La première chose qu’entendit Simon Braguet fut le cri. Il se préparait à enregistrer la radiodiffusion de la septième symphonie de Brückner lorsqu’il retentit.
Simon Braguet est un homme normal, ordinaire, avec un métier, une épouse, un intérêt pour la musique. Son existence va être bouleversée une nuit il alors qu’il allait enregistrer un concert retransmis par la radio. Les bruits qu’il perçoit dans la rue sont révélateurs. Il est témoin d’une agression. Une agression qu’il ne voit pas mais qu’il écoute. Il n’intervient pas, il se contente de son rôle de témoin auditif.
C’est ensuite qu’il réalise qu’il a involontairement enregistré le viol. Cet enregistrement peut constituer une pièce à conviction. Il ne le communique pas à la police, non. Il l’écoute, une fois, deux fois, trois fois. Il poursuit son existence et régulièrement réécoute son enregistrement. Un inspecteur cherchant des témoins lui indique que l’agresseur n’a pas le profil du truand. il ressemble à quelqu’un de sociable, un homme ordinaire qui brusquement passe à l’action sous l’effet d’une pulsion. Simon réécoute l’enregistrement.
Peu à peu Simon devient incapable de discerner la réalité, alors que son comportement évolue et qu’il se rapproche du schéma de pensée du violeur.
Cette histoire appartient-elle au domaine du fantastique ou s’agit-il d’un thriller reposant sur la folie ? La question reste posée.
Damien Dhondt
Auteur Claude Ecken, Préface : Gilles Dumay _ Auditions coupables _ Edition Encrage _ octobre 1996 _ Réédition, poche, 185 pages _ 10 euros