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Les Enfants d’Abraham
Sortie le 13 août 2003
Réalisateur : Paco Plaza
Avec :
Erica Prior, Trae Houlihan, John O’Toole
A la base, un roman de Ramsay Campbell, auteur britannique oeuvrant dans la Fantastique avec plus (c’est rare...) ou moins (souvent !) de bonheur. Or, Campbell revient sur le devant de la scène depuis 2 ans avec une adaptation d’un de ses romans moyens dirons-nous, The nameless (La secte sans nom en v.f.), porté à l’écran par un jeune cinéaste espagnol nourri aux films de Carpenter, Hooper, Cronenberg, Craven, etc...,
Jaume Balaguero. Lequel trouve cette aubaine en allant sonner à la porte d’une société de production fraîchement installée à Barcelone, Fantastic Factory, co-dirigée par Brian Yuzna. La secte sans nom est un succès, et son producteur qui garde d’excellents contacts avec l’écrivain, veut une autre adaptation. Dans la même logique, il cherche un jeune cinéaste dont les courts-métrages laissent augurer d’un talent certain, le trouve, et lui propose comme premier film de lire une pile de romans de Campbell, et celui qui lui plaira, il acceptera de le produire en lui laissant le travail de scénariste et surtout de réalisateur. Et tout ça donne Les enfants d’Abraham (El segundo nombre en v.o., pour une fois le titre français est bien meilleur !) du très jeune Paco Plaza.
Quand on lui apprend le suicide brutal de son père, Daniella ne peut y croire. Elle cherche donc à savoir quelles raisons l’ont poussé à un acte aussi fatal. Et en replongeant dans son passé, elle va découvrir des raisons aussi consternantes que terrifiantes, qui seraient liées à un groupe religieux adorateur d’une religion " déviée " du christianisme. D’abord sceptique, Daniella accepte cette vérité en se doutant que pour elle, il risque d’être trop tard.
Alors d’accord, c’est inspiré de Ramsay Campbell, tout comme La secte sans nom. Mais cela ressemble aussi beaucoup au film de Jaume Balaguero, et c’est là qu’est la principale faiblesse de ce nouveau suspense hispanique. On y retrouve l’obsession du mal naissant de l’innocence, un look aussi glacé, et une conclusion aussi froide. On songe aussi beaucoup à Envoûtés, l’excellent shocker de John Schlesinger sur un culte religieux parallèle où le sacrifice se pratique toujours. Mais en parallèle à toutes ces réminiscences d’autres films, on ne peut pas dire que Les enfants d’Abraham soit un mauvais film. Car Paco Plaza ne copie jamais ce qu’il a vu, il applique juste des influences sur son histoire pour en donner le film qu’il souhaite. Une démarche honnête, qui peut se retourner contre son géniteur, mais qui ne peut empêcher d’apprécier un nouvel exemple de réussite cinématographique venu d’Espagne, en attendant le second film de Paco Plaza, plus personnel, moins " influencé ", qui n’est autre qu’une love-story gothique au 19ème siècle dans un port espagnol avec en héros un loup-garou. Au vu des qualités des Enfants d’Abraham, il y a fort à penser qu’avec un scénario plus personnel qui le passionne, Paco Plaza nous étonnera bien plus à ce moment là.
Stéphane Thiellement
7/10
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