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Sommaire - BD -  Global Frequency 1 & 2


"Global Frequency 1 & 2 " de Warren Ellis



 D’ici une demi-heure quelque chose qui ressemble fort à un trou noir va s’ouvrir au beau milieu de San Francisco.

Vous êtes sur Global Frequency ! La crise ne doit pas être résolue en 24 heures, mais en quelques minutes. Dirigée par celle qui se fait appeler Miranda Zero et coordonnée par Aleph, l’équipe se compose de 1001 personnes réparties à travers le monde. Connectés entre eux par un téléphone satellitaire pour les agents de terrain ou par ordinateur pour les experts scientifiques et techniques, ils doivent désamorcer les "bombes non explosées" laissées par des projets secrets gouvernementaux, ce qui explique qu’ils soient financés par le G-8. La menace acquérant parfois un statut d’apocalypse, cela entraîne le commentaire de Miranda Zéro "la planète entière est une bombe non explosée". On trouve également des menaces classiques comme les terroristes, les Extraterrestres (1) et des preneurs d’otages qui ont placé leurs revendication sur le net (plus précisément sur un site que personne ne consulte !).
L’humour noir de Warren Ellis est à l’oeuvre. Ainsi l’expert en réacteur nucléaire se trouve en Ukraine (patrie de Tchernobyl). Les geeks sont éliminés à l’Uzi et au fusil à pompe, tandis que les terroristes sont décapités à la hache. Quant aux envahisseurs d’un autre monde, depuis H.G. Wells et Independance Day on sait qu’il est facile de les contrer grâce à un virus qu’il soit biologique ou informatique. Ici les Aliens sont neutralisés grâce au virus de la bisexualité !
La critique politique se manifeste également. La philosophie des terroristes apparaît dans toute son horreur altruiste : "La guerre favorise la croissance technologique. Elle assainit les économies. C’est elle qui fait de nous des humains". De même un groupe d’activistes blancs a voulu attirer l’attention sur les conditions de vie en Afrique. Pour cela, rien de tel que le bioterrorisme en faisant exploser une bombe diffusant l’Ebola en plein coeur de Londres. Les gouvernements ne sont pas épargnés (2). Ainsi on apprend que les USA ont élaboré un programme visant à "réduire la race humaine à une population contrôlable". Mais alors pourquoi Chicago est-elle menacée par une frappe orbitale ? La réponse est simple : "quand la doctrine a été élaborée il a été décidé qu’il n’était pas nécessaire que tous les Américains vivent".
Il s’agit d’une variation politiquement incorrecte du film "Piège à grande vitesse". De même le cyborg inhumain fabriqué par l’US Air Force correspond à la version hard de Steve Austin. Les allusions sont fréquentes que ce soit à Battle Royale, au manga "Le cercle du suicide" de Usamaru Furuya ou bien à Watchmen (le smiley du comédien apparaît sur un t-shirt).
Les héros sont nombreux et remplaçables. Le premier épisode entraîne la mort de l’un d’eux, ce qui implique que les héros peuvent mourir. Cela se produit fréquemment, que ce soit du fait de l’ennemi ou par leur sacrifice. Les membres de Global Security sont des experts dans leur domaine, qu’ils soient pilotes, enquêteurs, policiers ou militaires. On trouve même un expert en interrogatoire sans doute formé par Jack Bauer (tir d’une balle dans le genou), un autre en infiltration, une garde du corps (d’une certaine Britney), des experts en sécurité informatique, de nombreux hackers et des spécialistes en diverses sciences dont un "concepteur d’armes ésotériques", une adepte londonienne du "parkour" l’art du déplacement en milieu urbain ( pratiqué par les Yamakazis) et même un magicien anglais Alan Crowe (Aleister Crowley ?). N’oublions pas l’arme humaine ultime, quelque peu cannibale, mais dont le principal défaut consiste à manger du cheval (il est français !). (3)
Sur le plan de la couleur on remarquera que l’utilisation des couleurs froides dans l’épisode japonais et celui nommé "Ultraviolence" s’avère parfaitement adapté au contexte.
Chacun des 12 épisodes a été confié à un dessinateur différent, qui sont également des experts dans leur domaine. Cependant l’épisode "Detonation" dessiné par Simon Bisley implique une confrontation entre un agent de Global Security et un terroriste qui se menacent chacun d’une arme à bout portant. Le terroriste tient une arme dans une main et un détonateur dans l’autre. Quatre pages plus loin on s’aperçoit qu’arme et détonateur ont changé de main et que son adversaire n’a pas saisi l’occasion.
Mais le pire a été réalisé par Warner Bross qui après avoir envisagé une adaptation TV de Global Security (4) a réalisé un pilote et...a décidé de ne pas le diffuser !

(1) difficile de ne pas faire le lien entre l’épisode "Invasif" et la série TV "Threshold"
(2) l’expert en armes non létales évoque le massacre de l’université de Kent State où la garde nationale tira sur les étudiants en 1970
(3) L’équipe anti-super-héros de The Boys (scénarisée par le compatriote de Warren Ellis le très british Garth Ennis ) comprend un allumé ultra violent dont le nom de code est "le Français"
(4) avec Michelle Forbes dans le rôle de Miranda Zero et Aimée Garcia dans celui d’Aleph

Damien Dhondt

Scénario : Warren Ellis, Dessin : Steve Dillon, Glenn Fabry, Garry Leach, David Lloyd, Roy A. Martinez, John J Muth, Simon Bisley, Chris Sprouse, Karl Story, Lee Bermejo, Tomm Coker, Jason Pearson & Gene Ha, Encrage : Liam Sharp, Couleurs : David Baron, Couverture : Brian Wood _ Global Frequency, tome 1 : Planête en flammes, tome 2 : Radio-détonation _ Traduction : Thomas Davier, Lettrage : Gianluca Pini _ Edition Panini Comics, collection : 100% Wildstorm _ juin 2007, février 2008 _ Inédit, moyen format, 144 pages couleurs _ 13 euros




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