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  Sommaire - Films -  G - L -  L’agence (The Adjustment Bureau)
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"L’agence (The Adjustment Bureau) " de George Nolfi

 

Scénariste : George Nolfi, d’après une nouvelle de Philip K. Dick
Avec : Matt Damon, Emily Blunt, John Slattery, Anthony Mackie, Terence Stamp.
Distribué par Universal Pictures International France
106 mn
Sortie le 23 Mars 2011
Note : 8/10.

David Norris (Matt Damon, excellent, normal quoi) est un des futurs leaders politiques les plus en vue de New-York. Mais lors de sa dernière campagne, une petite altercation privée bénéficie de photos dans la presse dont il se serait bien passé et qui ruinent ses chances. Par ailleurs, David fait la connaissance d’une jeune femme, Elise, dans des conditions port peu communes, avec qui il se sent parfaitement à l’aise, sentiment partagé et qui se terminera par un baiser avant qu’elle ne disparaisse de sa vie. Quelques années plus tard, David semble être prêt pour se réinvestir en politique, mais à cause d’un café non renversé, il va fortuitement revoir Elise, ce qui n’était pas du tout prévu dans son futur destin. A partir de là, David va être poursuivi par de mystérieux hommes pour qu’il évite de renouer avec celle qui sera plus forte que tout puisqu’elle n’est autre que le grand amour de sa vie.
Premier film du scénariste d’œuvres très oubliables telles que « Prisonniers du temps » de Richard Donner (retour au Moyen-Age français d’après Michael Crichton, adaptation pépère en diable !), « Ocean’s 12 », « The sentinel » (Michael Douglas qui tente de jouer Jack Bauer face à... Kiefer Sutherland dans ce thriller pour pré-retraités), avant enfin de signer un bon scénario (« la vengeance dans la peau », alias Jason Bourne 3), lequel s’est pris de passion pour cette nouvelle issue de l’imaginaire du romancier Philip K. Dick au point de vouloir se l’approprier complètement, de l’écriture à la mise en scène. Une telle passion ne peut que déboucher sur un énorme ratage quand l’ambition se montre plus grande que le talent, ou au contraire, révéler enfin celui qui prouve ainsi qu’il est vraiment doué et bon dans le domaine à condition d’avoir le bon sujet en mains. Et c’est le cas de George Nolfi, qui mélange donc avec un savoir-faire certain la science-fiction à la K. Dick conjuguée à une love-story simple et touchante, car réellement crédible. Pour la science-fiction, ces mystérieux hommes en costumes, proches du look des agents spéciaux et autres flics des années 60 (imper et chapeau, l’incognito parfait !) qui ont le pouvoir de décider du destin de tout un chacun. Cette partie là paradoxalement n’était pas la plus simple, car bien entendu, pour beaucoup, qui maitrise le destin se rapproche de l’ordre divin. Là-dessus, « L’agence » ne donne pas d’avis, et c’est tant mieux. Qui veut croire croira, et à sa façon : anges, extra-terrestres organisateurs des destins de l’homme, etc..., peu importe, le film ne s’appuie guère sur le pourquoi du comment, préférant utiliser simplement l’élément fantastique en tant que qu’un des pivots de l’histoire qui arrive à David Norris. De ce fait, des effets spéciaux très discrets, pour voyager en parallèle, suffisent amplement à concrétiser cette part du récit. Et ne reste plus alors qu’à y intégrer l’élément romantique, la love-story improbable d’un homme et d’une femme qui ne se sont vus qu’une dizaine de minutes mais qui, comme dans toute histoire d’amour digne de ce nom, sont définitivement faits pour être ensemble. Et George Nolfi de jouer sur la narration de son histoire en l’intégrant à l’improbabilité des évènements vécus par hasard puisque tout est déjà orchestré ailleurs. Et le scénariste-réalisateur de retrouver cette légèreté, cette simplicité qui a déjà fait ces preuves dans toute grande comédie romantique de cinéma, des plus connues (celles de Frank Capra, univers auquel on pense beaucoup dans « L’agence », Matta Damon valant en plus très bien James Stewart...) aux plus récentes, voir même les plus ignorées (« Serendipity » avec John Cusack et Kate Beckinsale, par exemple). Et habité par la passion de son sujet, et possédant quand même de solides notions derrière lui, bonnes et mauvaises, George Nolfi a eu raison de persister à faire le film lui-même, car avec « L’agence », il vient de confirmer qu’il peut mener à bout des projets qui en d’autres mains, auraient pu être au final plus catastrophiques qu’autre chose. Et celui-là étant relativement casse-gueule quand même, le mener à bout et en plus le réussir, constitue certainement la première excellente référence qui le fera sortir de l’ombre. A condition de passer outre une affiche française pas particulièrement réussie, mais ceci n’est qu’un point de détail sur lequel il ne faudra pas s’arrêter, sous peine de passer à côté d’une des meilleures premières bonnes surprises de cette année...

St. THIELLEMENT



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