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  Sommaire - Films -  S - Z -  Sherlock Holmes (Id.)
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"Sherlock Holmes (Id.) " de Guy Ritchie

 

Scénario : Michael Robert Johnson & Anthony Peckman & Simon Kinberg
Avec : Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Eddie Marsan
Distribué par Warner Bros. Entertainment France
127 mn.
Sortie le 3 Février 2010.

Note : 8/10.

Celui qu’on n’attendait pas. Pour beaucoup de raisons, comme une version de plus de Sherlock Holmes, signée par Guy Ritchie, spécialiste de comédies noires british pas bonnes du tout (même celles qui l’étaient à la première vision deviennent aujourd’hui difficilement regardables) produites souvent par Matthew Vaughnn qui lui en signa ce qui constitue la meilleure du genre, à savoir l’excellent « Layer Cake ». Et puis, il y avait le look de Robert Downey Jr., certes craquant pour la gente féminine, devenu star depuis le méga succès interplanétaire de « Iron Man », redevenu « bankable » depuis d’excellentes prestations comme celle de « Kiss kiss bang bang » de Shane Black. Bon, et puis tout cela était produit par Joel Silver qui fut un temps un grand faiseur de produits remarquables (les « Arme Fatale », « Matrix », « La Maison de cire » et « Esther »(!), mais moi j’adore !), et qui depuis quelques temps se vautre souvent (son exécrable « Whiteout » par exemple...). Bref, l’énorme succès du film outre-Atlantique suscita une certaine curiosité jusqu’ici absente. Et finalement, eh bien, cette nouvelle version du héros de Sir Arthur Conan Doyle risque peut-être, malgré le respect qu’elle a pour le matériau d’origine, de froisser les puristes extrêmes mais en même temps, elle donne au personnage une nouvelle vie surprenante, palpitante, noire, plongeant dans un passé situé entre un vieil âge et l’aube d’un siècle d’inventions extraordinaires, le tout mené par une histoire au rythme d’enfer qui donne enfin d’excellents rôles à d’excellents comédiens. Et quelque part, « Sherlock Holmes » donne en plus au blockbuster « label Joel Silver » un nouveau souffle.
A Londres, en son temps, tout le monde connaît Sherlock Holmes, ce détective un peu excentrique mais talentueux quand il s’agit de résoudre les énigmes les plus invraisemblables. Aidé par son ami, le Dr Watson, Holmes ne vit qu’au travers de ces mystères qui lui donnent le seul spleen de son existence. En dehors de ces périodes, le détective s’ennuie, se morfond, et pourrit la vie des autres. Et ce qui va le sortir de sa déprime du moment, ce sont des meurtres violents qui frappent la vieille « city ». Signés Lord Blackwood, un adepte de la magie noire, ils sont à priori enrayés quand Holmes parvient à le mettre hors d’état de nuire. Mais ce nouveau génie du mal annonce à l’approche de son exécution qu’il reviendra de l’au-delà pour se venger et devenir l’empereur du mal. Ce qui semble se produire... Jusqu’à ce que Holmes et Watson se lancent dans une traque sans répit pour renvoyer définitivement Blackwood en enfer, aidés par Scotland Yard, la belle Irène et un mystérieux adversaire qui semble vouloir apporter son aide pour peut-être mieux défier Holmes ultérieurement...
Une intrigue véritablement riche et foisonnante, mais qui n’en n’oublie pas pour autant de donner à Sherlock Holmes une nouvelle vitalité : plus aventureux, plus bagarreur, toujours aussi perspicace et autodestructeur, un rôle parfait pour Robert Downey Jr. Qui curieusement, semble ne pas se laisser aller à la tentation de l’ultra cabotinage qu’on pouvait craindre pour s’immiscer avec un certain plaisir dans la peau de ce nouveau Holmes, lequel fume toujours la pipe mais n’a plus la dégaine vestimentaire d’antan, « relooking » oblige. Face à lui, plus en retenue mais aussi plus intrépide et courageux, des qualités dues à son passé militaire dans de lointaines contrées, Watson trouve en Jude Law le pendant parfait à Holmes-Downey Jr. Aussi incroyable que cela puisse sembler, l’alchimie fonctionne à merveille et de ce fait, constitue une des meilleures qualités du film. Lequel se révèle aussi être un plaisir visuel par une recréation magnifique d’un Londres qui se tourne vers l’avenir (la construction du Tower Bridge en est le meilleur exemple...). Comble de bonheur, Hans Zimmer semble lui aussi avoir été frappé par l’inspiration en signant une partition riche et inédite, en osmose parfaite avec l’ensemble de l’entreprise. Laquelle se voit cimentée par un Guy Ritchie qu’on n’a jamais connu aussi bon : travailler sur le plus célèbre des héros britanniques, lui a donné la matière qu’il n’avait jamais trouvée jusqu’ici pour démontrer son talent. Sans aucun problème, Ritchie est aussi à l’aise dans l’action démesurée que dans l’intimité de la vie privée de ses protagonistes. Que demander de plus ? Peut-être un peu plus de maîtrise dans un scénario qui parfois déborde de tous côtés mais en des doses si infimes que cela ne pâtit pas sur l’ensemble du film. Car en l’état, « Sherlock Holmes » est un des meilleurs blockbusters vus depuis longtemps. Comme quoi, c’est toujours dans les vieux pots...

St. THIELLEMENT



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