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  Sommaire - Films -  G - L -  L’étrange histoire de Benjamin Button ( The Curious Case Of Benjamin Button)
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"L’étrange histoire de Benjamin Button ( The Curious Case Of Benjamin Button) " de David Fincher

 

Scénario : Eric Roth
D’après la nouvelle de F. Scott Fitzgerald
Avec : Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond, Jason Flemyng, Elias Koteas.
Distribué par Warner Bros. Pictures France
164 mn.
Sortie le 4 Février 2009.
Note : 10/10.

Chef-d’œuvre. Ce serait si simple de résumer la puissance d’une œuvre d’art en un ou deux mots. De résumer celle d’un film de la même façon. « L’étrange histoire de Benjamin Button » est une œuvre grandiose, magistrale, une épopée transcendée par des notions si vraies et pourtant si difficiles à retranscrire comme le temps qui passe, l’amour dans une vie, la mort, le chagrin. On lui reproche un côté « Forrest Gump » accentué par un scénario signé de même la même personne. Et alors ? Qu’est-ce qu’un tel « défaut » sur l’ensemble d’un film flirtant avec la perfection, qu’est-ce qu’un tel défaut pour un film qui retrouve une des notions premières de ce septième Art qu’est le cinéma à savoir la magie. Mais il en sera toujours ainsi, c’est humain, on ne va pas s’épancher dessus mais plus sur ce film, ce chef-d’œuvre certes signé par un scénariste qui reprend un peu d’un de ses précédents films, mais qui a surtout écrit un diamant brut, taillé et magnifiquement embelli par un des plus brillants cinéastes qui soit (comme ça, au hasard, quelques titres : « Alien 3 », « Se7en » & « Zodiac »...),
Curieux destin que celui de Benjamin Button, né au début du vingtième siècle nanti d’un physique de vieillard avec un esprit d’enfant et qui vivra physiquement sa vie à l’envers. Les autres vieillissent, lui rajeunit mais mûrit intellectuellement. Il devient le meilleur ami de Daisy, la seule à voir qu’il est d’abord et avant tout un enfant. De la Nouvelle-Orléans, Benjamin partira pour découvrir le monde au fur et à mesure de son rajeunissement, sans oublier Daisy. Et le jour où ils auront le même âge, ils partageront un peu de « vie » commune. Avant que tout ne reparte dans l’autre sens pour Benjamin...
Il aurait été facile avec un tel matériau de sombrer dans le ridicule. Ce que ne fais jamais le film de Fincher. Ce dernier prend très au sérieux son histoire, s’appuie sur le talent de son comédien pour faire vivre Benjamin de sa naissance à sa mort avec le même acteur, l’informatique régularisant le phénomène de Jouvence auquel il est confronté. Et par là même de démontrer une fois de plus la remarquable dextérité de Fincher pour rendre invisible les trucages. Mais au-delà de ces prouesses tant techniques qu’artistiques, le film n’existerait pas sans son « âme », à savoir une histoire plus qu’émouvante, poignante, magnifique sur l’amour vrai, sur la mort, la fuite du temps, vieillir, aimer, pleurer, construire son destin. Et pour Benjamin Button, son étrange destin lui fera connaitre tout cela de façon différente mais en même temps plus forte. A titre d’exemple, et pour comprendre l’ensemble de ce qui est dépeint dans son histoire, la scène où il apprend qu’il va être père et ce que cela sous-entend pour lui décuple une émotion déjà en soi parmi les plus importantes dans une vie. Et celle finale avec Cate Blanchett termine en apothéose tout ce que le film a voulu réellement toucher plus qu’effleurer dans les sentiments. Tout cela avec en toile de fond revenant souvent la Nouvelle-Orléans, ville intemporelle par excellence où le temps n’a pas de prise, ce qui laisse le champ libre à ce que David Fincher veut développer par rapport à la vie De Benjamin Button. Définitivement un chef-d’œuvre, tout simplement.

St. THIELLEMENT



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