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  Sommaire - DVD -  G - L -  Le Nom de la Rose
"Le Nom de la Rose"
de Jean-Jacques Annaud
 

Le Nom de la Rose


Réalisateur : Jean-Jacques Annaud


Sortie : 16 juin 2004


Warner Home Vidéo


Avec Sean Connery, Christian Slater, Ron Pearlman


Le DVD a la grande qualité de nous redonner des éditions dignes de ce nom pour des films le méritant vraiment. On n’en fera pas la liste ici, mais il est certain qu’en ce qui concerne Le nom de la rose, vous pouvez jeter votre édition, sinistre, de TF1 Vidéo car au vu du produit, Jean-Jacques Annaud s’est occupé lui-même de trouver un éditeur qui accepterait de rendre à son film le prestige mérité. Le résultat est là,


Le nom de la Rose peut enfin revivre en DVD, pour le plaisir de tous les fans d’un des meilleurs films de ce réalisateur français qui se donne les moyens de mener à bout les projets les plus fous. Et qui surtout est d’abord et avant tout un très grand réalisateur. Vous en doutez encore ? Revoyez ses débuts avec La victoire en chantant, le savoureux Coup de tête, le superbe L’amant, l’impressionnant et excellent Stalingrad et ce chef d’œuvre qu’est Le nom de la rose. Et La guerre du feu, 7 ans au Tibet, L’ours ? De grandes qualités, certes, mais personnellement, je n’aime pas trop, that’s why...


A Moyen-Age, des morts mystérieuses frappent un monastère. Envoyé sur place pour élucider ces crimes, le frère Guillaume de Baskerville devra user de tout son esprit de déduction pour mettre à jour un complot machiavélique perpétré par des moines qui se prennent un petit peu trop pour Dieu.


Ca, c’est la version résumée de ce qui constitue un des polars (oui, c’en est un, même Annaud le confirme lors d’un interview) les plus originaux jamais faits. A la base, le roman d’Umberto Eco, un peu ardu quand même, il faut l’admettre. L’adaptation cinéma lui sera très fidèle mais allégera aussi certains moments qui, sur un plan littéraire, sont parfois un tantinet rébarbatifs. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, et qui se demandent ce que ce film fait ici, il faut savoir et reconnaître que Le nom de la Rose est donc un polar flirtant par moments avec le Fantastique de par son ambiance, certains de ses personnages, le machiavélisme des instigateurs des meurtres, l’ensemble dominé par un " détective-moine " superbement campé par Sean Connery, se nommant Baskerville.


L’histoire est passionnante, la reconstitution fabuleuse et le travail de Annaud énorme pour restituer au film la puissance du roman. Il y réussit au delà de ce qu’on pouvait en attendre. Le plaisir de revoir Le nom de la Rose est décuplé par une édition somptueuse, agrémenté de bonus conséquents dont le morceau de choix est constitué par un second disque qui retrace avec une très longue interview du réalisateur, tout le processus de mise en marche du projet, de l’élément le plus infime voir maniaque (retrouver le cuir des sandales de l’époque, c’est bien, mais qui s’en est aperçu ?


Bon, d’un autre côté, quand on est perfectionniste, on l’est jusqu’au bout, donc venant de Annaud, ça se comprend !) aux grandes décisions les plus importantes : trouver le budget, les lieux de tournage et, et l’acteur principal, et là, c’est assez comique. Connery a toujours voulu ce rôle, Annaud n’en voulait pas, l’acteur était en perte de vitesse (et c’est le tiercé Highlander, Le nom de la Rose et Les incorruptibles qui lui rendirent un piédestal des plus imposants) et son image de James Bond était encore là. Quand enfin Annaud accepte de le voir, quelques répliques lui suffirent pour voir en face de lui le plus parfait des Guillaume de Baskerville.


Bon, toute l’interview n’est pas aussi passionnante mais dans l’ensemble, c’est un pur plaisir d’entendre enfin un cinéaste parler aussi passionnément de son travail, de ses coups de foudre, de ses anecdotes et de la mise en place d’un projet aussi énorme que celui-ci. Qui aujourd’hui est légitimement reconnu comme un chef d’œuvre, le premier de Jean-Jacques Annaud.


Stephane Thiellement


Note : film : 10/10 DVD : 9/10


Bonus : commentaire audio du réalisateur ; making-of d’époque allemand (!) de 45 mn ; galerie de photos commentées par J.J. Annaud ; bandes-annonces. Disque 2 : Entretien avec Jean-Jacques Annaud (115 mn).








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