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  Sommaire - TV -  Disparitions (Taken)
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STEVEN SPIELBERG PRESENTS "TAKEN"

Une création de Leslie Bohem
Fiche technique
Guide des épisodes
Sci-Fi Channel : les mini séries



Véritable monument de science fiction télévisuelle, Taken a littéralement kidnappé les téléspectateurs du Sci-Fi Channel durant deux semaines en décembre dernier. Produite et présentée par Steven Spielberg, cette mini-série en 10 épisodes devrait atterrir, du moins on l’espère, à la rentrée sur la chaîne cryptée. Un Objet Visuel Non Identifié à ne rater sous aucun prétexte.


On sait depuis longtemps Steven Spielberg fasciné par les OVNIS et les extraterrestres. Et si, dès 1977, il illustre magistralement son intérêt pour l’ufologie avec " Rencontre du 3ème type ", il reste profondément insatisfait de son approche parcellaire du sujet, à laquelle ni les multiples remontages de son chef d’œuvre (1), ni " E.T. ", ne parviendront à changer grand chose. Rien étonnant, donc, de retrouver le maniaque des petits gris à l’origine d’une mini-série ambitieuse, que dis-je, une œuvre télévisuelle hors norme (Taken a coûté 40 M$), qui entend rouvrir le dossier OVNIS, et plus spécifiquement celui des enlèvements extraterrestres (Taken signifiant enlevé), des années 40 à nos jours. Mais si Taken s’affirme, sur le papier et sur l’écran, comme l’un des projets les plus Spielbergiens de ces dernières années, paradoxalement, le Maître n’a pris part cette fois ni à l’écriture ni à la mise en scène.


En effet, après avoir convaincu " Dreamworks Television " et reçu le soutien inconditionnel du " Sci-fi Channel ", le réalisateur de " A.I. ", " Minority Report " ou encore " Attrape-moi si tu peux ", quelque peu occupé ailleurs, charge Darryl Frank (un des exécutifs de Dreamworks) de donner forme à Taken. Du coup, la rédaction du scénario échoue à Leslie Bohem. Ce dernier, engagé pour mettre en page les trois premiers épisodes de la série se retrouve bientôt responsable de la totalité du script. La trame qu’il développe, bien plus qu’une banale série de science fiction manichéenne ou humaniste, se veut avant tout l’écho, pour ne pas dire le témoin, des " enlevés " et des " Believers ". Pour ce faire, il aborde le sujet comme une véritable reconstitution et nous propose une version alternative de la seconde moitié du 20ème siècle, mêlant faits historiques (la crise des missiles de Cuba, Apollo 13, ...) et dossiers ufologiques (Foo Fighters, Crop Circles, enlèvements et implantations, ...), autour de 3 familles, les Keys, les Clarke et les Crawford, dont les destinées sont intimement liées aux agissements des extraterrestres sur Terre.


En plus d’évidentes qualités rédactionnelles, cette prodigieuse saga qui allie astucieusement chronique familiale, drame humain, ufologie et réflexions existentielles (distillées voix-off par Allie, l’hybride humano-extraterrestre au centre des débats de cette " Dynastie " Aliennisée), profite d’une interprétation inspirée, d’une mise en scène soignée et d’effets spéciaux - signés James Lima (" Strange Days ", " Starship Troopers ", " Spider-Man ") - dignes d’une production hollywoodienne, " Rencontre du 3ème type " en tête.


En effet, si derrière ses allures de " Dark Skies " de luxe, Taken n’hésite pas à recycler (pour notre plus grand plaisir) les figures de styles et esthétiques de l’opéra ufologique de Steven Spielberg - chacun des 10 réalisateurs semblant rivaliser pour rendre hommage au Maître - la création de Leslie Bohem parvient, tout au long de ses 15 heures, à susciter l’intérêt et à ménager le suspens au moyen de tableaux fantastiques alternant angoisse (les enlèvements), effroi (les expériences médicales des aliens), fascination hypnotique (l’extraction de l’implant du cerveau de Russell Keys), poésie onirique (la rencontre d’Allie avec les dauphins de l’aquarium de Seattle) et soucoupes volantes, qui laissent l’audience scotchée devant l’écran dans l’attente de la suite.


Bien évidemment, 4 générations de 3 familles pendant 5 décennies génèrent forcément une galerie de personnages fascinants permettant à quelques acteurs de seconds plans de crever le petit écran. On retiendra, dans la famille Crawford, représentants du gouvernement de père en fils et petite fille, la performance de Joel Gretsch dans la peau d’un Owen Crawford aux coups de sang déconcertant, Andy Powers, son fils Eric, en une composition subtile de salaud par hérédité, et celle de Heather Donahue (" The Blair Witch Project "),


littéralement époustouflante dans le rôle de Mary, sa petite fille et femme prête à tout pour arriver à ses fins. Matt Frewer (" Max Headroom ", " Spi Factor "), irrésistible en savant perpétuellement excité par ses découvertes, Desmond Harrington, à fleur de peau dans celle de Jesse Keys, Catherine Dent, dans sa composition de mère esseulée, sans oublier Dakota Fanning, la toute jeune et émouvante interprète de Allie Clarke-Keys, l’enfant stellaire dont les commentaires, voix-off, accompagnent le récit pratiquement de bout en bout. Et cela même si sa mère, l’actrice Emily Bergl (" Carrie 2 : La haine "), pourtant parfaite dans ce rôle, n’est absolument pas crédible en batteuse de rock.


Bruno Paul


(1) De " Close Encounter " au " Diretor’s Cut "
Malgré le succès planétaire rencontré par son film, Steven Spielberg n’est pas satisfait. Les dépassements de temps et de budgets ne lui ont pas permis de mettre en boite tous les plans qu’il désirait. Frustré, il demande à la Columbia de lui fournir le budget pour compléter cette pièce maîtresse et en faire son chef-d’œuvre. Finalement, la Columbia lui alloue 2 millions de dollars et 7 semaines de tournage, à l’unique condition qu’il intègre également à sa pellicule des plans de l’intérieur du vaisseau Alien.


A part François Truffaut, en plein tournage, les têtes d’affiches reprennent leurs rôles. " L’édition spéciale " qui sort en 1980 s’avère plus courte que la première mouture. Il supprime 16 minutes de la copie originale, glisse 7 minutes de scènes tournées originellement mais non utilisées, ajoute 6 minutes de nouvelles scènes, et réordonnance la chronologie des évènements. Dès lors, Steven Spielberg considère " L’édition spéciale " comme la version officiel de " Rencontre du 3ème type ", et relègue la " Version originale " au rang de copie de travail.


Si on laisse de côté les versions télévisuelles, une nouvelle mouture intitulée " Edition Collector " voit le jour en 1998, à destination du marché vidéo. Plus longue de deux minutes (137 mns) que la version originale, ce " Collector cut " reprend la bande d’origine, agrémentée de 5 séquences de " L’édition spéciale ", dont, heureusement, celle, relativement longue et sans grand intérêt, à l’intérieur du vaisseau étranger ne fait pas partie. Quant à l’édition " Definitive Director’s Cut ", la nouvelle version ayant profitée d’une ré-exploitation en salle en septembre 2001, elle a été créée dans le cadre de la collection " Top
100 Films of all time " de l’AFI (American Films Institute) par le département de restauration des films de Sony Pictures, selon, bien entendu, les directives de Steven Spielberg. Proche de la version " Collector ", elle combine le matériel de l’édition " originale " avec celui de la " spéciale " et profite surtout d’une re-masterisation digitale de la bande sonore.


Un nouveau montage, en tout cas, qui améliore sans conteste le format d’origine et gomme les errements trop démonstratifs de " L’édition spéciale ". Quant à son statut de montage définitif du réalisateur, seul l’avenir nous le confirmera.






FICHE TECHNIQUE


Distribution :
Julie Benz (Kate Keys), Emily Bergl (Lisa Clarke adulte), Steve Burton (Capitaine Russell Keys), Eric Close (John), Catherine Dent (Sally Clarke) ; Heather Donahue (Mary Crawford adulte), Chad Donella, (Jacob Clarke adulte), Devin Douglas Drewitz (Charlie Keys adolescent), Julie Ann Emery (Amelia Keys), Dakota Fanning (Allie Keys), Elle Fanning (Allie Keys jeune), Matt Frewer (Dr. Chet Wakeman), Nolan Funk (Eric Crawford à 13 ans), Joel Gretsch (Capitaine/Colonel Owen Crawford), Desmond Harrington (Jesse Keys adulte), Emily Holmes (Julie Crawford), Tina Holmes (Anne Campbell/Crawford), Ryan Hurst (Tom Clarke adulte), Adam Kaufman (Charlie Keys adulte), James N. Kirk (Jesse Keys adolescent), Ryan Merriman (Sam Crawford), Chad Morgan (Becky Clarke adulte), Trevor Pawson (Sam Crawford enfant), Andy Powers (Eric Crawford adulte), Alexandra Purvis (Lisa Clarke 13 ans), Taylor Anne Reid (Lisa Clarke 11 ans), Kevin Schmidt (Tom Clarke enfant), Cody Shaer (Eric Crawford enfant), Connor Widdows (Jesse Keys enfant), Anton Yelchin (Jacob Clarke enfant)


Réalisation : Tobe Hooper, Breck Eisner, Sergio Mimica-Gezzan, Bryan Spicer, Félix Enríquez Alcalá, Thomas J. Wright, Jeremy Paul Kagan, Jeff Woolnough, John Fawcett, Michael Katleman
Scénario : Leslie Bohem


Producteur(s) : Richard Heus


Coproducteur(s) : Julie Herlocker, James Lima


Producteur(s) exécutif(s) : Steven Spielberg, Leslie Bohem


Coproducteur(s) exécutif(s) : Joe M. Aguilar, Steve Beers, Darryl Frank


Musique originale : Laura Karpman


Montage : David Abramson, Eric Goldfarb, Toni Morgan, Michael D. Ornstein, Fred Toye


Distribution des rôles : Heike Brandstatter, Allison Jones, Coreen Mayrs


Création des décors : Chris Gorak


Direction artistique : James Steuart (épisodes 1 et 3), Michael N. Wong


Son : Victor Iorillo, Richard Taylor


Effets spéciaux : James Lima, John Lima


Production : DreamWorks Television


Distribution : DreamWorks Distribution LLC, The Sci-Fi Channel








GUIDE des EPISODES


Beyond the Sky

Réalisé par Tobe Hooper

1944 - Des lueurs (les Foo Fighters) apparaissent au beau milieu d’un combat aérien dans le ciel de France et sauvent le capitaine Russell Keys (Steve Burton) et son équipage d’une mort certaine. Trois ans plus tard, retourné à la vie civile, Russell Keys est victime d’incessants cauchemars et de maux de tête persistants. Découvrant qu’il est le dernier survivant du groupe de rescapés, l’ancien pilote, en proie à la paranoïa, abandonne soudainement femme et enfant sans vraiment donner d’explications. Pendant ce temps, le capitaine Owen Crawford (Joel Gretsch), militaire sans morale ni scrupule, découvre un artefact extraterrestre sur le site du crash de Roswell et s’empare de la direction du département OVNI de l’US Air Force. Non loin de là, au Texas, Sally Clarke (Catherine Dent), une mère seule, succombe au charme d’un étranger (Eric Close) qui n’est pas exactement ce qu’il prétend être.





Jacob et Jessie
réalisé par Breck Eisner
1958 - Ayant finalement compris qu’il était périodiquement victime d’enlèvements, Russell Keys revient chez lui pour prévenir son fils, Jessie (James Kirk) et l’empêcher de subir le même sort. Mais il est déjà trop tard, Jessie a déjà été " contacté ". Au cœur de la zone 51, les équipes du colonel Owen Crawford buttent encore et toujours sur la technologie du vaisseau alien. Persuadé que Jacob (Anton Yelchin), le fils de Sally Clarke, est une clé de ce puzzle, Owen Crawford se rend au Texas et découvre un enfant aux pouvoirs terrifiants.




High Hopes
Réalisé par Sergio Mimica-Gezzan
1962 - Le projet UFO, qui n’avance pas d’un pouce, est sur le point d’être abandonné. C’est alors que Russell et Jesse Keys contactent le colonel Owen Crawford. Ils affirment être porteurs d’un implant de technologie alien.




Acid Tests
Réalisé par Bryan Spicer
1970 - Alors que le colonel Owen Crawford vient d’être envoyé à la retraite, ses deux fils, Eric et Sam empruntent des directions opposées. Tandis qu’Eric (Andy Powers) décide de suivre les traces de son père, Sam (Ryan Merriman) part en Alaska où des vestiges d’origines inconnues viennent d’être mis à jour. Parallèlement, Jesse Keys (Desmond Harrigton), revenu du Vietnam accroc à l’héroïne, est persuadé que des êtres de lumière lui ont sauvé la vie à plusieurs reprises.




Maintenance
Réalisé par Félix Enríquez Alcalá
1980 - Après 20 ans passé loin de sa famille, Jacob (Chad Donella) se rend au chevet de sa mère mourante et partage le secret de ses origines avec son frère, Tom (Ryan Hurst). De son côté, Eric Crawford, devenu, comme son père, responsable du département OVNIS, reprend, avec le Dr. Chet Wakeman (Matt Frewer), les investigations sur Jacob et Jesse.




Charlie et Lisa
Réalisé par Thomas J. Wright
1992 - Abandonné suite aux évènements de 1980, le projet UFO renaît de ses cendres lorsque l’US Air Force se fait dérober des éléments de sa panoplie Star Wars en orbite terrestre. Jesse Keys et Jacob Clarke morts, Eric Crawford et Chet Wakeman s’intéressent désormais à leur progéniture : Charlie (Adam Kaufman) et Lisa (Emily Bergl). 1993 - Tandis que Lisa met au monde une petite fille d’un père inconnu, Eric Crawford recrute sa fille, Mary (Heather donahue), dans son organisation.




God’s equation
Réalisé par Jeremy Paul Kagan
De nos jours - Charlie, qui vient de rencontrer Lisa dans un groupe de parole " d’abductés ", découvre qu’il est le père de Allie (Dakota Fanning), sa fille âgée de 6 ans. Mais lorsque les Crawford et Wakeman manquent de mettre la main sur l’enfant, la gamine fait preuve de capacités insoupçonnées.




Dropping the dishes
Réalisé par Jeff Woolnough
Le Général Beers (Jeff McDaniel), qui souhaite en découdre avec les extraterrestres, reprend les choses en main. Après avoir mis Mary Crawford sur la touche, il embarque Allie et Wakeman dans un coin paumé du Dakota du nord. Mais, contre toute attente, l’utilisation de la gamine comme appât pour alien ne donne aucun résultat. L’arrivée impromptue de Charlie, Lisa et surtout de Mary Crawford, loin d’avoir joué tous ses atouts, précipite les choses.




John
Réalisé par John Fawcett
Parvenue à s’enfuir avec ses parents, Allie fait enfin la rencontre de John (Eric Close), son arrière grand-père et unique survivant du crash de Roswell. Toujours pistés par Wakeman et la dernière des Crawford, les fugitifs ne tardent pas à appeler Tom Clarke à la rescousse.




Taken
Réalisé par Michael Katleman
Allie, qui vient d’apprendre toute la vérité sur sa destinée, se remet péniblement de la traque dans la maison de son arrière grand-mère au Texas. Mais, le plus difficile reste encore à venir ...





Sci-Fi Channel : Des mini-séries en séries.

Par Bruno Paul

Après " Dune ", John Harrison, grand instigateur de l’adaptation du premier tome de la saga de Frank Herbert, s’est attaqué aux deux volumes suivants. " Les enfants de Dune " qui regroupe, en 4 téléfilms et 6 heures, " Le messie de Dune " et " Les enfants de Dune " a été diffusé, il y a peu, sur la chaîne américaine spécialisée dans la Science Fiction. Reste à espérer que Canal+, en pleine restructuration et perte d’audience, osera se la jouer space-opera pour tenter d’attirer de nouveaux abonnés.

Dans le même registre, l’adaptation de grands romans de SF à la télévision, Gale Anne hurd, productrice de la saga des " Terminator ", " Aliens " ou encore le récent " Hulk ", vient d’accepter de produire " Mars la rouge ", une mini-série de 6 heures retraçant le premier volet de la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson. Si l’auteur participera au projet en tant que consultant, le script a été confié à Gregory Widen (" The Prophecy ", " Highlander "). Le programme, si tout se passe bien, devrait prendre l’antenne en 2004.

Battlestar Galactica : Les fans devraient être ravis, le remake moderne de la série culte de Glen A. Larson (singulièrement remaniée tout de même) devrait prendre son envol en décembre 2003. Reste à savoir si les chaînesfrançaises, tellement frileuses quand il est question de space-opera, oseront de lancer dans l’aventure galactique.

Autre monument de la littérature SF à connaître les honneurs d’une transposition sur le petit écran, " Le Fleuve de l’éternité " de Philip José Farmer devrait être décliné sous la forme d’une série cette fois. Personne à la rédaction n’ayant encore eu l’opportunité de visionner le pilote, diffusé il y a peu aux Etats-Unis, on prie pour que la présence de Alex Proyas dans l’équipe de production soit effectivement un gage de qualité.




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