sous la direction de Nathalie Prince et Lauric Guillaud, Michel Houdiard éditeur, sept. 2008, 244 pages grand format, 25 euros.
« Il faut être fou ou universitaire pour conférer sur l’indicible, pour mettre des mots sur ce qui ne se dit pas. » Pierre Bordage
Les littératures fantastique et de science-fiction se posent explicitement comme des littératures de la limite, de la frontière et comme des littératures de la transgression ou de la déchirure de cette limite ou de cette frontière. Ces littératures de l’imaginaire rencontrent naturellement la question de l’indicible ou celle, conjointe, de l’invisible ou de l’irreprésentable. Peut-on penser le fantastique, la science-fiction, sans justement l’évocation ambiguë d’un indicible ou d’un ineffable ? Avec cette évocation se pose le problème de la théorisation des genres, en même temps que celui de leur définition ou de leur délimitation.
Les questions théoriques (comment évoquer les monstres ? comment suggérer des effrois improbables ? comment dire l’indicible ? comment exprimer l’infiniment lointain ou le définitivement étranger ?), les questions poétiques (comment les blancs, les silences, les parenthèses et les suspensions contribuent-ils paradoxalement à l’élaboration d’un sens ?), les questions esthétiques (l’image impossible, les horreurs invisibles) ou encore les questions thématiques (l’indicible de la mort, les nuées... etc.) sont posées afin de cerner la question de la figuration de l’infigurable, la notion de transgression par l’image ou celle de textualisation de l’irreprésentable.
TABLE DES MATIÈRES
Quelques mots d’auteur, Pierre Bordage
AVANT-PROPOS
Nathalie Prince et Lauric Guillaud
DE LA MONSTRATION À LA SUGGESTION
Les écritures de l’excès
L’INDICIBLE LOVECRAFTIEN : RETOUR SUR UN PARADIGME, Gilles Menegaldo
ENTRE HORREUR VISIBLE ET INVISIBLE : L’INDICIBLE FOLIE DE PATRICK BATEMAN DANS AMERICAN PSYCHO DE BRET EASTON ELLIS, Hervé Lagoguey
INDICIBLE DE LA MORT, INDICIBLE DE LA VIE, DANS GENS DE LA LUNE DE JOHN VARLEY, Sylvie Allouche et Jérôme Goffette
Les voix retenues
VOIX/VOIES DE L’INDICIBLE : L’IMPOSSIBLE TRAVAIL DU DEUIL. RÉPÉTITION ET HANTISE DANS CONFESSIONS OF AN ENGLISH OPIUM BAYER (1821) ET SUSPIRIA DE PROFUNDIS (1845) DE THOMAS DE QUINCEY, Françoise Dupeyron-Lafay
LE CRI DU FAUNE, « HENRI DE RÉGNIER« AUX AGUETS DE L’INVISIBLE », Patrick Besnier
ABYMES ET RÉSONANCES DE L’INDICIBLE FANTASTIQUE DANS LA LITTÉRATURE FIN-DE-SIÈCLE : « LA MACHINE À PARLER » DE MARCEL SCHWOB, Hubert Desmarets
SILENCE(S) FANTASTIQUE(S) CHEZ THÉOPHILE GAUTIER, Marie Fournou
PÈLERINAGES DE L’INDICIBLE DANS LA GRANDE ESCARBOUCLE DE NATHANIEL HAWTHORNE, Stéphanie Carrez
DIRE AUTREMENT
Des poétiques inédites
L’INDICIBLE ET SES VISAGES, Roger Bozzetto
COMMENT FAIRE COMPRENDRE CE / CEUX QU’ON NE PEUT COMPRENDRE ?, Jérôme Dutel
POÉTIQUE DU GOUNGOUNE. LES INDICIBLES CHEZ MARIE-AUDE MURAIL : L’EXEMPLE DE TOM LORIENT, Bertrand Ferrier
MUSIQUES DE L’INDICIBLE, Charlotte Bousquet
La question de l’image
L’INDICIBLE ET LE PORTRAIT FÉMININ DANS BASIL (1852) ET ARMADALE (1866) DE WILKIE COLLINS, Anne-Sophie Leluan-Pinker
L’Ë’I’DICIBLE DANS LES RÉCITS D’AVENTURES POPULAIRES VICTORIENS.
DU BLANC DES CARTES GÉOGRAPHIQUES AUX BLANCS DU TEXTE. ENTRE CONVENTIONS ET INVITATION AU FANTASME, Patricia Crouan- Véron
NUÉES. LA MISE EN SCÈNE DU NUAGE DANS LA FIGURATION DES CORPS IMPOSSIBLES AU CINÉMA, Avril Dunoyer
EXCÈS, SINGULARITÉ, INSISTANCE : POUR UNE CRITIQUE DE L’INDICIBLE FANTASTIQUE, Denis Mellier