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  Sommaire - Films -  S - Z -  Walkyrie (Valkyrie)
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"Walkyrie (Valkyrie) " de Bryan Singer

 

Scénario : Christopher McQuarrie & Nathan Alexander
Avec : Tom Cruise, Kenneth Branagh, Bill Nighby, Tom Wilkinson, Carice Van Houten, Thomas Kretschmann, Terence Stamp.
Distribué par Le Label TFM Distribution.
110 mn.
Sortie le 28 Janvier 2009.

Note : 8/10.

Il fallait quand même oser, traiter au cinéma d’un des complots contre Hitler (le dernier à priori), un des moins connus (le plus connu étant celui incluant le Maréchal Rommel, le « Renard du désert », qui échappa au châtiment du crochet de boucher par son rang social, celui de l’aristocratie allemande de très ancienne génération, au profit du suicide, un élément qui se retrouve dans « Walkyrie » avec le personnage interprété par Terence Stamp) avec Tom Cruise en instigateur (tout de suite, là, comme ça, on imagine Ethan Hunt en mission impossible de l’époque !!!), le tout en collant le plus près de la vérité, en évitant le sensationnalisme dans l’action, bref le projet assez casse-gueule par excellence. Mais en ayant le duo McQuarrie-Singer aux commandes, le projet prenait déjà vraiment vie. La suite, sans être extraordinaire, n’en demeure pas moins un des films les plus importants de l’acteur et un bon retour pour Singer après le four de son « Superman returns »...
Le colonel Von Stauffenberg sert l’Allemagne des années 40 avec toute sa loyauté. Mais cette dernière ne peut s’accommoder de la folie d’Adolf Hitler. Aussi commence-t-il à se rapprocher d’autres soldats inquiets de voir leur pays tomber aux mains des nazis. Un complot commence à prendre forme et par la force des choses, Von Stauffenberg en sera l’instrument de mise à exécution : il sera celui qui tuera directement le Führer et lancera l’opération Walkyrie.
Commençons par le plus improbable : en Von Stauffenberg, Tom Cruise brise son icône (mise à mal depuis quelque temps via la scientologie et ses frasques stupides de bonheur dans sa vie privée et un « M : I : 3 » très décevant et un premier film de son studio, United Artists, qu’il s’est « offert », médiocre signé pourtant Robert Redford, bref il les aligne, et son étoile pâlit très vite...) pour intégrer un vrai grand rôle où l’acteur oublie son physique (il est borgne, il n’a plus de main droite mais un moignon et la gauche est mutilée !) au profit de la recréation d’un réel personnage historique méconnu qui tenta tout pour enrayer le processus de destruction planifié par le nazisme et son leader. Ceci étant, le scénario joue la carte du suspense historique avec une très grande efficacité à laquelle il manque pourtant, cinéma oblige peut-être, une petite pincée de « fiction », de folie. Dans l’absolu, Mc Quarrie (surtout lui) reprend avec son comparse Singer des éléments qu’on avait déjà rencontré dans leurs précédents travaux communs à savoir « Un élève doué » et même « X-men » dans on prologue (et qu’initialement, McQuarrie voulait faire intégralement en noir et blanc et muet !) et qui retranscrivent parfaitement cette époque marquée par le nazisme, cette folie d’un pouvoir qui tenait ses « soldats » par un fétichisme exacerbé envers un symbolisme emprunté à l’époque des empereurs romains : les blasons, les écussons, les uniformes, etc... Subtilement, ces éléments sont dispersés tout a long du film et inconsciemment nous replongent plus aisément au cœur de cette époque. L’ensemble prend alors vie, jusqu’à l’arrivée même d’un Hitler plus fatigué qu’au début de sa prise de pouvoir, criant de vérité. On oublie le cinéma, on retourne au cœur de la seconde guerre mondiale, au cœur du pouvoir nazi, à Berlin. C’est là qu’est la grande force du film, pas le plus puissant vu récemment sur l’époque en soi (passer après « Black book », le chef-d’œuvre de Verhoeven, pas évident... Au passage, « Walkyrie » emprunte trois des acteurs de ce film, tiens...), mais certainement le plus surprenant car on ne s’attendait pas à un résultat aussi sobre, noir, proche de la réalité et en même temps, fonctionnant comme un vrai film de suspense, excepté la petite touche citée plus haut. La révélation n’en est que meilleure et force est d’admettre qu’en l’état, « Walkyrie » est un excellent film de guerre lié à cette époque, et le premier à traiter ainsi de l’intérieur un de ces complots qui visaient l’élimination d’Hitler. Pari risqué, mais pari relevé et remporté presque haut la main.

St. THIELLEMENT



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