Pourquoi le cacher, j’étais aussi vide que ceux que je combattais, aussi froide, aussi inhumaine.

Dans le sanatorium de Brasilia un couple d’amoureux se retrouve. L’un d’eux est atteint de "marabout" la nouvelle maladie contagieuse. Les amoureux voudraient être ensemble : fuite, détection automatique, mort. Sanatorium signifie également centre de détention. Aucune personne contaminée ne peut en sortir.
Au sein du sanatorium de Seoul, le jeune Medhi est lui aussi amoureux. Mais l’objet de ses pensées se nomme Lolita la star du rock qui concurrence les robots-stars et affirme ses opinons rebelles contre le dirigeant mondial Nepotine. Lolita ignore tout de Mehdi. Celui-ci, qui bosse dans un bar vendant de l’alcool prohibé, n’a pas encore développé les symptômes du marabout (handicap, forte pilosité, perte de la vue). Mais il ne peut être question pour lui de rejoindre son idole autrement qu’en rêve. Le Dream : voilà la solution. Cette drogue hallucinogène (et parfaitement légale) lui permet de retrouver Lolita, dont il ne connaît que la facette qu’elle présente au public.
Ce héros naïf est parfaitement représentatif des protagonistes de cette série. Au coeur d’un Etat policier, les membres de la résistance s’agitent (individuellement ou en petits groupes). Leur révolte leur permet de s’exprimer brièvement en contribuant tant bien que mal à un certain chaos.
Le scénario de Delphine Rieu est prometteur. Le prologue annonce parfaitement le contexte. Le dessin par contre est très moyen. L’architecture semble mieux dessinée que les personnages. La volonté de faire du manga français y est peut-être pour quelque chose.

Damien Dhondt

Scénario : Delphine Rieu, Dessin : Javier Rodriguez _ A.DOLL.A tome 1 _ Les Humanoïdes Associés _ novembre 2008 _ Réédition de "Lolita H.R.", moyen format, 192 pages noir & blanc _ 12,90 euros