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  Sommaire - Films -  G - L -  Luther
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"Luther" de Eric Till

Résumé

Martin Luther se destine au droit lorsqu’il subit la foudre sur une route de campagne. Terrifié, il implore Sainte-Anne et lui promet en échange de sa vie de se consacrer à Dieu, de se faire moine.
Sous l’impulsion d’un mentor éclairé, Martin se donne corps et âme à Dieu et s’aperçoit régulièrement que le saint empire romain est loin de respecter l’esprit de l’évangile. Il est notamment très perturbé par ces indulgences vendues par le clergé aux croyants devant leur permettre de raccourcir leur séjour au purgatoire.
Il n’y voit que mercantilisme d’autant que ses études des textes sacrés lui permette d’affirmer qu’il n’y a aucune trace de ce lieu intermédiaire. Sa première prise de position sera contre ces bons au porteur vendus aux plus pauvres.

Avis de Valérie

Contrairement à ce que l’on peut croire, il y a toujours eu des dissidents à l’église catholique romaine. Traités d’hérétiques, ils sortaient d’eux même du sein de la papauté et étaient nommés Cathares, Vaudois, Hussites, Albigeois, Anabaptistes, etc. Luther, moine et fidèle à son église, ne voulait pas la détruire ou la quitter, mais la réformer. Confronté à l’indigence des indulgences, il a sincèrement pensé avoir affaire à des intermédiaires avides et a tenté d’alerter le pape, à grand renfort de versets bibliques. L’église l’a excommunié et Luther a lancé malgré lui un mouvement particulièrement vivace qui a transformé le visage de l’Europe.
Il s’agit sûrement la reconstitution historique la plus fidèle qui existe au 7e art, car le scénario ne fait aucune concession à la vérité et expose platement les griefs de Luther et ses concitoyens envers le catholicisme. La doctrine exposée l’est d’une manière claire et juste et la vie de Luther montre qui il est : un polémiste enflé de sa connaissance mais grandit par son amour pour Dieu. C’est plutôt rare et mérite d’être souligné.
Joseph Fiennes est étonnant dans ce rôle car il fait aisément passer tous les états à son personnage. Le moment de sa conversion est particulièrement frappant car de l’homme sûr de ce qu’il sait, il devient l’homme faible, sans force, dont seule sa foi permet de faire tenir ferme devant ses accusateurs. Les autres acteurs sont à l’aune de sa prestation et on ne peut pas ne pas noter la dernière prestation de Peter Ustinov, affaiblit mais toujours aussi "coquin", ainsi que celle de Jonathan Firth, dans le rôle ingrat du prélat dépêché auprès de l’empereur Charles-Quint pour tenter de résorber ce mouvement de foule qui déboucha sur une mini-révolution.
Malgré donc ce souci de vérité, il ne faudrait pas croire que le film est ennuyant. Nous sommes dans un pays - La France - qui passe son temps à reprocher son austérité aux Protestants. Pour autant, il s’agit plus d’une comparaison marketing ou un travail de sape que de la réalité et le long métrage retranscrit parfaitement ce souffle épique qui a balayé l’Allemagne. Véritable film d’aventures, il est pourvu d’un héros courageux, loyal et désintéressé. On tremble lorsqu’il se dresse contre l’oppresseur, et on est stupéfait de l’audace qu’il lui a fallu pour résister, pour ne pas se parjurer, face à l’inquisition et l’empereur du Saint-empire germanique.
Bien plus à propos que l’horrible et sanglant La passion du Christ de Mel Gibson, il redonne une verve a la foi pour certains, adéquat en ces périodes de Noël, mais pas seulement puisque Martin Luther est intimement lié à l’histoire de son pays ainsi qu’à la construction de la langue allemande.
A noter : le scénario s’arrête au moment où la révolte a gagné l’Allemagne, la réforme ne pourra plus être arrêtée. On ne parle donc pas de certaines idées de Luther concernant les Juifs, arrivées plus tard et ce n’est pas plus mal.

Fiche Technique

Sortie : 17 décembre 2008
Avec Joseph Fiennes, Claire Cox, Peter Ustinov , Bruno Ganz, Alfred Molina, Jonathan Firth, etc.
Genre : historique
Durée : 121 minutes
Année de production : 2002
Distribué par Artédis



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