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  Sommaire - Dossiers -  X-Files -  Le « Dieu » Chris Carter : Son histoire, l’avant et l’après X-Files

"Le « Dieu » Chris Carter : Son histoire, l’avant et l’après X-Files"




Chris Carter a le surf dans le sang et l’amour des mots quand il devient rédacteur en chef de Surfing magazine à San Clemente. Il a obtenu son diplôme de journalisme à l’université de Californie, à Long Beach en 1979. Depuis tout petit, il sait qu’il deviendra écrivain. Durant cinq ans, il travaille pour ce support et voyage beaucoup.

Puis, c’est le déclic. Il tente sa chance à Hollywood où il rencontre Dori Pierson, sa future femme, scénariste de Hot Shots et de Big Business. Celle-ci le pousse à écrire pour le cinéma et après l’échec d’un premier script intitulé National Pastime, il s’attaque à une comédie qui attire l’attention de Jeffrey Katzenberg, président des studios Disney de l’époque.

De 1985 à 1987, Chris Carter fait ses classes chez Disney où il écrit et produit des téléfilms tels que B.R.A.T. Patrol (en 1986) et Meet the Munceys. Sa rencontre fortuite avec Brandon Tartikoff, président de la NBC Entertainment, marque un tournant décisif dans sa carrière. Pour la NBC, il signe plusieurs pilots de séries : Cameo by night (qu’il produit en 1987), The Nanny et The Brady Bunch, diffusé dans le cadre des programmes Disney. Il coproduit aussi de 1987 à 1988, la deuxième saison de Rags to Riches, une comédie musicale avec Joseph Bologna et s’attèle à Copter Cop, une série mêlant action et science-fiction.
En 1989, Chris Carter crée et est le producteur exécutif de Brand New Life. Lorsque Brandon Tartikoff quitte la chaîne, son chemin se sépare d’avec son protégé et celui-ci est embauché par Peter Roth, le président des productions Stephen J. Cannell. Il écrit le pilot d’une série centrée sur le surf : Cool Culture mais le scénario n’est jamais tourné.

En 1992, Chris Carter signe un contrat avec Peter Roth pour développer des émissions sur la Twentieth Century Fox Television, une filiale de Fox Broadcasting qui appartient à Rupert Murdoch. Au fond de lui, l’envie grandit de réliser une série sombre dans la veine des histoires glauques qui ont rythmé son enfance. Car enfant, Chris Carter est un inconditionnel des séries de monstres. Il suit assidûment Kolchak : The Night Stalker, une série diffusé de 1974 à 1975, qui relate les aventures d’un journaliste souvent aux prises avec des vampires, des loups-garous ou des zombies. Entre autres, il a également un faible pour The Outer Limits, Mysterious Island, The Partridge Family et bien sûr pour l’incontournable Alfred Hitchcock presents. Par contre, il ne voit aucun épisode de la saga Star Trek. Ses réalisateurs préférés sont George Lucas, Martin Scorsese, Francis Ford Coppola et Brian de Palma.

C’est en 1992 au cours d’un dîner avec Peter Roth, que Chris Carter amène l’idée d’X-Files sur la table. En fait, il souhaite créer une version moderne et personnalisée de sa série de prédilection Kolchak : The Night Stalker. A une différence près, les extraterrestres seront au centre de cette mouture. L’enthousiasme est partagé et l’aventure X-Files commence avec un pilot dont le style est radicalement influencé par la sortie du film Le Silence des agneaux. Vendre le projet à une chaîne de télévision s’avère être une opération plus délicate car les vedettes de l’époque sont des reality-shows du genre de Cops, Unsolved Mysteries et Rescue 911. Mais les producteurs de la Fox misent quand même sur le potentiel de cette fiction bien ficelée et le pilot est diffusé pour la première fois aux Etats-Unis le 10 septembre 1993.

En 1996, Chris Carter réalise une nouvelle série pour la Fox : Millenium. Malheureusement, le public n’accroche pas à l’histoire et la noirceur du propos destine la série à un avenir bien plus laborieux et court que son aînée. Millenium prend fin trois ans après ses débuts.

Alors le 19 juin 1998, porté par le plébiscite des fans d’X-Files, Carter prend le pari audacieux d’adapter sa série au grand écran. Il transpose les aventures de Mulder et Scully au cinéma. Cette même année, il déménage des plateaux de tournage de Vancouver en Colombie britannique au Canada pour s’installer à Los Angeles, la Mecque du cinéma à grand spectacle.

En 1999, l’infatigable Chris Carter s’essaye encore à produire une nouvelle série baptisée Harsh Realm. Celle-ci met en scène un gouvernement qui crée une réalité virtuelle mais le résultat est décevant. Une promotion insuffisante de la part de la Fox entraîne une audience trop faible et la longévité d’Harsh Realm est seulement de neuf épisodes.
Mais il en faut bien plus pour émousser l’inégalable énergie créatrice du père d’X-Files qui en janvier 2000 crée une autre série directement dérivée de sa poule aux œufs d’or : The Lone Gunnem. Dans cette série, il retrouve le trio de pirates informatiques qui aidait Mulder de temps à autre. L’idée est prometteuse pourtant une fois de plus, le projet tourne court.

Aujourd’hui, Chris Carter compte parmi les producteurs exécutifs de la télévision les plus renommés. Le Times l’a consacré « l’une des vingt-cinq personnes les plus influentes d’Amérique », Cinéfantastique « l’une des cinquante personnes qui dominent en matière de science-fiction" » et Mag People « l’une des cinquante Most Beautiful People ».

Chris Carter vu par Chris Carter :

De lui, Chris Carter dit qu’il n’appartient à aucune religion. Sa doctrine est celle de la vie. Même s’il clame à tout bout de champ « Paranoïa is a good thing », il assure n’être ni paranoïaque, ni excentrique dans son quotidien. Il partage toujours son temps entre les plateaux de tournage et la direction de sa boîte de production Ten Thirteen Production. Il se décrit comme un mélange de surfeur, de fin cuisinier et d’homme ayant conservé intacte sa passion des mots, ce qui explique qu’il exerce toujours le métier de journaliste de ses débuts.



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