SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
  Sommaire - Films -  G - L -  Lara Croft Tomb Raider : Le berceau de la vie
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Lara Croft Tomb Raider : Le berceau de la vie" de Jan de Bont

Lara Croft
 
  Lara Croft
 
  Lara Croft
 
  Lara Croft
 
  Lara Croft
 

Lara Croft Tomb Raider : Le berceau de la vie de Jan de Bont


Sortie le 20 août 2003


Réalisateur : Jan de Bont
Scénaristes : Dean Georgaris d’après une histoire de Steven E. de Souza et James V. Hart
Avec :
Angelina Jolie (Lara Croft), Gerard Butler (Terry Sheridan), Ciarán Hinds (Jonathan Reiss), Chris Barrie (Hillary), Noah Taylor (Bryce), Djimon Hounsou (Kosa), Til Schweiger (Sean), Simon Yam (Chen Lo), Terence Yin (Xien), Daniel Caltagirone (Nicholas Petraki), Fabiano Martell (Jimmy Petraki), Jonathan Coyne (Gus Petraki), Robert Cavanah (agent Stevens), Ronan Vibert (agent Calloway)
Le second opus de l’héroïne de pixels, Lara Croft (Angelina Jolie), se déroule entre Asie et Afrique. Cette fois-ci elle poursuit le mythe de Pandore. Pour rappel, ladite Pandore (mère de l’humanité selon les grecs) ouvrit une jarre contenant tous les maux existants. Ceux-ci se déversèrent sur la Terre avec le succès qu’on leur connaît. Selon Lara, ces calamités sont des maladies pour lesquelles il n’existe pas d’antidotes. Excepté pour le Prix Nobel de Biologie, Jonathan Reiss (l’Irlandais Ciarán Hinds).
A la tête d’une organisation mondiale mafieuse, il compte revendre à prix d’or à quelques happy fews les petites potions pendant que des milliards d’humains mourront. Lara doit retrouver premièrement la mappemonde 3D permettant de découvrir le lieu connu sous le nom de " Berceau de l’humanité ". Puis, ensuite, dénicher la boîte de Pandore avant le machiavélique Reiss.
Aiguillonnée par le dard de la vengeance et missionnée expressément par la Reine et le MI6, elle obtient la libération d’un mercenaire écossais (Gerard Butler - vu dans " The Reign of Fire "). Ce traître à son pays et ancien amant de la miss doit l’aider à récupérer un orbe d’ambre des mains d’une triade chinoise. Ce globe (décrypté par son équipe de nerds) lui dévoilera l’emplacement du berceau de l’humanité, là où le dernier possesseur de l’antique coffret l’aurait caché.
Que dire du réalisateur Jan de Bont ? Il a à son actif la réalisation des deux " Speed ", de " Twister " et du remake " The Haunting ". Aucun n’a marqué les esprits à part, peut-être, le premier " Speed ". On peut lui concéder un certain sens du rythme, mais ça ne suffit pas. D’ailleurs il réussit à faire un film encore moins bon que le premier Lara Croft, ce n’est pas peu dire...
Un petit mot sur les cascades. Intéressantes dans le premier épisode, elles sont ici ramenées à leur plus simple expression. Pas de vraies innovations (comme, par exemple, l’épique combat à l’intérieur du manoir lorsque Lara était suspendue à des câbles !). Pour un film d’action qui a déjà peu d’intérêt intrinsèquement, cela nous laisse sur notre faim.
Angelina Jolie a souhaité donner une dimension plus humaine à son rôle notamment en réduisant son tour de poitrine (sic !). Si cela correspond à son état d’esprit actuel, on a le net sentiment que Lara perd en... personnalité ! Ce n’est plus vraiment elle, et c’est pourtant elle que l’on vient voir. Le paradoxe, c’est que le scénario pèche par le manque d’humanité de son principal protagoniste.
Lara, personnage totalement sociopathe, ne ressent aucune véritable peine pour les morts qui s’amoncèlent. Elle les dénombre parmi ses amis, des personnes l’ayant déjà sauvées de mille morts, des innocents ou des ennemis. Angelina aka Lara est autoritaire, dure, arrogante, et ne recherche que son profit. Là où l’opportunisme d’un Indiana nous touchait ou nous amusait, Lara nous glace ou, au mieux, nous ennuie.
Si le sociopathe fait en général un bon héros de spectacle d’aventures (téméraire, suicidaire, sang froid et sans pitié) à l’instar de Mel Gibson dans " L’’Arme Fatale ", il est souvent contrebalancé par un comparse chaleureux, démonstratif (Danny Glover, Jo Pesci). Ou bien, on nous le montre s’humanisant au fur et à mesure du déroulé (voir sa relation avec Rene Russo).
Lara n’évolue pas, ne change pas, ne s’humanise pas. Aucune identification du spectateur moyen n’est possible. Ce dernier reste en retrait la plus part du temps et s’ennuie. Pas d’humour, pas de personnages secondaires attachants. Quelques figurants arrivent à nous soutirer une " sensation " (Djimon Hounsou dans le rôle de Kosa - le part ailleurs excellent Noah Taylor interprétant le fidèle Bryce), mais on les voit si peu... On ne peut pas non plus se laisser aller à la découverte du paysage, du mythe de Pandore, les inexactitudes historiques, le peu de vraisemblance de certaines scènes nous rejettent immédiatement.
Si cette pellicule peut éventuellement plaire aux enfants qui sauront y trouver une caricature de héros, pour les autres, il y a peu de chance qu’ils puissent en retirer quoi que ce soit d’excitant.

Valérie Revelut

Bon, les jeux vidéo au cinéma, c’est un peu comme les bandes dessinées : finalement, il y a bien plus de ratages que de réussites. Cela pourrait s’expliquer par la volonté de retranscrire un univers déjà existant directement sur grand écran, au lieu d’en faire une adaptation, tout simplement.
Au risque d’en chagriner quelques un(e)s, le premier " Tomb Raider " n’est pas le pire de ces exemples. Pour ce titre honorifique, on pensera plutôt à " Streetfighter ", par exemple. Mais d’un autre côté, il est vrai que le film de Simon West ne casse pas trois pattes à un canard, frôlant même parfois la nullité absolue. Le film fit pourtant un carton. D’où décision du studio producteur, la Paramount, de remettre le couvert mais avec un autre nom derrière la caméra.
Et c’est Jan de Bont (" Speed ", " Twister " pour ce qui est bon ; " Speed 2 " & " Hantises " pour le pire) qui reprend les rênes d’une nouvelle aventure de Lara Croft, qu’incarne toujours très bien Angelina Jolie, au moins le seul point positif de la série. Hé oui, parce qu’à coté de ça, Le berceau de la vie est certes un petit peu mieux que le premier " Tomb Raider " mais c’est tout.
Si on voyage plus en partie à cause de la mission de Lara Croft (retrouver la source de la vie sur cette planète, toujours aussi carrément débile, le pitch scénaristique), force est d’avouer que ses aventures sont filmées à la pépère, voir n’importe comment, que les personnages ont autant d’épaisseur qu’un brin d’herbe, que les péripéties sont relancées n’importe comment, etc...
Rien ne vient sauver une nouvelle fois Lara Croft, ni un bon scénariste capable d’adapter son univers à un film, ni un bon réalisateur sachant enfin faire ce qui nous manque affreusement en ce moment, à savoir un bon film d’action. Si, il y a Pirates des Caraïbes. Mais en tout cas, pour Lara Croft, et vu la raclée que le film se prend aux States, ce n’est pas dit qu’il y ait un troisième opus pour bientôt. Sauf si les producteurs acceptent enfin d’engager des professionnels qui réussiraient là où Simon West
et Jan de Bont ont échoué, à savoir faire le premier vrai film digne de ce nom, adapté du jeu vidéo de Lara Croft Tomb Raider.

Stéphane Thiellement

Producteur(s) : Lawrence Gordon, Lloyd Levin
Coproducteur(s) : Louis A. Stroller
Producteur(s) exécutif(s) : Jeremy H. Smith
Producteur(s) associé(s) : Shelly Clippard, Holly Goline


Musique originale : Alan Silvestri et Korn pour la chanson "Did my time"
Image : David Tattersall
Montage : Michael Kahn, Andrew MacRitchie
Distribution des rôles : Makis Gazis, Daniel Hubbard, John Hubbard, Ros Hubbard, Gail Levin
Création des décors : Kirk M. Petruccelli
Direction artistique  : John Fenner, Frank Walsh, Su Whitaker
Décorateur de plateau : Sonja Klaus
Création des costumes : Lindy Hemming
Maquillage : Frances Hannon
Son : Steve Boeddeker
Effets spéciaux : Chris Corbould
Production : BBC (British Broadcasting Corporation), Eidos Interactive Ltd., Lawrence Gordon Productions, Mutual Film Company, Paramount Pictures, Tele-München (TMG), Toho-Towa
Distribution : United International Pictures (UIP)
Effets spéciaux : Cinesite (Europe) Ltd., Double Negative, The Moving Picture Company



Retour au sommaire