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  Sommaire - Films -  Infos -  Fantastic’Arts : Gérardmer 2009

Article pr c dent :
Le blast Dragon Ball Evolution

Fantastic’Arts : Gérardmer 2009

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Choix du réalisateur pour New Moon


La 16è édition du Festival du Film Fantastique de Gérardmer se tiendra cette année :

du Mercredi 28 janvier au Dimanche 1er février 2009

THÉMATIQUE ET RÉTROSPECTIVE « LES COULEURS DU FANTASTIQUE »

Cinéma des ombres par excellence, et de l’ombre en particulier car longtemps ostracisé à
cause de l’étiquette de « genre » qui lui collait à la peau, le cinéma fantastique apparaît
comme le théâtre idéal d’une expérimentation des couleurs.
Du noir et blanc crépusculaire et fantomatique, mêlé de filtres de couleurs, des premières
oeuvres expressionnistes (« Le Cabinet du Docteur Caligari » de Robert Wiene, 1919) au
gothique flamboyant des films de la Hammer (« Le Chien des Baskerville » de Terence Fisher,
1959) ; des clairs-obscurs obsédants des films de vampire, (« Nosferatu » de Werner Herzog,
1979) aux fééries hollywoodiennes saturées de couleurs, mais toujours teintées d’une
cruauté sous-jacente (« Edward aux mains d’argent » de Tim Burton, 1990) ; de la vague de
sang de « Shining » (Stanley Kubrick, 1980) au carmin profond et omniprésent de « Suspiria »
(Dario Argento, 1976), l’utilisation des couleurs et particulièrement le travail réalisé sur la
lumière et la photographie, jouent un rôle essentiel dans l’élaboration de l’atmosphère
fantastique d’un film et d’un cinéma plus que jamais maître de ses propres éclats.
Pour illustrer cette thématique, le Festival proposera une rétrospective qui permettra de
(re)découvrir certains classiques du genre, qui seront annoncés lors du prochain communiqué
de presse.

L’EXPOSITION BANDE DESSINÉE

Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer présentera, comme chaque année à la Maison
de la Culture et des Loisirs, une exposition de bandes dessinées.
Pour sa seizième édition, le Festival accueillera les oeuvres du scénariste et dessinateur :

PATRICE GARCIA

De Renault à Lancôme en passant par Swatch, Canal Satellite ou L’Oreal pour son travail de
publicité en designer et storyboarder, Patrice Garcia a promené son crayon dans les plus
grandes productions, qu’elles soient publicitaires ou cinématographiques depuis ses débuts
en 1986.
En 1986, il réalise le court métrage « Saxum » en 8 mm, et « Rhythm » en 16 mm l’année
suivante.
C’est ainsi qu’il collabore aux longs métrages Peut-Être de Cédric Klapisch (1999), Le
Cinquième Elément de Luc Besson (1997), Immortel (Ad Vitam) d’Enki Bilal (2004), ou Arthur
et les Minimoys de Luc Besson (2006) en tant que designer et directeur artistique.
Cette activité débordante ne l’empêche pas de retrouver les plaisirs de la peinture et du
dessin au travers d’expositions personnelles, de création de bandes dessinées (avec « Le
Chant des Etoiles », Editions Glénat, « Les Fils de la Nuit », Editions Soleil ou « Allande »,
Editions Glénat) ou de reprendre le chemin des plateaux de tournage pour mener à bien des
projets personnels en réalisant en 2006 le pilote d’une série d’animation avec des
marionnettes et des décors numériques SDS en autoproduction.
En 2007 et 2008, il collabore à nouveau avec Luc Besson, comme conseiller artistique sur les
films d’animation Arthur et les Minimoys 2 & 3.

BIBLIOGRAPHIE
1990-1991 ALLANDE (Tomes 1 & 2)
1992 LES FILS DE LA NUIT (Tome 1)
REMPARTS DE SANG
1993 ALLANDE (Tome 3)
1995-1996 LE CHANT DES ETOILES

HOMMAGE A JOHN LANDIS

A l’occasion de cette 16è édition, et en collaboration avec la Cinémathèque française qui lui
consacrera une rétrospective du 28 janvier au 1er mars 2009, le Festival rendra hommage,
vendredi 30 janvier 2009, au réalisateur et scénariste américain :

John LANDIS

À la fin de l’un de ses billets percutants, ici annonçant la diffusion télévisée de Trading Places
(Un fauteuil pour deux), Louis Skorecki écrivait ceci : « [John Landis] aime la ringardise pour
ce qu’elle est. C’est le fils de Madame Carambar et de la poupée Barbie, l’oncle de King Kong,
le sosie de Ben Turpin. Il nage avec les sirènes, insensible à l’appel du large. Flipper le
dauphin l’attend, au loin. Il le sait. » Rien de plus juste sur ce qui fait la singularité de l’oeuvre
de John Landis que cette énumération enfantine, ce retour affirmé à l’immaturité, ce rappel
d’objets et de souvenirs dérisoires et un peu stupides. John Landis est effectivement le plus
jeune de cette génération de movie brats qui allait apporter, dans les années 1970 et 1980,
ce sang neuf dont Hollywood avait besoin. C’est le benjamin espiègle, celui qui, en prenant
tout à la dérision, a mis à nu pourtant quelques ressorts cachés du système.

Il est né à Chicago en 1950 (quatre ans après Spielberg) mais grandit à Los Angeles.
Il débute dans le cinéma alors qu’il est embauché, à peine sorti du lycée, au service du
courrier de la Twentieth Century Fox. Il part ensuite en Europe et y devient garçon de course
puis cascadeur dans des films d’action européens comme Blindman le justicier aveugle de
Ferdinando Baldi ou de productions américaines comme Kelly’s Heroes (De l’or pour les
braves) de Brian G. Hutton. Ses débuts de réalisateur se placent immédiatement sous l’angle
du rire parodique. Pour son premier film, l’hilarant Schlock tourné avec un budget dérisoire
en 1973, il endosse lui-même la combinaison en fourrure du Schlocktropus, une sorte de
singe considéré comme le chaînon manquant et enfin découvert dans une caverne en
Californie. L’animal déchaîne la terreur aux cours de ses pérégrinations. On le voit devenir
l’ami d’une jeune aveugle qui le prend pour un grand chien, surgir dans un cinéma pour se
mêler aux spectateurs, et effectuer bien d’autres facéties. Kentucky Fried Chicken
(Hamburger Film Sandwich) en 1977 est un film à sketches réalisé avec les frères Zucker. En
1978, Animal House (American College) dynamite le film de collège en révélant par ailleurs le
comédien John Belushi qui partagera la vedette, deux ans plus tard, avec Dan Aykroyd, de The
Blues Brothers, hommage à la musique noire présente en filigrane dans presque tous ses
films. À une époque où la terreur cinématographique est renouvelée par des auteurs comme
Tobe Hooper ou Joe Dante, John Landis réalise en 1981 An American Werewolf in London (Le
Loup-garou de Londres) où le rire ne désamorce pas l’épouvante mais la nourrit d’une
dimension satirique inédite. Innocent Blood, douze ans plus tard, soumettra d’ailleurs les
conventions du film de vampire à la même expérience. Il réalise aussi deux succès avec Eddie
Murphy, comédie sur l’identité de classe et de culture : Trading Places (1983) et Coming to
America (Un prince à New York, 1988). Les parodies s’enchaînent : Spies Like Us (Drôles
d’espions) en 1985, Three Amigos (Trois Amigos) en 1986 et Into the Night (Série noire pour
une nuit blanche) en 1985, film noir humoristique et attachante course-poursuite
somnambulique.
La cinéphilie aura été un carburant essentiel de l’inspiration de nombreux cinéastes de sa
génération. Non seulement la mémoire des grands classiques du cinéma mais aussi, et c’est
particulièrement vrai pour Landis, le cinéma comme souvenir d’enfance, celle d’une
génération nourrie par la télévision, la science-fiction, le dessin animé, les aventures
merveilleuses dopées par les trucages poétiques de Ray Harryhausen. Mais avec lui, le lien à
cette référence est un lien complexe où la nostalgie se mêle à la critique. Le rire procède en
effet souvent chez lui d’une vision lucide. Ses deux films relevant directement du fantastique,
An American Werewolf in London et Innocent Blood, s’attaquent à deux mythes de
l’épouvante, le loup-garou et le vampire, soit le principe de la contamination comme danger
ultime. Or chez Landis, le divertissement, l’entertainment, le spectacle possèdent des
propriétés similaires, envahissent la vie de tous les jours, corrompent la réalité, structurent et
déterminent le monde réel, labourent le cerveau des individus. Il y a une métaphore
drolatique de cela dans le cinéma de Landis, un sketch de Kentucky Fried Movie où les
spectateurs d’un film en « sensorama » sont secoués par les employés du cinéma parce qu’ils
sont sensés ressentir les émotions des personnages du film. Il y a aussi ce sketch du même
film où le présentateur du journal télévisé semble troublé, puis excité, par un jeune couple
qui fait l’amour dans son salon, devant sa télévision. Le cinéma de Landis casse la barrière de
l’écran, détruit la rampe qui sépare la scène du spectateur. Les trois minables acteurs de
westerns muets qui sont les héros de Three Amigos sont pris pour de véritables justiciers par
des villageois mexicains qui leur enjoignent de combattre les brigands qui les persécutent. Il
n’y a plus de différence entre fiction et réalité.
John Landis connaît bien, de l’intérieur, le monde de l’industrie culturelle. Celui qui a réalisé
des clips musicaux pour Michael Jackson, qui a mis en scène des épisodes de Disneyland
pour la télévision, qui a produit la série Dream On, dont le personnage principal voit ses
pensées, ses sentiments, ses fantasmes mentalement illustrés par des extraits de films
hollywoodiens, décrit la contamination puis la substitution de la vie réelle par son double
spectaculaire et totalitaire. John Landis réalise en 1992 un film qui a tout d’une commande et
qui contiendra toute la vérité critique de son cinéma. Beverly Hills Cop III (Le Flic de Beverly
Hills 3) imagine les aventures du célèbre policier noir de Seattle s’attaquant à des malfrats
dirigeant un parc d’attractions californien et fabriquant de la fausse monnaie dans ses caves.
Ce que le film montre, c’est à la fois comment la dureté économique de la société a envahi un
lieu a priori détaché des contingences sociales du monde, mais aussi comment l’univers
infantilisant du parc d’attractions s‘est désormais imposé partout dans la société, injectant
son ordre totalitaire dans les esprits, dès l’enfance. Le spectacle est ainsi ambivalent dans le
cinéma de John Landis. Il enchante la réalité (c’est le rôle souvent dévolu à la musique) ou
l’enferme dans une illusion répressive. Et la mise en abîme devient chez Landis une manière
de décrypter l’idéologie hollywoodienne et ses multiples fonctions. Ses documentaires
témoignent du même souci : Slasher, en 2004, portrait d’un volubile vendeur de voitures, est
un brillant essai sur le mensonge et sa justification économique. Et un célèbre humoriste des
casinos de Las Vegas, est le sujet de Mr Warmth : The Don Rickles Project (2007). En mettant
la culture populaire américaine, infantile et triviale, poétique et vulgaire, au centre de son
oeuvre, John Landis en dévoile l’ambivalence. Le rire et la nostalgie n’y sont jamais dénués
d’une vague inquiétude.

Jean-François Rauger
Directeur de la programmation de La Cinémathèque française

FILMOGRAPHIE SELECTIVE
1973 SCHLOCK *
1977 THE KENTUCKY FRIED MOVIE (Hamburger film sandwich)
1978 ANIMAL HOUSE (American college)
1980 THE BLUES BROTHERS* (Les Blues Brothers)
1981 AN AMERICAN WEREWOLF IN LONDON * (Le Loup-garou de Londres)
1983 TRADING PLACES (Un fauteuil pour deux)
TWILIGHT ZONE : THE MOVIE (prologue & segment 1) * (La Quatrième dimension -
le film)
1985 INTO THE NIGHT (Série noire pour une nuit blanche)
SPIES LIKE US (Drôles d’espions)
1986 THREE AMIGOS ! (Trois amigos !)
1987 AMAZON WOMEN ON THE MOON (segments “Mondo Condo”, “Hospital”,
“Blacks without soul”, “Don ‘No Soul’ Simmons” & “Video Date”)
(Cheeseburger Film Sandwich)
1988 COMING TO AMERICA (Un prince à New York)
1991 OSCAR (L’embrouille est dans le sac)
1992 INNOCENT BLOOD
1994 BEVERLY HILLS COP III (Le flic de Beverly Hills III)
1996 THE STUPIDS
1998 BLUES BROTHERS 2000 *
SUSAN’S PLAN * (Susan a un plan)
2005 MASTERS OF HORROR : DEER WOMAN (télévision) *
2006 MASTERS OF HORROR : FAMILY (télévision)

* également scénariste

Le Festival du Film Fantastique de Gérardmer présentera une rétrospective de ses films, qui
sera dévoilée ultérieurement.

ORGANISATION DU FESTIVAL

A Paris
LE PUBLIC SYSTEME CINEMA
40, rue Anatole France
92594 Levallois Perret Cedex
www.lepublicsystemecinema.fr
Créateur & Délégué Général du Festival
Lionel Chouchan
Directeur du Festival
Bruno Barde
Service de presse national & international
Alexis Delage-Toriel / Céline Petit
Agnès Leroy / Annelise Landureau / Clément Rébillat / Camille Bonvallet

A Gérardmer
FESTIVAL DE GERARDMER
« Fantastic’arts »
29 avenue du 19 novembre - BP 105
88 403 Gérardmer cedex

Président de l’Association Fantastic’arts
Pierre Sachot

Coordination Générale et Service de Presse
Anthony Humbertclaude (SG Organisation, Nancy)
Assisté de Martine Roberge

SITE OFFICIEL DU FESTIVAL
www.festival-gerardmer.com

Office du Tourisme de Gérardmer
4 place des Déportés - BP 5
88401 Gérardmer
Tel : 03 29 27 27 27 - Fax : 03 29 27 23 25





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