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  Sommaire - DVD -  G - L -  L’affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) - Edition Blu-ray (France)
"L’affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) - Edition Blu-ray (France)"
de Norman Jewison
 

Avec Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke, Yaphet Kotto.
FPE Vidéo

L’avantage du Blu-ray, c’est de pouvoir « rajeunir » ou « améliorer » la qualité visuelle et sonore d’un film. Donc, logiquement, tout film nouveau possède déjà ces critères ; les anciens ont besoin d’un petit lifting sinon... Ben sinon, on a une édition décevante, pour ne pas dire plus. Logiquement encore, les chefs-d’œuvre et les classiques devraient bénéficier d’un traitement de faveur. Ca arrive parfois. Et parfois ça n’arrive pas. « L’affaire Thomas Crown », l’original de 1968 avec Steve Mc Queen et Faye Dunaway n’est pas un chef-d’œuvre, même si pour certains il pourrait y prétendre. Mais c’est un classique (personnellement, je pense que c’est mon film fétiche, j’ai du le voir une bonne dizaine de fois...). Donc son annonce en Blu-ray laissait espérer une édition digne de ce nom. Il n’en est rien. Certes, par moment, les couleurs revivent, un piqué est bien présent, des détails réapparaissent, mais à côté de ça, l’image est souvent granuleuse, le ciel fourmille dès qu’on a un plan large, bref c’est du Blu-ray vite fait (pas très) bien fait. Mais bon, quand on aime, on aime, et revoir McQueen en milliardaire s’ennuyant et ne trouvant rien d’autre à faire que de monter un audacieux hold-up avant d’être pris en chasse par une enquêtrice surdouée que joue Faye Dunaway, procure toujours cet étrange plaisir. Car au-delà de l’aspect polar, c’est surtout la love-story qui prime, ce jeu subtil, sophistiqué et même pervers du chat et de la souris. Quand elle le voit, elle lui dit qu’elle sait que c’est lui le cerveau ; quand il lui en parle, il ne dit jamais non, mais il n’avoue jamais. Une étrange attirance s’opère, celle d’un amour impossible mais pourtant bien plus fort que d’autres. En plus, en milliardaire bostonien, McQueen ne semblait pas très à l’aise (un jeune dur des docks en diplômé d’Harvard, il pensait ne jamais pouvoir le faire...), ce qui joue pour beaucoup indirectement pour son personnage, simplement fascinant. Et ce que recherche Crown, c’est vivre pleinement, et le partager avec celle qu’il n’a jamais encore rencontré à ce jour, une adversaire et complice à la fois. Tout cela, mis en plus en scène par un Jewison (qui donna à McQueen un autre de ses plus beaux rôles avec « Le kid de Cincinatti ») utilisant à merveille la technique du split-screen (plusieurs images dans un même plan), et donnant toute la classe adéquate et nécessaire à son film, conjugué à une musique inoubliable de Michel Legrand (enfin, sur la majorité des morceaux, car d’autres sont typiques de Legrand à savoir insupportables !) qui trouve son apogée dans les moments les plus tragiques comme celui illustrant les toutes dernières images, et qui collées au visage de McQueen, vous brisent le cœur (si, si, petite larme à chaque fois !), font de ce film un chef-d’œuvre pour certains, mais au moins un grand classique pour tous. Mais malheureusement, MGM n’a pas crû bon de soigner son édition Blu-ray, laquelle se contente en bonus d’un commentaire audio non sous-titré. Ils s’en foutent mais on le dira quand même « L’affaire Thomas Crown » méritait largement mieux.

Film : 10/10
Blu-ray : copie moyenne, format d’origine 2.35, image 16/9ème comp. 4/3 - Bonus (vo) : 2/10 : commentaire audio de Norman Jewison.

St. THIELLEMENT



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