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Scénario : Bob DeRosa & T. M. Griffin
Avec : Ashton Kutcher, Katherine Heigl, Tom Selleck, Catherine O’Hara
Distribué par Metropolitan Filmexport
100 mn
Sortie le 23 Juin 2010
Note : 1/10
Ashton Kutcher, connu pour être à la ville « Mr » Demi Moore, est un acteur qui n’a jamais vraiment déplacé les foules. Belle gueule, musculature conséquente, habitué aux rôles de bellâtre costauds, si on ne devait citer qu’un film de sa filmographie à sauver, et même à conserver, ce serait « The Butterfly effect ». Autrement, ce serait plutôt du style sitôt vu, sitôt oublié. Mais le pire n’était pas encore arrivé, comme le prouve ce pathétique « Kiss & kill », comédie d’espionnage indigeste au possible, d’une rare bêtise, plus affligeante qu’autre chose, et qui possède une seule qualité : d’énerver à un point comme cela se voit, heureusement, rarement.
Jeune célibataire, brillante professionnellement mais à la vie privée moins réussie puisque sortant d’une rupture, Jen (Katherine Heigl, la cruche du moment, elle les aligne, elle aussi !) part en vacances sur la Côte d’Azur avec sa mère et son père (Tom Selleck, « Magnum » sur le retour, peut-être la seule bonne petite chose du film, tiens...) qui la couvent comme à l’époque de son enfance. Mais un jour, Jen tombe sur l’homme de ses rêves, le beau, ténébreux et mystérieux (!!!) Spencer Aimes (Kutcher donc). Le coup de foudre est réciproque sauf que Spencer n’avoue pas à Jen qu’il est un espion parmi les meilleurs qui soient (ben voyons...) mais que pour l’amour de sa belle, il raccroche. Quelques années plus tard, le couple est installé dans une gentille petite ville américaine typique jusqu’à ce que l’ancien boss de Spencer se manifeste. A partir de là, les cadavres vont pleuvoir, et Spencer va être obligé de tout révéler à Jen, quitte à l’entraîner dans ce sillage de violence (digne d’un épisode de « Hooker »...) pour sauver leurs vies.
Un petit côté « Mr & Mrs Smith » sans Mrs Smith, le tout scénarisé par un tâcheron qui ne s’est pas foulé les méninges pour les péripéties policières de la double vie de l’espion Spencer Aimes. Donc, on a droit aussi aux petits tracas domestiques de la vie de couple de Jen et Spencer, avec des révélations croustillantes (ils font le ménage à poil, ça doit être le moment le plus graveleux...) qui se trouvent soudain en pleine tourmente avec des tueurs qu’on ne soupçonnait pas (deuxième bonne petite idée du film...Il n’y en aura pas de troisième !) pourchassant Spencer sur qui une prime de vingt millions de dollars a été lancée. Vingt millions de dollars ! Quand on en arrive à ce niveau d’absurdité, comment croire au reste ? Impossible. Et ce n’est pas Katherine Heigl physiquement agréable (mais on ne verra que le strict nécessaire, hein...) mais insupportable au possible comme dans tous ses derniers films (heureusement qu’elle a « En cloque mode d’emploi » dans sa filmographie pour la sauver !), ni la mise en scène flemmarde au possible de Robert Luketic, (presque brillant quand il fait « 21 Las Vegas » mais carrément mauvais autrement comme l’atteste son « œuvre » précédente, l’hideuse comédie romantique qu’est « L’abominable vérité » avec déjà Heigl et Gerard Butler, ça sort en vidéo, vous pouvez éviter, vous gagnerez une heure trente de vie en plus !) qui sauveront quelque chose. Quand aux scènes d’action, elles sont au diapason du scénario, à savoir bâclées et sans aucune saveur, ce qui au final constitue l’essence même de ce film au budget tout de même énorme de 70 millions de dollars, gâchés on ne sait où, peut-être dans une partie du tournage sur la Côte d’Azur, ce qui offrit au moins à l’équipe de belles vacances. C’est l’été, les navets sortent du tiroir, et « Kiss & kill » ouvre magistralement la saison.
St. THIELLEMENT
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