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  Sommaire - Films -  A - F -  Equilibrium
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"Equilibrium" de Kurt Wimmer

Equilibrium

Equilibrium

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Equilibrium

Equilibrium
 

Equilibrium de Kurt Wimmer


Sortie le 9 Juillet 2003


Réalisateur : Kurt Wimmer
Scénaristes : Li Feng, Bin Wang, Zhang Yimou —>


Avec :
Christian Bale (John Preston), Emily Watson (Mary), Taye Diggs (Clerick Brandt), Angus Macfadyen (Dupont), Sean Bean (Partridge), William Fichtner (Jurgen), Oliver Brandl (l’opérateur / le détecteur de mensonges), Francesco Calabras (Le leader des rebelles), Christian Kahrmann (l’officier)



Dans un futur indéterminé, Librien est une cité en paix. Après les souffrances, guerres et combats des décades précédentes, l’humanité vient d’accéder à un stade où l’harmonie et la paix sont de mise. Mais cela a un prix : la suppression de toutes les émotions, décrétées sources de tous les conflits. Pour ce faire chacun est tenu de s’injecter quotidiennement une dose de Prozium, un inhibiteur particulièrement efficace.


Pour lutter contre les résistants qui veulent continuer à ressentir des sentiments, qui s’acharnent à sauvegarder les dernières oeuvres d’art existantes, a été fondé le corps d’élite des Clercs. John Preston (Christian Bale) est un de ses membres, à la fois machine à tuer irréprochable et être humain parfaitement insensible... Jusqu’au jour où il négligera de prendre sa dose et qu’il commencera un long et périlleux voyage vers le monde de la sensation et de la rébellion.


Écrit et réalisé par Kurt Wimmer, Equilibrium est une série B qui, à première vue, souffre de ses influences qui vont de 1984 à Farenheit 451 en passant par l’inévitable Matrix. Le réalisateur, cela se sent, veut à dépasser les limites de son budget afin d’en mettre plein la vue à ses spectateurs. Filmé en grande partie en décors naturels à Berlin, l’esthétique générale du film est froide à souhait. Le traitement de la couleur est en soi très intéressant, dans la mesure où la palette chromatique utilisée s’enrichit de couleurs chaudes à mesure que John Preston devient plus sensible.


Lors des scènes d’action la stylisation à outrance de la mise en scène, ainsi que la répétition de certains plans et des mêmes effets de montage peuvent entraîner l’adhésion comme le rejet. Cela ne fait que prouver que si l’on ne peut s’improviser John Woo, il est toujours possible de filmer de façon efficace !


De nombreuses bonnes idées viennent sauver le film. Par exemple le Gun-Kata qui est l’art martial utilisé par les Clercs. Celui-ci repose entièrement sur l’optimisation, sur l’harmonisation de l’utilisation d’une arme à feu en combat rapproché. Cela permet aux acteurs de prendre des poses aussi belles esthétiquement qu’improbables physiquement. En un mot c’est très cinématographique !


On pourrait évoquer encore la cruauté de certaines scènes, la qualité générale du scénario, le travail d’éclairage souvent réussi. Le casting est quasiment impeccable. Christan Bale est parfait dans son rôle de Terminator qui s’ouvre à l’humanité. Emily Watson apporte à son personnage de résistante ce qu’il faut d’humanité et de sensibilité pour former le contrepoint nécessaire à l’évolution de John Preston.


Film de genre efficace et roublard juste ce qu’il faut, Equilibrium n’est ni une totale réussite, ni un parfait ratage. Sans jamais atteindre les hauteurs de Bienvenue à Gattaca, il parvient néanmoins éviter bon nombre des écueils qui l’attendait sur sa route.


Si le scénario est en lui-même peu original, on ne peut cependant s’empêcher d’apprécier son message défendant les arts et la culture. D’une certaine façon ce film marque même une date, parce qu’il réactualise, après les Talibans, après le 11 septembre, un discours humaniste qui demeure aussi nécessaire que bienvenu.


Ne serait-ce que pour cette dernière raison, Equilibrium est en soi une réussite


Étienne Barillier



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