– Des ondes maléfiques mauvaises se répandent dans l’akasha. Elles sont plus terribles que de simples cris de douleur, ces ondes. Elles véhiculent le son de l’ombre totale, ou de ce que l’on appelle la mort.
Le commandant Alexandre Vauvert (1) privilégie la rationalité dans ses enquêtes. Lorsque sont découvertes les victimes d’un tueur en série il convient de déterminer qui sont les suspects. Les motivations se dissimulant dans les tréfonds de l’âme humaine ne le concernent pas. Collecte d’indices, recherche de témoignage, analyse de la police scientifique définissent son univers alors qu’il est tourmenté par des cauchemars impliquant un chien féroce.
Alors qu’il interroge une personne gagnant sa vie par d’hypothétiques dons de voyance ( n’appelle t-on pas cela une escroquerie ?) cette dernière lui explique que ce qu’il appelle son instinct correspond à ses propres pouvoirs. De plus elle lui demande s’il ne rêve pas de chien récemment. En tout cas le suspect qu’il recherche se trouve près du lieu-dit "le pont du diable". Ce nom trouve son origine dans une légende moyenâgeuse concernant un contrat impliquant Satan et un chien (2).
Dès lors le lecteur peur envisager plusieurs possibilités :
– hypothèse n°1 : les coïncidences et le fait que le serial killer soit schizophrène fournissent une explication rationnelle
– hypothèse n°2 : différents protagonistes possèdent, parfois sans le savoir des dons de prémonition qui peuvent affecter leur perception du réel
– hypothèse n°3 : le diable en personne s’est invité dans le destin des hommes
Ce thriller évoque la possibilité du fantastique comme élément de l’intrigue sans que la présence du surnaturel soit clairement établie. L’ambiguïté demeure et laisse le lecteur s’interroger.
(1) "De fièvre et de sang", "L’enfant des cimetières"
(2) cette légende fut adaptée en bande-dessinée par Richard Marazano & Alfonso Font dans le 2° tome des aventures d’Héloïse de Montfor : "Le Pont du diable" (Glénat)
Voir critique ici : http://www.sfmag.net/article.php3?id_article=8893
Damien Dhondt
Auteur : Sire Cédric _ Le Jeu de l’ombre _ Edition Le Pré au Clerc _ mars 2011 _ Inédit, grand format, 480 pages _ 19 euros