On m’a volé ma voix en même temps que ma fille. Dès que j’aurais retrouvé Sarah je retrouverais ma voix.

Norman Voltaire vient de recevoir la visite d’un lapin blanc. Pas le temps de s’interroger sur l’allusion à Alice ou à Matrix. L’émetteur à l’intérieur de la peluche l’invite à partir dans une chasse au trésor. L’enjeu est sa fille Sarah.
Voici trois ans que Sarah a disparu, trois ans que Norman est devenu muet. Ne pouvant communiquer avec autrui qu’avec l’aide d’un bloc-notes ou d’un dictaphone qui reproduit des phrases transcrites à l’avance par ordinateur il se lance dans l’enquête.
Or le jeu de piste que lui propose son mystérieux interlocuteur repose sur une légende urbaine : le roman "L’attrape coeurs" de Salinger influencerait certains lecteurs. Ceci explique que Mark David Chapman ait abattu John Lennon, que John Hinckley ait tiré sur Ronald Reagan et que Robert Bardo s’en soit pris à Rebecca Schaeffer.
Rédacteur pour le "Journal bizarre" et ayant parmi ses informateurs un clochard médium Norman Voltaire privé de parole constitue l’enquêteur le plus improbable qui soit enquêtant pour le ravisseur de sa fille tout en s’efforçant de définir son identité.
Dans ce thriller atypique où certains protagonistes affirment l’existence du fantastique sans que celui-ci se manifeste ouvertement, l’étrange devient le ressort de l’intrigue .

Damien Dhondt

Scénario : Anthony Combrexelle, Dessin : Matthias Haddad _ Silences, tome 1 _ Edition : Ankama, collection : Hostile Hosters _ juin 2010 _ Inédit, moyen format, 76 pages noir & blanc _ 13,90 euros