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Sommaire - Cinéma bis et culte - Zombie Strippers | ||||||||
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie... "Zombie Strippers " de Jay Lee
Avec Jenna Jameson
ZOMBIE STRIPPERS est un métrage en apparence stupide dont les arguments marketing sont la présence de deux comédiens « mythiques » : d’un côté Robert Englund, la dernière véritable star du cinéma d’horreur dont tous les fans se souviennent des prestations dans la saga Freddy. De l’autre Jenna Jameson, la plus fameuse porn-star de ces dix dernières années, décidées à changer de registre et à tâter du cinéma « sérieux » (via PRIVATE PARTS ou plus dernièrement EVIL BREED) après plus d’une centaine de porno (dont les remakes récents des « class’X » DEVIL IN MISS JONES et THE MASSEUSE). Bref, voilà de quoi appâter l’adolescent mâle typique en lui proposant, en gros, du sexe et du sang. Mais ZOMBIE STRIPPERS n’est pas uniquement ce produit d’exploitation basique que l’on pouvait craindre (ou espérer pour les plus pervers) et il se démarque rapidement de cette veine à la « Troma » pour trouver sa propre voie... ou du moins la chercher, ce qui n’est déjà pas si mal. Le métrage commence comme une satire politique et prend place dans un futur proche, après que George W. Bush ait été élu à la présidence des Etats-Unis pour la quatrième dois. Une morale stricte doit régner sur le monde et la nudité vient d’être interdite, forçant les hommes à fréquenter des boites de strip-tease illégales. C’est dans l’une d’elles, le Rhinos, que se réfugie un jeune soldat mordu par un zombie créé par l’armée lors d’une opération scientifique ayant échappé à tout contrôle. Notre mort-vivant infecte alors la vedette du club, la belle Kat. En dépit de quelques menus inconvénients (des clients mangés par exemple) le patron de la boîte, Ian, décide de continuer comme si de rien n’était. Les « zombie strippers » ne tardent pas à avoir beaucoup de succès...mais peut-on vraiment les contrôler ? ZOMBIE STRIPPERS est donc une comédie érotique et horrifique accompagnée d’une satire socio-politique amusante (et qui vaut bien celle tant vantée des derniers films de George Romero) avant tout destinée aux grands adolescents américains qui téléchargent en cachette les œuvres de jeunesse de Jenna Jamesson. Cependant le réalisateur Jay Lee n’hésite pas à se référer à quelques œuvres sérieuses (il avoue s’être inspiré de la pièce Rhinocéros de Ionesco et ponctue le métrage d’allusions philosophiques) afin de brouiller les cartes. Soit, admettons. Mais la majorité (la totalité ?) des spectateurs de ce métrage voudront sans doute le voir pour ses nombreux numéros sexy entrecoupés de scènes bien gore. A moins que ce soit l’inverse ? En dépit de ses nombreux défauts, ZOMBIE STRIPPERS est parvenu à faire parler de lui et à se bâtir un très modeste mais réel « following » auprès des amateurs de films cultes, ce qui était probablement l’objectif du réalisateur dès le départ. Il a donc, en partie, réussi son pari et ce divertissement sympathique mérite bien une vision et un peu de soutien ! Frédéric Pizzoferrato Retour au sommaire des films bis et culte |