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  Sommaire - Films -  G - L -  Le Dernier exorcisme (The Last Exorcism)
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"Le Dernier exorcisme (The Last Exorcism) " de Daniel Stamm

 

Scénario : Huck Botko & Andrew Gurland
Avec : Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr, Caleb Jones, Louis Herthum.
Distribué par Studio Canal.
87 mn.
Sortie le 15 Septembre 2010.
Note : 3/10.

Et un nouvel ersatz du « vrai-faux documentaire », style cinématographique qui s’applique à tous les genres, avec une prédilection pour le fantastique et ce depuis « Le projet Blair Witch ». Sauf que depuis, le pire est plus présent que le meilleur à savoir qu’en mètre-étalon, on a les deux « Rec » (avec une réussite totale pour le premier), et en excellente surprise, « The 4th kind » avec Milla Jovovitch (sorti cet été chez nous sous le titre fabuleux de « Phénomènes paranormaux »...). Et dans le pire, tout le reste dont « Open water » et ce nanar qu’est « Paranormal activity » rendu quasiment exécrable par sa campagne de promotion française où même Jean-Pierre Dionnet (quand même, un connaisseur normalement...) le comparaît à « Evil dead » pour ses qualités techniques évidentes malgré un budget de misère ! Mais le film a cartonné, au point qu’il est devenu une référence, même négativement, comme l’atteste l’accroche du « Dernier exorcisme » chez nous cité par le magazine du genre par excellence (devinez qui...) et qui dit ouvertement que la vraie frousse, elle est dans « Le dernier exorcisme »...
Cotton Marcus est révérend de père en fils. Il est prédicateur, et il gagne sa vie en donnant à ses ouailles les conseils qu’elles veulent entendre, dictés par le Seigneur via Cotton. Sauf que depuis quelques temps, Cotton Marcus n’est plus aussi croyant qu’avant. Et s’il continue ses sermons, il ne va autrement des exorcismes qu’il ne pratique plus depuis qu’un adolescent a perdu la vie suite à cette pratique. Aujourd’hui, et pour éviter que de tels incidents se reproduisent, Cotton a accepté qu’une équipe Tv le filme lors d’un exorcisme, où il ne cachera en rien la mise en scène complète qui lui sert à pratiquer la chasse au démon du corps d’une pauvre âme. Et c’est au cœur de la Louisiane profonde que Cotton va pratiquer son dernier exorcisme : la fille d’un fermier, Nell, se réveille en pleine nuit, couverte de sang, incapable de se souvenir de ce qu’elle a fait. Pour Cotton, ce n’est qu’un cas de schizophrénie que l’ignorance locale a transformé en possession démoniaque. Encaissant l’argent, sortant son attirail d’effets spéciaux en tous genres, Cotton va exorciser Nell à sa façon...
Toute cette première partie, et en oubliant ce « gimmick » de faux documentaire qui commence à devenir lassant, se révèle plutôt intéressant et presque réussi : la perte de foi d’un prédicateur qui avoue franchement qu’il escroque ceux qui croient en lui, « mais où est le mal tant qu’il leur fait du bien » comme il le dit si sincèrement, le voyage dans la Louisiane profonde (qui ne donne pas envie d’y pratiquer le tourisme...) constitue un contexte social crédible, si il n’y avait cependant quelques énormités qui commencent à gâcher l’ensemble, la pire étant ce pauvre paysan qui étonne Cotton en ne sachant pas lire le latin ! Arrivent Nell et sa possession, et là encore, ça fonctionne pas mal, comme toute histoire relative au diable, il suffit d’une voix caverneuse, d’apparitions troublantes et autres bizarreries pour provoquer de petits frissons. Mais quand arrive sérieusement l’exorcisme final, suivi d’une confession expliquant les raisons du comportement de Nell, lequel est suivi de l’ultime révélation, « Le dernier exorcisme » se révèle comme un mauvais nanar qui rappelle les pires du genre comme, pour n’en citer qu’un, « La pluie du diable ». A partir de là, tout ce qui a été énoncé antérieurement se casse la figure, la construction s’effondre et le film n’a plus aucun intérêt ! L’ultime monumentale erreur étant celle de prendre comme démon celui que Cotton a puisé par hasard dans son manuel du parfait petit exorciste qui recense une centaine d’entités maléfiques. Comme en plus Daniel Stamm n’est pas Jaume Balaguero ni Paco Plaza, sa gestion du support « documentaire » ne tient pas la route dès qu’on passe à la fiction pure (déjà qu’avant, c’est souvent limite...), « Le dernier exorcisme » se révèle en fin de compte le reflet de ce qu’il veut montrer : une arnaque. Alors oui, Eli Roth, roublard cinéaste à qui on doit « Cabin fever » (qui a marché suite à l’apport sur son affiche du nom de Peter Jackson qui n’est pour rien dans la conception de cette série Z !) et les deux « Hostel » (là, ça va, surtout l’opus 2), a-t-il produit un tel film pour aller jusqu’au bout et de l’hypocrisie mercantile des prédicateurs et de l’intérêt très limité des « vrais-faux documentaires » ? Si c’est le cas, « Le dernier exorcisme » est une œuvre brillante. Mais ne rêvons pas, et n’accordons pas plus de crédit à ceux qui n’en demandent pas autant, il s’agit ni plus ni moins qu’un simple mauvais film fantastique sur le diable, vendu grâce à une promotion habile une fois de plus ne serait-ce que par ses affiches inquiétantes (et autrement plus réussies que le film en lui-même !). Certes, c’est mieux que « Paranormal activity » mais ce n’est pas dur, ce qui ne l’empêche pas d’être mauvais. Quant au diable, si vous voulez voir un excellent film sur le sujet qui vous met le trouillomètre à zéro, ne ratez pas début septembre la sortie vidéo de « House of the devil » : là oui, vous saurez ce qu’est la vraie peur !

St. THIELLEMENT



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