La lumière du projecteur éclaboussa Kinshasa.
– Là, gueula le tueur à l’anorak.
Le labrador hésita. Une balle et ce serait la fin. Son équipier était mort, il irait le rejoindre. Willy lui avait affirmé que le paradis céleste accueille aussi les animaux, même génétiquement modifiés.

Fier représentant de la police de New-York, Kinshasa, le Labrador génétiquement modifié et doué de parole, a disparu en mission. Tombé d’une embarcation il a été rejeté par les flots sur une île peuplée d’enfants. Ceux-ci divisés en deux camps s’opposent sur ce territoire isolé alors qu’ils sont persuadés que le reste du monde a été anéanti. Kinshasa s’interroge. Mais il est surtout préoccupé par le fait que l’assassin qui le traque n’a pas osé débarquer sur l’île.
Faisant référence aux enfants perdus du conte Peter Pan et au roman de William Golding "Sa Majesté des mouches" (cf. le totem et le pouvoir sur le feu), ce roman de science-fiction pour la jeunesse se déroule dans un futur proche où le déplacement du Gulf Stream a entraîné un refroidissement climatique (cf."Le Jour d’après").
L’intérêt du choix du héros non humain consiste à lui procurer des difficultés pour résoudre l’énigme. Sa naïveté et sa difficulté à appréhender les motivations complexes et les anomalies chez les "enfants perdus" le placent en situation d’infériorité par rapport au lecteur.

Damien Dhondt

Auteur : Jonas Lenn, Couverture : Grégory Szucs _ Kinshasa _ Edition Mango _ juin 2010 _ Inédit, moyen format, 170 pages _ 9 euros