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Sommaire - Interviews -  Patrick Fabian / Ashsley Bell (« Le dernier exorcisme »)


"Patrick Fabian / Ashsley Bell (« Le dernier exorcisme »)" de Marc Sessego


SFMAG : Comment avez-vous chacun obtenu le rôle ?

AB : Quand j’ai reçu l’appel comme quoi ils étaient très intéressés, j’ai dû faire semblant d’exorciser dans la pièce pendant l’audition. Donc j’étais à terre sur la moquette au beau milieu d’un bureau de casting à West Hollywood, à me contorsionner comme une folle avec quelqu’un qui jouait le rôle de Marcus, et je pensais (elle rit) qu’est ce que mes parents seraient fiers de me voir comme cela.

PF : Idem pour moi en fait, la bonne vieille méthode sauf que, dans mon cas, quand j’ai dû y retourner deux fois, j’y suis retourné en devant improviser à chaque fois. Je n’avais pas lu le script mais je connaissais un peu l’histoire, et il a fallu que je récite un sermon de dix minutes et, bien sûr, il fallait pouvoir les convaincre que je pouvais parler de la même manière qu’un prêtre et je suis certain que Daniel Stamm, le réalisateur, m’a poussé un peu dans tous les angles pour voir si le rôle me collait. J’ai eu beaucoup de chance.

SFMAG : Vous êtes tous les deux excellents à tel point qu’on ne sent pas que vous jouez. Comment avez-vous approché vos rôles ?

AB : Merci beaucoup. Je crois que les sujets d’exorcismes sont toujours fascinants, il y a plus d’exorcismes faits à l’heure actuelle qu’avant

PF : Ashley a tout à fait raison, d’ailleurs ce qui est le plus frappant est cette école qu’a ouvert le Vatican sur les exorcismes, et le fait qu’ils soient à l’heure actuelle environ 300. Le réalisme du film provient non seulement du style de Daniel Stamm mais aussi je pense du fait qu’ils effectuent des multitudes de prises, une bonne vingtaine ou une bonne trentaine, et de mon point de vue personnel j’ai pu arriver sur le plateau avec une idée de comment les choses devaient paraître. Vous savez les prises multiples, le vieux jeu entre acteurs et réalisateur, la pire des choses d’une certaine manière mais la manière de travailler de Daniel, m’a beaucoup étonné et je crois que je suis beaucoup plus vrai, et très authentique dans le film, et c’était super de travailler avec Ashley en tant qu’acteur, de mon point de vue, que ce soit quand elle est « normale » ou « possédée « elle est autant investie par son personnage et cela la rend encore plus authentique.

AB : Je suis d’accord avec Patrick, il y a eu beaucoup de discussions avec Daniel et la nuit avant le second exorcisme il m’a demandé s’il y avait des choses que je voulais essayer, et moi j’avais travaillé sur certaines postures corporelles et il m’a dit « parfait, essayons ! », donc il a vraiment créé sur le tournage, un environnement où nous avions confiance, et je crois que cela se ressent à travers le film, car comme Daniel vous l’a peut être déjà expliqué, la plupart des scènes étaient tournées avec Patrick, Daniel, notre directeur photo et moi et nous étions tous proches et d’une certaine manière tout était très intimiste. Et pour moi ça a donc été beaucoup plus facile, car je pouvais faire confiance à tout le monde.
SFMAG : Une question plus particulière pour Ashley : comment faites-vous pour passer de gentille mignonne à démonique horrible car vous le faites de manière sensationnelle !

AB : Merci pour le compliment, mes parents peuvent certainement répondre à cette question mieux que moi car c’est eux qui ont dû me supporter quand j’étais une teenager, encore une fois je dirais que c’est grâce au réalisateur Daniel Stamm. J’ai eu la chance de me préparer pour deux personnages, la gentille Nell et la Nell soit possédée soit folle, j’ai eu la possibilité de jouer chacun des rôles contre l’autre, et les indications de Daniel étaient très précises, quand regarder dans la caméra, quand ne pas regarder dedans, ce qu’il fallait dire et ne pas dire, les différentes manières de le dire, et d’une certaine manière d’utiliser même la caméra comme un autre personnage pour manipuler le public, c’était vraiment toute l’orchestration de notre metteur en scène.

SFMAG : Comment vous êtes-vous préparée avant le tournage ?

PF : Je crois que le film marche très bien car il a ce ressenti très authentique, et pour les recherches Daniel m’a donné des livres à lire sur les exorcismes, nous avions d’ailleurs un exorciste sur le plateau, c’était le frère de l’un de nos chauffeurs, et ce qui était le plus étrange était de l’écouter de manière très simple et très sereine sur le fait que les exorcismes sont authentiques et vrais, et cela m’a aidé et m’a donné une sorte de direction afin de ne pas en faire trop, car dans le film j’ai tout ce qu’il faut pour faire le travail mais il me manque une chose essentielle, la croyance, et le film me permet de trouver cette croyance à un stade,

SFMAG : Est-ce que ce fut un tournage difficile ?

AB : Pour moi, honnêtement, ceci est mon premier grand rôle et le fait de pouvoir faire entre vingt et trente prises est vraiment excitant, Daniel essayait constamment dans chaque prise de trouver un nouvel élément, et je pense que le film est un excellent thriller. J’ai été élevée en regardant tout le temps des films d’horreur, et je pense que ce que nous avons ici est un nouveau genre de film d’horreur et faire partie d’un projet pareil était vraiment un don. Beaucoup de choses ont représenté un vrai challenge, mais je me sens très privilégiée d’en avoir fait partie.

PF : Vous savez c’était un tellement petit tournage de par le nombre de personnes que l’on était : pas de coiffeur, pas de maquillage, les mêmes vêtements pendant tout le tournage... Nous sommes devenus sales, frustrés et fatigués, exactement comme le montrent les scènes du film, spécialement toutes les scènes de possession, tout ce que fait Ashley physiquement dans le film, elle le fait, et quand je vais dans la cabane avec mon costume je suis supposé être terrifié et je crois que cette réalité se ressent, et je crois que cela « vend » l’action et l’histoire.

SFMAG : Que pensiez-vous du sujet du film sachant que vous alliez vous trouver en plein « centre » ?

AB : Je pense que le « mal » existe dans le monde, et ayant dû porter des talons hauts rouges pour la première je suis sûr que le mal existe. (Elle rit).

PF : Je vois cela beaucoup plus comme une histoire de fantômes et d’ailleurs on entend très souvent un personne raconter son expérience ou l’expérience de quelqu’un d’autre. Je pense aussi que nous tous, nous voulons croire aux fantômes, à l’au-delà à cet « autre monde », et je crois que c’est ce qui attire les gens qui vont voir des films d’épouvante, de supernaturel ou d’horreur. On aime la poussée d’adrénaline que cela procure.

SFMAG : Sur d’autres films comme « The Omen » (le remake de John Moore) il s’est passé des choses étranges, Y-a-t-il y eu des choses étranges sur votre film ?

AB : Je crois qu’un alligator est arrivé sur le tournage le premier jour, car le film a été tourné sur une plantation à une trentaine de minutes de la Nouvelle Orléans. Tout ce que vous voyez dans cette maison était là, la chambre était la chambre... le lit était le vrai lit. Pouvoir tourner et jouer dans de telles conditions est assez extraordinaire, sentir ce vieil héritage gothique du sud des USA.

PF : Nous étions dans une région qui pullule de choses sur les esprits, le vodou, et la maison de cette plantation date de 1860 et c’est vrai qu’il y a déjà à la base toute une ambiance pré établie. J’ai même pensé à un moment donné que les bruits de criquets par exemple étaient tellement forts que nous devrions redoubler en audio tout le film,

SFMAG : Quelle fut la scène la plus difficile à jouer ?

AB : Pour moi je dirai la deuxième scène d’exorcisme dans la cabane. On a commencé à filmer à 8h du matin, et je crois qu’on a terminé à 2 heures du matin je jour d’après, et on a fait entre dix et vingt scènes pour chaque segment, et c’était très intéressant de pouvoir faire tout ce travail physique tout en jouant. Je crois aussi que c’est une de mes parties préférée à jouer, être autant physique dans un rôle. Même la Nouvelle Orléans est venue aider car il y avait de gros orages ce jour là

PF : C‘est vrai et la scène dans la cabane est super... c’est dû à l’intensité de la scène, il n’y avait juste que quatre ou cinq personnes dans la pièce à ce moment, et vous n’avez pas le second assistant qui va dans tous les coins, ou les claps à droite et à gauche et ce fait ajoutait vraiment de l’authenticité.

SFMAG : Quand on voit le succès du film, à quoi cela est-il dû et pourquoi les gens sont-ils tellement intéressés ?

PF : Je dirai une chose que Daniel dit beaucoup mieux que moi : Il y a environ soixante ans il y avait un ennemi identifiable... de nos jours l’ennemi est, d’une certaines manière, « parmi nous » et « en nous », la possession donne ce sentiment que le mal perd tout contrôle et devient identifiable. Avec un « Freddy », un « Dracula », un « loup garou » vous avez une chose que vous voyez et que vous pouvez identifier, il faut juste trouver le moyen de le tuer, dans une possession vous ne voulez pas tuer la personne possédée. Si on ne croit pas en la gentille petite fille dès le début du film, on se fiche pas mal si elle est possédée ou non. Mais elle est tellement bonne dans son interprétation qu’elle emporte le public avec elle dès le départ.

AB : Merci pour ces commentaires Patrick, et une chose très intéressante est que le film, au moins aux USA a lancé de grands débats et les gens voient le film et en parlent jusqu’à deux heures du matin, et je pense que c’est vraiment excitant et intéressant car c’est un nouveau genre de films d’horreur,

SFMAG : D’ailleurs de la copie en salle y-a-t-il eu beaucoup de scènes coupées ?

PF : Oui, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dans le film, surtout de la manière dont il travaille, en faisant une multitude de prises, avec la manière dont le montage est fait tout peut-être différent au final de ce que nous avons fait. Cela peut donner un film plus drôle, un film plus horrifique, et au niveau de la fin il ne voulait pas répondre à la question « Est-ce que Dieu existe », et il a dit très souvent qu’au niveau du film et au niveau de la fin les européens vont comprendre beaucoup plus de choses que les américains.

AB : Et en plus ils n’en ont pas fait trop avec Nell pour justement dire ou ne pas dire explicitement si elle est possédée ou non

SFMAG : Que pensez vous vous-mêmes de la fin ?

PF : J’aime beaucoup et j’ai beaucoup aimé la tourner, car c’est en plus la dernière scène que nous avons tournée, et j’aime aussi le fait que l’on ne sache pas avec cette grande interrogation.

SFMAG : Un mot sur votre prochain projet ?

AB : Je vais sortir prochainement un film s’intitulant « stay cool » c’est une comédie avec Chevy Chase et Wynona Ryder.

PF : Je débute une série télé s’appelant « Gigantic » pour Nickelodeon.

Marc Sessego / Andrée Cormier

Propos recueillis par Marc Sessego le 1er septembre 2010.
Sincères remerciements à Ashley Bell et Patrick Fabian ainsi que Delphine Olivier et Alice Gledhillhall de D.D.A. pour avoir organisé cette interview.




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