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  Sommaire - Films -  S - Z -  Unborn (Id.)
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"Unborn (Id.) " de David S. Goyer

 

Réal. & scénariste : David S. Goyer
Avec : Odette Yustman, Gary Oldman, Meagan Good, James Remar, Idris Elba.
Distribué par Universal Pictures International France
87 mn
Sortie le 11 Mars 2009
Note : 4/10.

Ils sont malins parfois, les créateurs d’affiches de films, très malins. Comme ça, là, « Unborn » pourrait vite disparaître des esprits, vu qu’en plus il conserve son titre original et on sait très bien que certains sont récalcitrants à ce choix. Oui, mais voilà, pour « Unborn », l’affiche ne laisse pas indifférent : voir l’actrice principale devant le miroir de sa salle de bains, seulement vêtue d’un T-shirt (bof...) et d’une petite culotte qui dessine plus que très bien ses fesses, hé bien, observez et écoutez les réactions des gens devant l’image : on a droit à tout, du pire au meilleur, du racoleur à l’attirant, bref en commun, ça ne laisse pas indifférent. En plus, l’accroche précise qu’il y a une possession dans l’air, et l’autre reflet qu’on perçoit dans le miroir de la salle de bains, c’est celui d’un gamin blafard. Si on très curieux, on cherchera qui réalise ce film d’épouvante qui attire tant et on découvre le nom de David S. Goyer, scénariste de « Dark City » (ensuite réalisé magistralement par Alex Proyas), des « Blade », les deux premiers volets étant réalisés respectivement par Stephen Norrington (très bon film) et Guillermo Del Toro (chef-d’œuvre), le dernier par Goyer himself (nanar épouvantable !), et aussi co-scénariste de « Batman Begins » (signé Christopher Nolan, excellent) et co-auteur du sujet de « Dark Knight » (toujours Nolan derrière la caméra, pour le film qu’on sait...). Entre temps, Goyer a aussi réalisé un autre film, le pas mal « The Invisible ». Bref, dans l’ensemble, son travail 100% signé de lui-même va de l’exécrable au moyen, le reste est sauvé par les autres. Mais le sujet de « Unborn » (et son affiche...) titillait quand même les esprits. Au final, ça aurait pu être largement mieux, si largement mieux...
Casey Beldon est une belle et brillante étudiante vivant seule avec son père depuis que sa mère l’a abandonné quand elle n’était qu’un bébé. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où elle commence à avoir d’horribles cauchemars et surtout des visions dans son quotidien toutes plus terrifiantes les unes que les autres. En fouillant dans des livres relatifs à ce qu’elle vit, elle finit par se replonger dans son passé où elle découvre que sa mère est partie pour lui éviter le pire. En fait, tout cela remonterait aux expériences nazies de la seconde guerre mondiale, sur sa grand-mère maternelle qui aurait pu aussi donner naissance à un jumeau si ce dernier n’était pas mort avant. Et ce qui poursuit Casey serait un esprit maléfique, mais bien pire que le simple revenant refusant de disparaître dans les limbes. En fait, cet esprit, ce « dibbouk » comme il est nommé dans la religion juive, serait un véritable esprit malfaisant voulant à tout prix vivre dans notre monde, et pour cela, il doit naître.
Le thème de la gémellité est un des éléments favoris du fantastique. Ici, il est le point de départ d’une histoire qui partait pourtant sur de bonnes bases, les premières peurs de Casey (Odette Yustman, mimi comme tout) étant assez impressionnantes. En fait, toutes les scènes de peur du film sont ce qu’il y a de mieux. Seulement voilà, David S. Goyer ne cache pas qu’il vise aussi un certain public : Casey a des visions qui vous cloueraient chez vous, en état proche de l’hystérie ; elle, elle en parle à ses copines de collège le lendemain et elle en rigole juste après ! OK, on est dans le shocker pour teen-agers, et déjà, ça saborde une partie du film. Le reste oscille entre bon (la rencontre avec sa grand-mère, les révélations sur les expériences des nazis liées au surnaturel, et les scènes-chocs toujours assez gratinées) et le ridicule (l’humour potache, et le choix de sombrer dans le grand spectacle d’un exorcisme qui, à notre époque, n’impressionne plus que les grenouilles de bénitier, et encore !). Disposant pourtant d’un très bon casting, d’un matériau de base solide (les jumeaux, leurs liens secrets, etc...) et d’une certaine maîtrise dans l’art de balancer des séquences de pure flippe, David S. Goyer gâche en partie tout ça en le sacrifiant sur l’autel de la recherche d’un public qui paradoxalement est plus attiré par du pur sérieux et crédible que par autre chose. De l’ensemble, il en ressort un film hybride, pas vraiment réussi du tout, mais pas non plus exécrable. On sent qu’on aurait pu avoir mieux, peut-être en mettant quelqu’un d’autre derrière la caméra qui aurait sucré quelques moments si hautement ridicules et ratés. Il y avait un retour au film d’épouvante d’un certain genre (possession démoniaque), mais le rendez-vous a été manqué, c’est évident.

St. THIELLEMENT



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