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  Sommaire - Films -  G - L -  Les Passagers (Passengers)
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"Les Passagers (Passengers) " de Rodrigo Garcia

 

Scénario : Ronnie Christensen
Avec : Anne Hathaway, Patrick Wilson, David morse, Clea DuVall & Dianne Wiest.
Distribué par Metropolitan Filmexport
95 mn
Sortie le 11 Mars 2009

Note : 1/10

Connaissez-vous « Le Survivant » de James Herbert qui au cinéma donna « Le Survivant d’un monde parallèle » ? C’était l’histoire d’un crash aérien dont le seul survivant était le pilote qui menait l’enquête sur l’explosion qui causa la catastrophe, poussé par les « esprits » des morts. Bon, très vite, on devinait que lui aussi était ad patrès et qu’il avait été mandaté pour la tranquillité des âmes des victimes. Tout ça c’était il y a trente ans. Aujourd’hui, on sait pertinemment qu’un crash aérien où l’avion est quasi disloqué ne laisse aucune chance aux passagers. Eh bien, pas pour tout le monde, certains insistent encore pour nous faire croire à l’impossible, nous faire avaler des couleuvres grosses comme des anacondas, le tout dans une histoire certes fantastique mais dépourvue d’éléments négatifs (style vengeance d’outre-tombe ou règlements de comptes avec la Mort comme dans « Destination Finale ») au profit d’autres complètement absurdes et ridicules. Tout ça, c’est dans « Les Passagers ».
En plein milieu de la nuit, la jeune psychologue Claire Summers (Anna Hathaway... On y reviendra) est appelée pour aider les rares survivants d’un tragique crash aérien. L’un d’eux, Eric, semble vouloir éviter la thérapie au profit d’une séduction poussée vis-à-vis de la jeune femme. Avec les autres, Claire forme un groupe d’aide mais au fur et à mesure des séances, révélant une explosion soudaine en plein vol de l’avion, ses patients disparaissent un par un. Dans le même temps, d’étranges personnes semblent graviter autour du groupe. Qui sont-elles, que veulent-elles ? Des questions qui inquiètent fortement Claire en même temps qu’elle se rapproche d’Eric, lui aussi clef d’un mystère qui va révéler un évènement extraordinaire.
Du moins sur le papier ; parce qu’autrement, quand très vite on comprend que la sourde menace qui gravite autour de Claire n’a pas lieu d’être, que tout cela tourne autour des vies perdues au moment de rencontres et d’évènements personnels et sentimentaux importants, « Les Passagers » perd de son aura pour bifurquer lentement mais sûrement vers le mélodrame mielleux à souhaits. Toutes les pistes voulant nous faire croire à quelque chose de terrible, à une sorte de vengeance d’outre-tombe, à quelque chose de terrifiant, disparaissent progressivement pour ne plus laisser que des sous intrigues qui vont se rejoindre pour faire de ce film fantastique, car il l’est, c’est certain, une nouvelle et vaine tentative de réactualisation d’un concept qui ne tient définitivement plus la route (une fois pour toutes, un crash aérien où l’avion explose en miettes ne laisse aucun, mais vraiment aucun survivant, alors comment arriver à croire à l’inverse, hein ?). On pense à plusieurs choses avant d’arriver très vite à la solution, à des fantômes justiciers, à un complot à la « Lost », mais tout cela n’est point. Lourdement, le mélodrame s’impose, balourd, naïf et ridicule, d’un genre similaire à celui du très mauvais « La Vie devant ses yeux » (Uma Thurman et ses fantômes de jeunesse, insupportable), et qui en résumé s’attache à la paix des âmes qui refusent de partir alors que la vie terrestre s’annonçait si riche... Pas grand-chose à sauver donc, au vu du matériau scénaristique, tout est en osmose avec le sujet. Quant à la « nouvelle star » Anne Hathaway, si elle fut vraiment excellente dans « Le Diable s’habille en Prada », elle ne fut l’étoile que de ce film ; ici, elle nous rappelle les débuts de Sandra Bullock, le genre d’actrice d’un film qui ne possède rien au-delà. Anne Hathaway va plus vite, elle est déjà devenue inexistante, sans aucune richesse psychologique, et elle en devient vite difficile à supporter. La preuve en est son rôle dans le dernier Jonathan Demme qui signe avec « Rachel se marie » le pire film de sa carrière, confirmant en même temps la statut de has-been avant l’heure d’Anne Hathaway.

St. THIELLEMENT



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