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Présentation Officielle
Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.
Avis de Valérie
Il y a au moins trois angles pour appréhender ce long métrage, trois façons différentes de l’apprécier et qui couvre alors un large public.
Tout d’abord, après le succès des précédents, il s’agit du très attendu dernier film de Clint Eastwood. Cet acteur mythique a su se reconvertir en faiseur de grandes œuvres, et chaque sujet qu’il aborde devient un moment de bravoure.
Ici, en s’intéressant au créateur du FBI, l’organe fédéral en charge de la sécurité intérieure de la première puissance mondiale. L’image, les costumes, les maquillages sont de toute beauté. Avec un fil narratif se permettant de nombreux flash-backs, nous passons d’une époque à une autre avec facilité car le vieillissement apporté à Di Caprio et Watts et d’une telle qualité que le spectateur ne s’y perd jamais.
La direction d’acteurs de Eastwood entre en totale résonance avec la qualité de jeu de la majorité des acteurs que ce soit pour les premiers rôles que les seconds rôles ou même des petites apparitions !
Citons pour le plaisir un Denis O’Hare très sobre, Ed Westwick charismatique, Armie Hammer éblouissant, Jessica Hecht parfaite, Josh Lucas aussi impressionnant que le personnage qu’il incarne (Charles Lindbergh), Jeffrey Donavan qui arrive malgré peu de ressemblance à incarner Robert Kennedy, étonnant et inconnu Damon Herriman, Lea Thompson en mère de Ginger Rogers, Emily Alyn Lind délicieuse en Shirley Temple, etc. Cette énumération n’est pas limitative et bien sûr ne fait pas état du phénoménal talent de Leonardo DiCaprio qui est tout simplement époustouflant.
Seul reproche, un manque d’intensité à certains moments, mais jamais de longueurs ou d’ennui !
Une autre lecture pourrait être celle de la grande Histoire. D’une manière ludique et agréable, le scénario déroule les faits qui ont forgé les Etats-Unis actuels. Par exemple, le peur du communisme virant à l’obsession suite à des attentats.
Alors que le pays se construit sur l’immigration, sa paranoïa bien représentée par ses serviteurs, dont Hoover, expulsera du territoire les personnes soupçonnées d’allégeance au Parti. C’est passionnant et surtout cela éclaire des comportements que depuis la vieille Europe beaucoup ont du mal à comprendre.
Mais venons-en à ce qui fâche. Attention, ce qui suit ne remet pas en cause la qualité du long métrage et les choix artistiques faits par le scénariste (Dustin Lance Black) et le réalisateur. Néanmoins, puisque J. Edgar Hoover a si fortement marqué la police et la politique de son pays, on pourrait regretter que certains aspects n’aient pas été envisagés avec la même profondeur, ou tout simplement omis.
Face à la controverse, Clint Eastwood a choisi la subtilité en montrant certaines choses mais en faisant affleurer à chaque fois la sensibilité du personnage, ou sa construction psychologie. Par exemple, son homosexualité évidente pour certains, niée par d’autres, est ici très suggérée, même si pour la plus part des spectateurs elle ne fera aucun doute.
Son racisme est perceptible par des petites touches, mais pas non plus suffisamment explicité, notamment son combat sans pitié contre les Black panthers. On pourra dire qu’il a traité ces dissidents comme tout extrémiste ou terroriste, mais il est évident que sa position (alors très logique à l’époque) anti-noirs a poussé très loin sa vendetta contre eux ou Martin Luther King (certains ont suggéré qu’il était le commanditaire de son assassinat).
Même constat concernant le chantage permanent qu’il faisait auprès des hommes politiques. Cet homme de dossiers méticuleusement montés a favorisé la corruption politique de son pays. Clint Eastwood souhaite montrer que toutes ses failles sont les défauts de ses qualités soit un patriotie pur, possédant un amour inaltérable pour son pays et sa sécurité, une vraie volonté de protéger la liberté des Américains.
Cette vue partiale des faits ne gênerait que s’il l’on érigeait cette œuvre de fiction - basée sur un personnage réel - en vérité. Puisque ce n’est pas le cas, c’est un merveilleux moment de cinéma que nous offre Clint Eastwood.
A voir sans inquiétude pour la durée, le spectateurs ne voit pas le temps passer !
Fiche Technique
Sortie : 11 janvier 2012
Durée : 135 minutes
Avec Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer, etc.
Genre : biopic
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