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"Hulk" de Ang Lee

Hulk
Hulk
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Hulk
Hulk
 

Hulk de Ang Lee

Sortie le 2 Juillet 2003

Réalisateur : Ang Lee
Scénaristes : Li Feng, Bin Wang, Zhang Yimou —>


Avec :
Eric Bana (le docteur Bruce Banner), Jennifer Connelly (Betty Ross), Nick Nolte (David Banner), Sam Elliott (le général Ross), Josh Lucas (Glenn Talbot), Paul Kersey (David Banner jeune), Cara Buono (Edith Banner)

Si, à vrai dire, on ignorait comment serait assaisonné le géant vert au cinéma, on savait pertinemment que ça risquait de faire du bruit. D’ailleurs, avec Ang Lee aux commandes, les cinéphiles amateurs de comic-books s’attendaient à du jamais vu.

Et, en effet, loin de se satisfaire de mettre en image le script calibré d’un blockbuster hollywoodien à 120 millions de dollars, le réalisateur s’associe une fois de plus avec James Schamus (scénariste attitré du cinéaste taiwanais) pour revisiter le mythe du Titan sur le ton de la tragédie grecque et concocter une bande filmée phénoménale, capable, au contraire de l’avatar télévisé de Kenneth Johnson, d’illustrer la démesure de la version papier.

En effet, se réappropriant la genèse du colosse, l’inséparable duo, déjà responsable de " Ice Storm ", " Chevauchée avec le Diable " ou encore " Tigre et Dragon ", choisit de mettre de côté l’aspect Dr Jekyll et Mr Hyde de la création de Stan Lee pour proposer une approche plus oedipienne du personnage - Bruce Banner (Eric Bana) ne tardant pas à rencontrer et affronter David (Nick Nolte), son père - et s’inspirer de King Kong, en lieu et place de Frankenstein, pour sympathiser avec la créature.

Si, durant la première heure, marquée par l’absence de Hulk, la pellicule privilégie la mise en place des personnages, les explications scientifiques et la relation entre le Dr Betty Ross (Jennifer Connelly) et le Dr Bruce Banner, le cinéaste, désireux de rendre hommage au 9ème Art, multiplie les " split-screen ", les superpositions d’images et les débordements de cadre conférant à son Hulk le design inédit d’un comic-book filmé de toute beauté. Puis c’est enfin l’accident (et c’est tant mieux car tout cela commençait à devenir long et un rien pompeux).

Bruce Banner, qui a hérité de l’ADN modifié de son père, reçoit une surdose de rayon Gamma et commence à se transformer en Hulk. Un Hulk, tout numérique et nouvelle formule puisque ici la créature, moins primaire que dans la BD ou la série télévisée, voit sa taille évoluer parallèlement à l’intensité de sa colère. Finalement, après avoir sauvé sa belle d’une meute de chiens mutants envoyés par son père, King Kong ... heu, non Hulk, bientôt repéré et capturé par l’armée, va devoir s’échapper et combattre tanks, hélicoptères et avions de chasse lancés à sa poursuite dans une course effrénée (tout droit sortie de la BD) qui le mènera des régions désertiques du sud de l’Utah jusque dans la baie d’un San Francisco dévasté....

Bref, une œuvre grandiose et visionnaire dont la maladresse, les imperfections et les accents shakespeariens vont assurément diviser l’opinion entre amour et haine.

Une chose est sûre : ça va faire du bruit.

Bruno Paul



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