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Scénario : Leigh Whannell
Avec : Patrick Wilson, Rose Byrne, Barbara Hershey, Ty Simpkins, Leigh Whannell, Ruben Pla.
Distribué par Wild Bunch Distribution
102 mn
Sortie le 15 Juin 2011
Note : 7/10.
Oubliez la référence à « Paranormal activity » (cet épouvantable nanar qui constitue à ce jour une des plus juteuses rentabilités du box-office mondial, un budget de 15.000 dollars et 193 millions de dollars de recettes mondiales !!!) citée sur l’affiche pour ne garder que l’autre, celle qui se réfère au nouveau film de James Wan, jeune cinéaste australien qui créa réellement un évènement en son temps en signant avec son comparse Leigh Whannell le seul, l’unique excellent film de la saga, j’ai nommé « Saw » (un de ces films qui renouvellent un peu le genre, on les compte sur les doigts d’une main en ce moment...) et qui prouva par la suite que ce coup de maitre ne serait pas qu’un coup d’essai puisque le duo récidiva avec le plus que très bon (même dans son état tronqué) « Dead silence », et que James Wan confirma son talent en signant son excellent « vigilante movie » qu’est « Death sentence » (Kevin Bacon en justicier psychopathe, impressionnant, tant aussi pour la maitrise de sa réalisation). Budgété pour une « misère » (un million et demi de dollars, incroyable, et là, c’est au moins du vrai cinéma, à l’inverse de l’arnaque qu’est cette purge de « Paranormal activity »), le buzz autour de « Insidious » laissait supposer qu’on allait voir ce qui se rapprocherait le plus du film d’épouvante ultime, surtout au vu d’une bande-annonce des plus alléchantes...
Josh & Renai Lambert et leurs trois enfants viennent d’emménager dans une nouvelle maison. Un jour en jouant dans le grenier, Dalton, l’ainé, fait une chute et tombe dans le coma. Ramené chez lui, d’étranges phénomènes commencent à se produire qui conduisent les Lambert à faire appel à une médium. Très vite, celle-ci sent une réelle présence malfaisante et alors que tout le monde pense la maison hantée, elle leur révèle qu’il n’en est rien : c’est Dalton qui est indirectement le responsable. Il semblerait que l’enfant ait réussi à passer dans une dimension parallèle, qu’il y soit encore prisonnier et que certaines forces maléfiques cherchent à se servir de lui pour pouvoir passer dans notre monde...
Film d’épouvante définitif ? Non, ce n’est pas encore « Insidious » qui décrochera ce titre. Pourtant, on y croyait, ou on voulait y croire. Sauf que le vieil adage « c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture » prend ici une signification qui ne va pas obligatoirement dans le bon sens. A savoir qu’on a encore une porte qui s’ouvre toute seule, que quelque chose parle dans la chambre du bébé, que des objets tombent, etc... Difficile de faire du neuf avec du vieux ? Oui et non, car quand c’est pleinement assumé, on obtient d’excellents résultats comme « Dead silence » ou plus récemment, « House of the devil ». Dans « Insidious », ce sont ces éléments récurrents qui gênent un peu, par rapport à d’autres inédits et bien plus terrifiants. L’idée d’aller chercher la peur dans le domaine de la projection astrale constitue le meilleur point du film, avec des entités maléfiques (démons ou fantômes, qu’importe leur nom...) qui foutent vraiment les meilleurs moments de frousse du film. Mais à côté de ça, on a un canevas qui rappelle beaucoup trop les grandes lignes de « Poltergeist », et d’autres « clichés » qui malheureusement renvoient à ce qu’il y a de pire à savoir « Paranormal activity », bref ces petites choses qui gangrènent quand même l’ensemble de l’œuvre. Alors, il faut passer outre et simplement réagir à ce qu’il y a de plus inédit dans « Insidious », là où le talent de Wan explose, comme les visions spectrales de personnes âgées (déjà vu dans « Dead silence » mais ça, ce sont ses inspirations personnelles...) ou cette apparition du « démon rouge sang », l’image qui en plus amorce l’idée de ce film d’épouvante ultime et définitif attendu, et que semble effleurer Wan à savoir la peur au grand jour avec de purs éléments enfin complètement inédits. Ce cinéma d’épouvante là, c’est en Europe qu’on le trouve, ne serait-ce que par les films de Jaume Balaguero, qui l’a trouvé, et il a encore plein d’idées. James Wan n’en est pas loin, il nous l’a confirmé lors de son interview, mais en attendant, il livre avec « Insidious » un film d’épouvante qui se réfère autant à des classiques qu’il parvient à terrifier avec des peurs nouvelles. En soi, les bons films d’épouvante sont devenus très rares, donc même si « Insidious » n’est pas la référence définitive, il en constituera une à un certain niveau.
St. THIELLEMENT
Cliquez directement sur le lien ci-dessous pour lire l’interview exclusive pour SCIENCE-FICTION MAGAZINE de James Wan :
http://www.sfmag.net/article.php3?id_article=9410
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