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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Green Hornet 3d (Id.)
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"The Green Hornet 3d (Id.) " de Michel Gondry

 

Scénario : Seth Rogen & Evan Goldberg, d’après la série radiophonique “The Green Hornet” créée par George W. Trendle
Avec : Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz, Christoph Waltz, Edward James Olmos, Tom Wilkinson.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
117 mn.
Sortie le 12 Janvier 2010.
Note : 6/10.

Et un projet de plus dans l’air du temps ! A savoir qu’en ce moment, les adaptations des comics liés au supers-héros sont légion (« Spiderman », « Batman », « Iron Man », « Kick ass », etc.... Et on a de tout, du pire au meilleur, bien entendu, tout n’étant pas repris dans cette courte liste), et que même si « Green Hornet » n’en est pas un à la base (de comics), c’est une émission radiophonique qui fut popularisée dans les années 60 à la télévision avec la série du même nom qui vit arriver dans le rôle du comparse au héros-titre, Bruce Lee qui faisait là ses premiers pas. Ça et un leitmotiv musical mondialement connu, repris par Tarantino dans « Kill Bill », la légende « Green Hornet » était née. Ne restait plus qu’à lui faire passer l’examen de passage pour le grand écran et c’est aujourd’hui chose faite.
Fils à papa d’un grand magnat de la presse, Britt Reid (Seth Rogen) ne pense qu’à vivre de fêtes et de plaisirs de toutes sortes. Le jour où son père meurt, Britt réalise que l’héritage qui lui revient est immense et en même temps lourd de bien des responsabilités. Suite à un petit incident lié à son café du matin, Britt rencontre un des membres du personnel de la demeure familiale, Kato (Jay Chou). Ce dernier se révèle être en fait un inventeur de génie, ayant même réalisé une super-voiture pour son père qui se sentait en danger. Pour Britt, cela représente aussi la perspective d’être enfin quelqu’un, de mettre son argent au service de la justice en devenant avec Kato un duo de justiciers qui laveraient Los Angeles des pires fléaux de la pègre locale comme Benjamin Chudnofsky. Et pour cela, ils imaginent être limite à la loi afin de mieux la servir en définitive. Mais auparavant, il faudra que Britt devienne enfin conscient du nouveau « pouvoir » qui lui incombe afin de réussir au mieux leurs actes de justiciers...
Pas de supers pouvoirs dans « Green Hornet », seulement un riche héritier et un inventeur de génie spécialiste des arts martiaux en plus. Sur leur visage, un simple petit masque (et comme toujours, personne ne les reconnait surtout qu’en plus, leur voix n’est même pas déguisée, mais bon...), et pour le reste, un nom, Green Hornet, des costumes sobres (lambda, noir, basique quoi !), et c’est parti. A la base, la série télévisée était belle et bien une série policière avec un petit plus (bagarres et gadgets), rien de bien affriolant en soi. Confié au comique Seth Rogen (excellent quand il est couplé à d’autres talents comme Judd Apatow, ce qui donne « 40 ans toujours puceau », ou surtout l’excellent « En cloque mode d’emploi », beaucoup moins quand il est en roue libre comme dans le pas terrible du tout « Délire express »...), le passage sur grand écran intriguait et en même temps, partait sur une voie différente qui ne pouvait qu’être bénéfique. Et c’est un des bons points du film, reprendre un sujet très conventionnel et le traiter sous un jour inédit (l’humour), surtout que l’interprète de Britt Reid serait Seth Rogen himself, et que derrière la caméra, on trouve le français Michel Gondry dont la filmographie s’enorgueillit d’œuvres pour le moins décalées (« La science des rêves », « Eternet sunshine of the spotless mind » avec Jim Carrey... Faut aimer, hein, pas facile d’accès !). En gadget, la 3D qui commence vraiment à devenir un élément gonflant du cinéma en ce moment, mais qui s’avère assez bien traitée dans le cas présent. Tout cela part donc sur de bons points. Mais en même temps, il ne faut pas oublier que « Green Hornet » est aussi du polar et de l’action, et que sur un long-métrage, il faut une histoire digne de ce nom. Et là, l’ensemble pêche un peu : le méchant (Christoph Waltz, le nazi oscarisé de « Inglorious Bastards », son seul vrai grand rôle...) est plus caricatural et clownesque qu’autre chose, certains personnages de troisième plan existent plus que d’autres de second plan (Edward James Olmos par rapport à Cameron Diaz, laquelle en plus justifie de jouer encore les ingénues secrétaires sexy en avouant presque son âge véritable : et alors, quel intérêt ?), l’intrigue policière manque d’envergure et l’action trouve une apothéose dans un final digne d’une production de Joel Silver des années 80-90 comme a du s’en souvenir Neal H. Moritz, producteur du film connu pour sa franchise « Fast and furious ». L’ensemble se révèle plus mitigé que franchement homogène quant à sa réussite de passage du petit au grand écran. En soi, ce n’est pas du niveau catastrophique d’un « Spirit » qui demeure la référence dans le pire qui soit, mais si certains éléments sont les bienvenus, si un œil original tient les rênes, « Green Hornet » subit aussi certaines contraintes et perd en efficacité là où la relecture du matériau de base pouvait amener à un excellent film. D’où ce sentiment d’apprécier que partiellement ce qui par moments s’avère vraiment réussi. Comme quoi, trop de talents divers peuvent nuire quand on ne sait pas trop comment conjuguer et coordonner l’ensemble.

St. THIELLEMENT



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