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  Sommaire - Films -  G - L -  Kick-Ass ( Id.)
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"Kick-Ass ( Id.) " de Matthew Vaughn

 

Scénario : Jane Goldman & Matthew Vaughn
Avec : Aaron Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Mark Strong, Chloë Grace Moretz & Nicolas Cage.
Distribué par Metropolitan Filmexport
117 mn
Sortie le 21 Avril 2010
Note : 10/10

Par quoi commencer ?... Matthew Vaughn, c’est lui la première raison de s’intéresser à « Kick-Ass » car cet ex-producteur (les Guy Ritchie du début, bof-bof...) devenu producteur et réalisateur entra par la grande porte en signant simplement un des meilleurs polars british vus depuis le « Get Carter » de Mike Hodges, à savoir « Layer Cake » avec Daniel Craig (film qui lui servit pour être choisi comme nouvel interprète de l’agent 007). Ensuite, Vaughn signe une excellente adaptation d’un roman de Neil Gaiman, « Stardust ». Bon, deux films, deux réussites, le gars en plus se révèle très lucide, pas langue de bois pour deux ronds sur son métier, n’aime pas qu’on l’emmerde (d’où la volonté de garder sa casquette de producteur), est marié avec Claudia Schiffer (ça, c’est la touche « people » !), et adore les comics. Et il en voulait un différent, vibrant d’amour pour cette culture en même temps qu’être un film sur l’adolescence comme John Hughes en faisait et comme si le même Hughes l’avait mis à la sauce actuelle style « Super grave » & Co. « Kick-Ass », c’est tout ça, et plus encore, c’est voir Nicolas Cage dans son meilleur rôle depuis une éternité, c’est rire et en même temps se prendre une baffe en pleine tronche quand sous ce ton humoristique apparaît une gamine masquée qui égorge les bad guys. Comme Vaughn a produit le film en indépendant, il se donne les moyens qu’il veut. Et le film d’aller jusqu’au bout de sa folie délirante.
Dave Lizewski est un adolescent lambda, un geek adorateur de comics qui traîne avec deux autres clones de son espèce et c’est tout. Mais Dave rêve d’être un super-héros. Alors il se confectionne un costume, part affronter les méchants en oubliant qu’il n’a aucun pouvoir. Pourtant, un jour, le combat qu’il livre est filmé, et de vrais super-héros à savoir Hit Girl et Big Daddy, vont s’associer à lui pour vaincre un parrain local, Frank D’Amico, un type qui n’aime pas du tout les super-héros en costume bigarré...
Le but du film, c’est de parler des super-héros, d’en adapter un mais qui soit dans l’air du temps. Certes, il y a les icônes, les incontournables dont les réussites cinématographiques sont exemplaires (« Spiderman »), voir très bonnes (« L’incroyable Hulk », « Iron man », même si c’est loin d’être parfait pour ce dernier...), les cures de Jouvence bienvenues (« Batman begins » et « The dark knight » bien sûr) mais tout ceci fait partie aujourd’hui de l’histoire des comics. Le défi proposé ici est de parler de ces super-héros Marvel du moment, en les immergeant dans ce qu’on connaît et côtoie au quotidien . Et « Kick-Ass » en est le meilleur exemple. On y trouve des éléments complètement contemporains et en parfaite adéquation avec notre époque, comme Internet, Facebook, etc..., ces choses qui interpellent les nouveaux fans de cette culture qui après se tournent vers les Immortels du genre. On y voit un père entraîner sa gamine d’une dizaine d’années à encaisser des balles sur son gilet pare-balles, lui offrir pour son anniversaire le couteau militaire dernier cri, etc., choses complètement impensables dans n’importe quel autre adaptation, surtout produite par un grand studio (d’où l’indépendance du montage financier de « Kick-Ass). En même temps, il n’y a aucune trahison par rapport aux codes, puisque les bases sont identiques : un héros qui n’en est pas un, comprenez qu’il n’a aucun « pouvoir » (même si, il en acquiert un petit bien malgré lui, suite à un accident impressionnant...), un adolescent geek qui a du mal à s’assumer et à trouver ses repères, de vrais héros costumés surdoués dans leurs aptitudes et agissant par vengeance. Maintenant, la violence est différente, elle est plus dure, réaliste, voir supportable, une manière comme une autre de montrer que tuer n’est pas la plus belle des choses, nouvelle preuve de la réactualisation de certains points de l’univers des comics. Enfin, pour compléter et finir la parfaite osmose de l’ensemble des ingrédients de ce nouveau film de super-héros, une bonne dose d’humour, pertinent, qui fait mouche, aussi bien de la part du héros et de ses copains que de la part de « super-vilains » tellement mauvais qu’ils en deviennent parfois bêtes au plus haut point. Pour donner vie à ces nouveaux héros et bad guys, une seule star, Nicolas Cage, simplement formidable (et grand fan de comics, ceci explique peut-être cela...), et des inconnus extraordinaires, dont Aaron Johnson, un Kick-Ass plus vrai que nature, mais il y a surtout la jeune Chloë Grace Moretz, une Hit-Girl monumentale du haut de son enfance, une pure révélation qui donne une excellente raison de voir prochainement le remake américain de « Morse » puisqu’elle y sera la jeune vampire cherchant l’amitié de son voisin du même âge. Enfin, Maître d’œuvre, orfèvre de l’ouvrage, Matthew Vaughn dont on reconnaît rapidement sa touche au travers d’une réalisation inventive, alerte, proche tant de l’action que des acteurs quand il le faut, usant de l’humour au bon moment, et sachant parfaitement quel morceau musical sera le plus adéquat au moment choisi. Et c’est ainsi qu’on obtient « Kick-Ass », petite bombe à consommer sans modération, constituant la nouvelle référence d’adaptation de comics sur grand écran.

St. THIELLEMENT



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