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Scén. : Shawn Christensen
Avec : Taylor Lautner, Maria Bello, Jason Isaacs, Alfred Molina, Michael Nyqvist, Sigourney Weaver.
Distribué par Metropolitan Filmexport
100 mn
Sortie le 28 Septembre 2011
Note : 3/10
En tête d’affiche, Taylor Lautner. Le fils d’Elisabeth Taylor et Georges Lautner qui a tenu à conserver un peu de chacun de ses parents pour son nom de scène... Ben oui, bien sûr que c’est une blague ! Un peu d’ailleurs comme ce film où cet illustre inconnu qui a le charisme d’une huitre tente de porter la naissance d’une sorte de Jason Bourne pour post-adolescents pré-pubères sur ses larges épaules. Car, il faut être réaliste, le scénario tient sur une demi-feuille de papier cigarette, et tout est basé sur Lautner qui risque, avec son regard bovin de brun ténébreux, de devenir le fantasme n°1 quand il apparaitra dans la première partie du chapitre 4 de « Twilight » ! Là, c’est définitif, on a tout compris, à savoir que peu importe l’histoire et tout le reste, tout film avec un acteur de « Twilight » n’a de valeur que pour les fans des acteurs de « Twilight »...
Nathan Harper est un adolescent comme un autre : sportif, champion en lutte, fils unique de parents aimants (même si son père l’entraine à fond sur les sports de combat au point de disputer avec lui de vrais duels sans retenue quelconque vis-à-vis de son fils !), entouré d’amis, toujours amoureux de Karen, sa voisine avec qui il est en froid, commençant à déconner au point de se voir priver de sortie pendant une semaine, sa vie est similaire à celle de bien des millions d’adolescents tranquilles comme lui, à part peut-être une psychanalyse en cours pour expliquer d’étranges cauchemars où il voit une femme se faire tuer sous ses yeux... Et tout va basculer le jour où, suite à un devoir de classe, il découvre sur internet un site d’enfants disparus dont un lui ressemblant étrangement. En prenant contact, il va réveiller une gigantesque opération d’espionnage incluant la CIA et des agents rebelles serbes. En moins de vingt-quatre heures, Nathan va voir son univers détruit, ses parents assassinés, et accompagné par Karen, il va entamer une gigantesque course-poursuite contre la montre. Pour les deux jeunes fugitifs, il n’y a plus qu’un but dans leur vie : rester en vie. Pour cela, se méfier de tout le monde, et rechercher le vrai père de Nathan, son seul vrai lien de sang encore en vie.
Il y a cinq ans sortait un très médiocre film d’espionnage assez voisin de celui-ci, « Alex Rider, stormbreaker » avec une autre huitre, Alex Pettyfer (qui persiste à croire qu’il est un bon acteur...). La différence avec « Identité secrète », c’est que le film de John Singleton est quand même plus violent. Mais ce qui n’en fait pas un excellent thriller pour autant : déjà, on confirme la chose, Taylor Lautner possède certes d’excellentes aptitudes physiques mais il agace très vite, et surtout il est quasiment transparent. Au point que face à lui, on découvre de vrais acteurs qui, même en un temps très limité, marquent plus les mémoires, à sa voir Maria Bello et Jason Isaacs en tête. Arrive Alfred Molina en responsable de CIA, dont la bonhommie tranche avec l’image type qu’on a de ce type de personnage. Quant au méchant, c’est le Mikael Blomkvist des adaptations suédoises de « Millenium » (pour le version archi attendue de David Fincher, Blomkvist sera interprété par Daniel Craig, ça change, c’est sûr...), à savoir Michael Nyqvist qui parvient aisément à voler la vedette à son fugitif, même si il ne parquera pas les mémoires... Tout cela donne donc un thriller certes mouvementé, quand même assez violent, mais basé sur un scénario digne d’un des derniers DTV de Steven Seagal. Et derrière la caméra, John Singleton, connu pour son très (très très) surestimé « Boyz’n the hood » (à l’époque il devança en sortie et en succès le remarquable « Menace to society » des frères Hughes, ah oui, c’est largement une autre pointure...), qui a réussi à prouver qu’il n’était pas un cador dans le genre (ses derniers, « Shaft », « 2 fast 2 furious » ou « Quatre frères », en sont la preuve), ni même en cinéma en général. Sauf pour un film, son meilleur, inédit chez nous même en DVD (mais disponible en zone 1 non zoné), « Rosewood » sur le massacre d’un village noir en Floride dans les années 30 par des blancs racistes : John Singleton n’a jamais fait mieux. Autrement, « Identité secrète » est donc destiné à un certain public qui y trouvera son compte via Lautner. Les autres s’arrêteront sur d’autres détails plus marquants, comme ces sites sur les enfants disparus aux statistiques terrifiantes.
St. THIELLEMENT
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