– Tu es de l’autre monde ?!
– Ton expression manque d’élégance. Je nomme ce lieu "Amatsuki" ou "Lune d’une nuit pluvieuse", là où l’impossible se réalise.
Ayant obtenu une note éliminatoire au cours d’Histoire Tokodori Rikugô s’est vu "invité" par son professeur à suivre un cours de rattrapage. Le high-tech participant de plus en plus aux méthodes d’enseignement le voici déambulant dans un musée en réalité virtuelle reconstituant la pittoresque ère Edo (1600-1868). Muni de lunettes virtuelles permettant de percevoir le décor et les habitants du passé en images de synthèses il peut découvrir toute la vérité historique. Sauf que cette étrange créature qui vient de le renverser et de le blesser n’était pas mentionnée dans aucun de ses cours d’histoire. En plus ses lunettes à réalité augmentée viennent de tomber et de se briser. Comment cette créature fantastique est-elle apparue aux dépends de toute réalité historique. Un bug du programme peut-être ? Une minute...si ses lunettes sont en miettes comment Tokodori peut-il apercevoir cette créature menaçante ? Et où est passé le plafond du musée remplacé par un ciel où évolue le soleil ? Où sont passés ses camarades de classe et les membres du personnel du musée ?
Suite à l’attaque de la créature ( un "yokai") Tokodori ne voit plus que d’un oeil et doit désormais vivre dans l’ère Edo, une époque relativement paisible mais où l’arrivée progressive des Européens déclenche quelques animosités et où les samouraïs font la loi. Certains d’entre eux viennent de s’aviser que ce jeune homme de grande taille et aux cheveux étranges doit avoir du sang de barbare qui coule dans ses veines. Donc il est légitime qu’il fasse connaissance avec leurs sabres. Tokodori pourrait objecter qu’au XXI° siècle les gens sont plus grands et qu’il est normal pour un lycéen de se décolorer les cheveux...Pas le temps et de toute façon les samouraïs ne raisonnent pas beaucoup.
Est-il coincé dans un univers virtuel ou bien a t-il voyagé dans le temps ? Quoiqu’il en soit la rencontre avec le yokai lui a démontré qu’il pouvait saigner.
Laissant pour le moment planer le doute sur la réalité de cet univers le mangaka met habilement en évidence le contraste entre les Japonais des deux époques.
Pour Tokodori la situation est critque car comme on le lui précise : " à cette époque le rang social passe avant le justice".
Damien Dhondt
Scénario & Dessin : Shinobu Takayama _ Amatsuki, tome 1 _ Traduction SatokoInaba & Mehdi Benrabah _ Edition Kaze, collection shonen up _ avril 2011 _ Inédit, poche, sens de lecture japonais, 194 p. dont 2 pages couleurs _7,50 euros
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