condamnée à rester seule. Et quand tombe le rideau sur l’image finale, on se surprendra à avoir traversé deux heures d’apocalypse sans jamais ressentir une once d’ennui, sans jamais avoir songé à accélérer le visionnage, mais en se disant que, si on excepte une petite surenchère dans la dégénérescence, « The divide » constitue certainement une des meilleures œuvres sur le sujet. Et pourtant, il ne fut pas facile à monter, ce projet, comme l’atteste le making-of et l’ensemble des interviews constituant le bonus de cette édition. Des fonds américains, un choix de réalisateur francais, un script revu, un premier lancement qui échoue à quelques semaines, des fonds qui viennent à manquer, uen nouvelle attente, ça recommence, et au final, le budget est en grande partie alloué par la (richissime) famille d’un stagiaire sur le film ! Un vrai conte de fées pour un film fait dans la souffrance, ce qui s’en ressent par moments, et qui en même temps, s’avérera peut-être une des raisons de sa réussite... A Xavier Gens de le dire si un jour on a l’occasion de lui poser la question. Certes, son film n’a pas connu les honneurs d’une sortie sur grand écran, mais en même temps, il fait partie de ces séries B qui sortent facilement du lot, et qu’on conservera pour une prochaine vision. La copie Blu-ray s’avère elle magnifique, parfaite, et ça, même certains grands films n’y ont pas droit alors... Et pour finir, « The divide » constitue bel et bien la seconde réussite de Gens, à positionner juste à côté de son « Frontière(s) ».

Note film : 8/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 2.35, image 16/9ème - Bonus (vostf) : 9/10 : making-of - documentaires sur les effets spéciaux, la musique, le financement du film - fin alternative - bande-annonce.

St. THIELLEMENT



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