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  Sommaire - Dossiers -  La Compagnie des Glaces par Serge Perraud -  Les « petits » de la Compagnie : un jeu de rôle et une BD titanesque

"Les « petits » de la Compagnie : un jeu de rôle et une BD titanesque"


Ce cycle a, dès le départ fasciné les créateurs, et les projets d’adaptation de toutes natures ont fleuri. Dès 1985, une option télévision a été prise. Il y avait plusieurs projets pour la réalisation de BD. Mais tout cela restait au niveau des idées et nombre de celles-ci sont encore à concrétiser. Dans les années 80-90, le seul qui se soit concrétisé est un jeu de rôles.

Il a été proposé, pour la première fois, au Salon Parisien des Jeux de Rôles et de la Maquette, en 1986. Edité par Jeux Actuels, ce plateau se présente sous la forme d’un écran de jeu, enserrant deux livrets, une fiche de personnages, une table principale des tests. La Compagnie relève plus d’un jeu d’atmosphère que qu’un jeu de dés. Toutefois, si l’intérêt des parties réside dans la définition psychologique des personnages, il est quasiment limité à un schéma de base autour de la Transeuropéenne. D’après des « rolistes » confirmés, la nature de la présentation, le souci de simplification des règles purement techniques, le manque de petits conseils pratiques et l’absence d’exemples destinaient ce jeu à un public ciblé, déjà très au fait de ce divertissement. De plus, pour être véritablement attrayant, il fallait un meneur de jeu capable de créer une atmosphère.

Dès le début des années 80, Les Transperceneiges, une BD scénarisée par Lob, paraît en prépublication dans A Suivre... Il s’agit d’une histoire se déroulant pendant une période glaciaire et dans des trains. Mais les auteurs se sont défendus d’avoir quelque peu été inspirés !

Donc, régulièrement, des projets secouent quelque temps leurs initiateurs, puis retombent. Actuellement, une série télé de vingt-six épisodes devrait voir le jour. Elle mobilise des investisseurs allemands, canadiens, la télévision française... Le pilote serait en cours de tournage ! Mais...

Aussi lorsque Philippe Bonifay a commencé d’évoquer le projet de mettre toute « La Compagnie » en BD ses propos ont été perçus comme les autres, avec un certain scepticisme. Mais, oh bonheur ! celui-ci a su le porter à son terme, puisque depuis le 6 septembre 2003, le premier tome intitulé Lien Rag, bien sûr, est disponible dans tous les rayons BD. Il est suivi en novembre par le second tome dénommé Floa Sadon. Puis le rythme de parution est fixé à trois albums par an jusqu’au numéro cent, ce qui représente quelque trente-trois ans de travail. Et oui ! vous avez bien lu : pendant 33 ans. En effet, Philippe Bonifay et son équipe tablent sur une moyenne de deux albums par volume.

Faites le compte ! À partir des 63 volumes écrits par G.-J. Arnaud, il faudrait 126 albums, mais compte tenu des rappels réguliers faits par l’auteur pour rafraîchir la mémoire de ses lecteurs, des descriptions qui se transforment en images, le projet se limite à cent albums publiés à la cadence de trois titres par an. Cela fait trente-trois ans ! En fait, seulement vingt-cinq ans de travail de conception et de réalisation car les auteurs réalisent quatre albums par an. Ah bon ! je m’disais aussi...

COMMENT REUSSIR UN TEL TOUR DE FORCE ?

Les méthodes traditionnelles de dessin, face à l’ampleur du projet, sont inopérantes. Il a fallu que Philippe Bonifay réinvente la BD à partir des méthodes utilisées dans les studios de dessins animés. Pour cela, il a réuni autour de lui, une équipe pluridisciplinaire en un studio virtuel, dont la particularité est la dispersion totale sur le territoire. Chacun des intervenants, jusqu’à une dizaine par album, travaille chez lui. Les échanges, les transferts de croquis, de textes, de dessins, passent par Internet. Les différents fragments sont montés, mis en couleurs, lettrés par ordinateur. C’est l’utilisation optimum des TIC adaptée à la BD, une certaine révolution.






ET LE RESULTAT ?

Il faut convenir que l’album, dans son ensemble, est fort bien réussi. Il est vrai que cette méthode pouvait laisser supposer des carences, des problèmes de cohérence, des distorsions entre certains plans et certaines planches. Elles existent quelque peu. Mais cela vient plus du talent d’un dessinateur par rapport à un autre. Confier, par exemple, le soin de réaliser les scènes avec les loups à un artiste tel que Dominique Lidwine, c’est prendre le risque que le reste paraisse plus fade. Et c’est le cas pour les planches qui encadrent ces scènes !
Cependant, à part ce détail, l’ensemble est fidèle à l’esprit du cycle et reflète fort bien la teneur et l’atmosphère.










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