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  Sommaire - DVD -  M - R -  Peur Bleue (Deep Blue Sea) - Edition Blu-ray (France)
"Peur Bleue (Deep Blue Sea) - Edition Blu-ray (France) "
de Renny Harlin
 

Avec Thomas Jane, Samuel L. Jackson, Saffron Burrows, LL Cool J., Stellan Skarsgard, Michael Rapaport, Jacqueline McKenzie.
Warner Home Vidéo

Le dernier vrai bon film de Renny Harlin, pour la grande majorité ; bon, personnellement, j’aime bien son « Mindhunters » qui vint juste après. Mais avec « Peur bleue », Harlin signait son dernier gros budget cinématographique, avant de passer aux moyens, voire réduits suite à ses nombreux échecs et à son goût immodéré pour les dépassements qui finirent par avoir sa peau, en plus d’un caractère pas des plus faciles, Harlin pensant souvent qu’il est tout simplement un génie. En interview, le gars vous dira toujours que ses choix étaient les meilleurs, qu’il sait ce qu’il fait, qu’il ne fait pau voir pas du tout d’erreurs, bref que ce sont les autres qui ont tort. Mais quand on lui balance la vision de l’accident vue au travers d’une goutte de pluie dans « Driven », là, quand même, il fait profil bas... Dans la carrière de Harlin, il y a de nombreux blockbusters que le Finlandais réussit à s’approprier suite à sa grande détermination. Après un premier film pas terrible du tout avec un casting ricain (les fils de Norris, Coburn, quelques has been...) intitulé « Born american » sur de jeunes soldats tentant de se sauver du territoire russe, il signe un toujours bon « Prison », shocker fantastique avec jeune débutant, Viggo Mortensen. Puis c’est la signature de « A nightmare on Elm Street 4 », pas le meilleur qualitativement mais celui qui rapporta le plus de thunes financièrement. Là-dessus, Joel Silver lui confie la séquelle de « Die hard » qui s’intitulera « 58 minutes pour vivre » chez nous, pas honteux (comparé au quatrième, c’est certain !) mais on est loin des chefs-d’œuvre de McT ! Ensuite, Harlin signe son film le plus fou, flop monumental mais film culte, « Ford Fairlane » avec Andrew Dice Clay avant de retrouver les faveurs du box-office avec le retour de Sylvester Stallone dans « Cliffhanger ». Sa démesure prend toute sa dimension avec « L’île aux pirates », méga four qui coula en partie la Carolco, alors qu’au final, le film est plus que bien, assurant un grand spectacle qui selon la modestie légendaire de Harlin, « n’arriva pas à la bonne époque, comme le prouva le succès postérieur des « Pirates des Caraïbes »... C’est c’la, ouiiiii... A la suite de ça, Harlin réalise son meilleur film, l’excellent « Au revoir à jamais » qui se vautre au box-office. Puis il plonge avec « Peur bleue » et là, la suite ne sera plus jamais du même niveau. Mais revenons à « Peur bleue » : sa sortie en blu-ray constitue une excellente chose dans la mesure où, malgré d’évidents défauts (le personnage insupportable de bouffon de LL Cool J, des invraisemblances qui prennent plus d’ampleur à chaque nouvelle vision...), il demeure un très bon film d’aventures aquatiques où l’apport de la haute-définition permet au moins de profiter de séquences maritimes dignes de ce nom. Sauf que paradoxalement, les effets spéciaux liés aux requins en prennent un coup dans l‘aile, car contrairement à ce qu’en disent dans les bonus d’époque Harlin et ses producteurs, leurs requins font illusion parfois, c’est vrai comme le requin-tigre avec lequel nage Thomas Jane, mais souvent, ils sont ridicules ! Et plus ça va, plus ils font faux à un point...
En plein milieu de l’océan, le Dr Susan McCallister dirige une équipe de scientifiques travaillant sur les extraordinaires capacités des requins à générer des cellules primordiales pour éradiquer certaines maladies humaines via des mutations génétiques sur leur cerveau. Voulant se rendre compte du résultat des travaux que finance son laboratoire, le milliardaire Russel Franklin découvre une ancienne plateforme pétrolière transformée en sanctuaire de requins, dominé par trois spécimens ayant vus leur intelligence et leur force accrues suite aux injections perpétrées par Susan. Confiant dans l’avenir de ses investissements, Franklin se sens rassuré jusqu’à ce qu’une gigantesque tempête soit annoncée, brisant certaines portes gardant prisonniers les trois requins les plus dangereux au monde. Le carnage peut commencer, la lutte pour la survie aussi.
L’avantage de ce genre de films en Blu-ray, c’est de pouvoir restituer un cadre magnifique, du moins si le film n’est pas trop ancien et si la photographie de l’époque était soignée, ce qui est le cas ici. Sans tomber dans la perfection, l’image de « Peur bleue » constitue en soi une des qualités principales de son nouveau support vidéo, du moins pour les scènes océaniques, plus qu’aquatiques même car lorsqu’on est sous l’eau avec les requins, là, les effets spéciaux font défaut et parfois, nuisent au film. Car si il y avait bien quelques « vrais-faux » requins, certains effets furent réalisés en digital et on ne peut pas dire qu’ils furent parmi les meilleurs de l’histoire. Mais Renny Harlin vous assurera plusieurs fois du contraire dans les bonus. Distrayant à défaut d’être réellement terrifiant et traumatisant (quoi qu’en dise le Finlandais, Spielberg peut dormir tranquille, ses « Dents de la mer » règnent toujours en maitre...), « Peur bleue » se revoit bien au travers d’un transfert qui surprend agréablement, pas parfait donc, mais qui donne au film un petit lifting bienvenu. Autrement, en lui-même, « Peur bleue » joue plus la carte du spectaculaire qu’autre chose, parfois même au détriment de la crédibilité, marque de fabrique de la démesure de son géniteur, avec certaines séquences qui resteront dans les annales, pour le pire et le meilleur comme la fin de Samuel L. Jackson ou encore plus fou, celle de Stellan Skarsgard. C’est tout à fait le genre de film qui se revoit toujours avec facilité et, de ce fait, un certain plaisir. Cela aurait pu être plus soigné, c’est certain, mais en l’état, l’édition Blu-ray est la meilleure qui soit du film. Lequel est pourvu des bonus de son édition DVD, assez conséquents, dominés par des featurettes d’époque où Harlin s’auto-congratule sur ses requins, où on le voit parallèlement, plonger en pleine mer avec Thomas Jane pour des plans rapprochés avec de vrais requins, un retour sur les effets spéciaux (hum, hum...), ce qui constitue le meilleur de l’ensemble. Au final, un film qui mérite d’être dans la Blu-raythèque plus d’Harlin que du film de « monstres sous-marins », et qui se reverra une fois de plus à n’importe quelle occasion sans problèmes (à part LL Cool J et son perroquet). Et pour finir, si vous êtes fan du plus célèbre cinéaste venu de Finlande, allez sur son site personnel : http://www.rennyharlin.com, ça vaut son pesant de cacahuètes, le gars vous parlant comme si vous ne supportiez plus de ne pas avoir de nouvelles de votre idole ! Et quand on voit ses derniers films, il n’y a que lui qui y croit !

Note film : 7/10
Blu-ray : copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème - Bonus (vostf) : 6/10 : making-of - les effets spéciaux - scènes coupées.

St. THIELLEMENT



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