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Scénario : Steve Kloves, d’après le roman de J. K. Rowling
Avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon, Helena Bonham Carter, Robbie Coltrane, Maggie Smith
Distribué par Warner Bros. Pictures France
152 mn.
Sortie le 15 Juillet 2009.
Note : 7/10.
Et de six ! Aujourd’hui, les jeunes acteurs de la saga tirée des romans de la britannique J.K. Rowling ont vingt ans (Emma Watson en a 19, Daniel Radcliffe 20 et Rupert Grint 21, si vous voulez tout savoir), et depuis maintenant huit ans, le cinéma nous les fait revenir pour chaque nouveau chapitre, en attendant la conclusion finale, à savoir « Harry Potter et les reliques de la mort » qui sortira en deux fois, une partie fin Novembre 2010, l’autre en plein été 2011. Et à Noël 2011, on aura droit aux coffrets Collector de la mort de la saga en DVD et Blu-ray. C’est sûr, la franchise Harry Potter est une véritable mine d’or sans fin. Aujourd’hui, on attaque donc le sixième chapitre, celui qui permettait de revenir sur le passé de Voldemort, sur l’implication des parents de Harry et la sienne dans le destin de ce qui attend le monde de la sorcellerie et l’école de Poudlard. En même temps, les enfants ont grandi, l’adolescence est bien là, avec tout ce que cela suppose comme problèmes personnels et intimes, les peines de cœur, les désillusions, etc... Tout cela dans un des meilleurs chapitres de la saga (après le très lourd et limite indigeste « Harry Potter et l’Ordre du Phoenix »), celui qui ose se finir plutôt mal pour certains.
Depuis neuf ans, chaque film propose sa propre vision d’une adaptation d’un des romans. Autant les deux premiers étaient vraiment trop littéralement adaptés (à la grande joie des purs fans), autant le troisième est considéré légitimement par tout cinéphile comme étant le meilleur jamais fait, un vrai chef-d’œuvre, autant il est le plus mal aimé des purs fans. Le quatrième volet, signé Mike Newell, renouait avec un plus gros succès public mais pour un résultat certes meilleur que les deux premiers opus mais bien inférieur tout de même du troisième signé Alfonso Cuaron (ceci explique cela au passage...). Pour adapter « Harry Potter et l’ordre du Phoenix », il fallait déjà un scénariste qui arrive à tailler dans le livre pour n’en garder que l’essentiel et chose curieuse, Steve Kloves, l’habituel scénariste (cautionné par J.K. Rowling) ne signa pas ce volet, il fut remplacé par Michael Goldenberg (« Peter Pan », le très bon film de P.J. Hogan). Bon, il fallait aussi un bon « director » et la production jeta son dévolu sur David Yates, cinéaste britannique porté aux nues depuis qu’il signa la série « State of play » (qui a été adaptée au cinéma dernièrement avec Russel Crowe, « Jeux de pouvoir » en français, excellent au passage). A la surprise générale, ce cinquième film se révéla plutôt bon, David Yates relevant le défi avec un savoir-faire certain qui l’amèneront à diriger ce « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » ainsi que les deux parties du dernier chapitre. Point commun à tous ces films : une générosité dans le spectacle, la Warner en rechignant pas à donner du budget à ces films, ce qui au vu des recettes ne semble pas une mauvaise idée...
Alors, qu’en est-il de ce sixième « Harry Potter » ? Dans l’ensemble, c’est une bonne adaptation. Bonne dans le sens où elle restitue bien certains des éléments importants du roman, bonne dans le sens où le spectacle est au rendez-vous (tout le début du film, avec Londres terrorisé par les soldats de Voldemort, est simplement superbe), le film est visuellement très beau, soigné, très bien réalisé, choses qu’on ne peut pas dire de tous (les Columbus et le Newell, hein...). David Yates possède suffisamment de talent pour rendre cette adaptation encore plus attrayante et agréable à suivre que la précédente. Maintenant, on peut regretter que l’ensemble se focalise plus sur la maturité grandissante de chaque protagoniste, à savoir Harry, Hermione et Ron, avec leurs problèmes de cœur et autres soucis typiquement adolescents. Tout ce qui faisait la richesse du livre, à savoir ces flash-back sur l’enfance et le passé plus récent de Voldemort, semble passer après. Un choix qui peut s’expliquer par rapport à un public qui suit ces aventures depuis neuf ans et qui s’identifiera plus aux changements intimes de chaque héros. Mais bon, dans l’ensemble, ce n’est pas non plus flagrant, c’est juste très perceptible, et au final, le film constitue à ce titre une adaptation digne de ce nom, pas celle qu’on aurait peut-être souhaitée, mais en tout cas, plus réussie que d’autres. Car une adaptation n’est pas une simple mise en images d’un livre, c’est un film qui doit contenir l’essence de son matériau de base, ce qui est le cas ici. En plus, tout élément récurrent arrive même à posséder une énergie nouvelle comme le traditionnel match de Quiddich qui dans ce sixième film, se voit conférer un véritable lifting tant il parait moderne, véloce et furieux ! Un point de plus à l’honneur pour David Yates, celui sur lequel on ne peut rien dire, car dans l’ensemble, il signe ici le meilleur et le plus beau film après celui de Cuaron. Maintenant, à chaque fan d’y trouver son compte et dans l’univers de Harry Potter, c’est toujours une quête pas si évidente que ça.
St. THIELLEMENT
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