SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  M - R -  Phénomènes paranormaux (The Fourth Kind)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Phénomènes paranormaux (The Fourth Kind) " de Olatunde Osunsanmi

Réal. & scén. : Olatunde Osunsanmi
Co-scénariste : Terry Robbins
Avec : Milla Jovovich, Will Patton, Elias Koteas.
Distribué par Metropolitan Filmexport
98 mn
Sortie le 28 Juillet 2010
Note : 8/10

De prime abord, il y a quelques éléments négatifs qui pousseraient à ignorer ce film. Déjà, le titre qui rappelle le monumentalement nullissime « Paranormal activity ». Ensuite, une sorte de vrai-faux-film-documentaire, sous genre à lui tout seul qui depuis « Blair witch project », arrive une fois par an à sortir un (petit) évènement comme celui cité plus haut, donc souvent pour le pire rarement pour le meilleur. Autre point négatif, le réalisateur au patronyme à coucher dehors, Olatunde Osunsanmi (rien que de l’écrire déjà...) a signé auparavant une espèce de survival horrifique tourné avec une caméra HD dans des décors miteux avec trois francs six sous intitulé « The Cavern », sorti chez nous en vidéo et qui est absolument insupportable. C’est pas pour dire mais franchement, ce n’est pas avec une envie débordante qu’on se jette du coup sur ce « Phénomènes paranormaux » (ouais, bon, le titre, hein...).
Nome est un petit village situé sur les côtes de l’Alaska, qui vit presque en autarcie du fait de son isolement : on ne peut s’y rendre qu’en avion. Pourtant, depuis les années 60, Nome possède le plus fort taux de disparitions. C’est dans ce contexte qu’Abygail Tyler officie. Elle est psychologue et décide de pratiquer l’hypnose sur des patients traumatisés par leurs troubles du sommeil. Ce qu’elle va voir et vivre dépasse l’entendement, et aujourd’hui encore, après le drame qu’elle vécut, aucune solution n’a été trouvée, le mystère reste total, et libre à chacun de penser ce qu’il veut.
C’est ce qu’on nous dit à la fin. Inspiré donc d’une histoire vraie, « Phénomènes paranormaux » aborde son sujet avec un sérieux certain, s’appuyant sur les témoignages de la véritable Abygail Tyler que l’on voit être interviewée par Olatunde Osunsanmi avant que progressivement, le reportage soit supplanté par le film, Abygail étant interprétée par Milla Jovovich (très bien, au passage), qui prend alors sa place. Quelle est donc cette histoire ? Simplement, des cas étranges et fortement inquiétants (sensation très bien rendue au demeurant) de disparitions, qui rappelle « X-Files » et surtout le meilleur film qui soit sur ces cas de visiteurs venus d’ailleurs et nous testant comme des cobayes, à savoir « Fire in the sky », lequel était aussi tiré d’une histoire vraie. Il aurait été aisé de sombrer dans le ridicule et l’amateurisme prétentieux au vu du sujet, il n’en est rien. Olatunde Osunsanmi maîtrise parfaitement bien son suspense, son climax, ne cède jamais à la facilité qui aurait pu tout faire sombrer. La meilleure preuve étant qu’à plusieurs reprises, on ne sait plus quoi penser mais par contre, on est fortement inquiets, mal à l’aise par cette étrange situation complètement folle mais en même temps, qui arrive à susciter une certaine crédibilité. Tout comme dans « Fire in the sky », on peut penser ce qu’on veut, qu’il s’agisse d’évènements extra-terrestres, d’expériences sur un panel de personnes, d’hallucinations collectives, une chose parvient à remonter à la surface avec une force indéniable : il s’est vraiment passé quelque chose. Aujourd’hui, on ne sait pas trop ce qu’il en est, mais Olatunde Osunsanmi n’a jamais voulu nous forcer à croire à une éventualité plus qu’à une autre : son film se veut simplement une sorte de témoignage, le cinéaste traitant un sujet très casse-gueule avec intelligence et de ce fait, pour une fois, il réussit là où tant d’autres ont échoué.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire