J’aurais du mourir. Ma survie était une aberration. J’aurais du rejoindre l’humus qui nourrissait cette forêt éternelle.
Naufragé sur une planète essentiellement végétale et entouré de criminels humains le commissaire Toussaint examine amèrement son équipement de survie : "un flingue avec une balle, quatre clopes, une radio en panne".
Certains des scientifiques envoyés sur ce monde préservé se sont découverts un idéal écologique. Ils ont oeuvré afin que cette planète vierge ne soit pas exploitée comme ce fut le cas de la Terre.
Malheureusement pour leur collègues leur action passait par la rupture des communications avec la planète mère et l’élimination de tous ceux qui ne partageaient pas leurs vues.
Robinson futuriste se retrouvant en compagnie d’éco-terroristes le commissaire Toussaint sombre dans la morosité en attendant une hypothétique mission de secours venue de la Terre.
Il découvre rapidement une modification sensible dans le camp des seuls autres humains de la planète.
Comme toute société humaine les activistes écologistes se sont vite scindés en deux factions. L’une d’entre elle voudrait ne pas récidiver en éliminant la prochaine expédition terrienne. Mais la seconde a décidé d’aller jusqu’au bout de sa logique homicide.
Ce deuxième et apparemment dernier volet de la série nous décrit l’affrontement de deux idéaux, l’un étant le plus radical que l’autre. Le huis-clos de la base scientifique du premier tome a cédé la place à un huis-clos à l’échelle d’une planète. Impossible de cohabiter, impossible de partir, la seule solution passe par l’affrontement.
Si cette histoire de science-fiction fait preuve d’originalité on peut regretter que ne soit pas précisées les motivations de certains des protagonistes. Ainsi le changement de camp d’Eunice aurait mérité quelques explications.
Damien Dhondt
Scénario : Apollo, Dessin : Brüno, Couleurs : Laurence Croix _ Biotope tome 2 _ Edition Dargaud, Collection : Poisson Pilote _ aout 2007 _ Inédit, grand format, 48 pages couleurs _ 9,80 euros