Scénario : Javier Gullon
Avec : Leonardo Sbaraglia, Maria Valverde, Thomas Riordan.
Distribué par Wild Side Films en association avec Le Pacte
90 mn
Sortie le 16 Juillet 2008

Note : 7/10.

Et un nouvel exemple du regain de vitalité du cinéma espagnol dans le genre du fantastique & de l’épouvante. Présenté à Gérardmer cette année, il repartit certes bredouille mais, au moins, il bénéficie d’une sortie en salles, chance que n’ont pas certains (« Fragile » de Balaguero, « Backwoods » de Koldo Serra, même pas en DVD celui-là d’ailleurs, et venant des USA, l’excellent « Tous les garçons aiment Mandy Lane », pour n’en citer que quelques uns parmi les plus récents de la longue liste des injustices du 7ème Art...). Nanti d’un titre banal et surtout repiqué à un des meilleurs films d’Eastwood, au lieu de garder l’énigmatique titre original, « Les proies » sort donc cet été. Il mériterait de trouver son petit public...
Un homme, Quim, traversant l’Espagne en voiture se trompe de chemin et se retrouve en plein milieu des garrigues. Là, on lui tire dessus, sa voiture est hors-service, et lui n’a plus qu’à s’enfuir. Il est rejoint par une jeune femme aux problèmes similaires. A eux deux, ils vont affronter ces mystérieux tireurs, jusqu’à en arriver à les tuer pour assurer leur propre survie. Mais qui sont-ils ? La révélation de leur identité sera la pire des révélations pour Quim.
En soi, ça ne révolutionne pas grand-chose, il s’agit d’un nouveau postulat inspiré par le grand classique qu’est « Les chasses du comte Zarrof ». Mais Gonzalo Lopez-Gallego, le transcende en soignant sa réalisation & son suspense. Certes, il ne se passe pas grand-chose durant la première partie, mais cela accentue le malaise qu’on voit arriver à l’issue du film. Difficile d’en dire plus, si on ne veut pas court-circuiter la révélation finale. La beauté aride des paysages accentue encore plus l’isolement de la « cible » et surtout, le fait qu’il soit « tiré » ainsi de très loin laisse supposer que le(s) tueur(s) possèdent des armes peu communes et surtout que ce sont de redoutables tireurs. Et jusqu’à ce qu’on connaisse la vérité, Gonzalo Lopez-Gallego se montre très doué pour entretenir la tension de son intrigue avec les éléments qu’il a en mains : deux victimes, la montagne, un ou des tireurs d’élite, la peur, la lâcheté, etc... Mais le pire est à venir, et ce qu’il dévoile plonge alors le film dans une toute autre dimension, de pure terreur face au danger enfin découvert. Une nouvelle fois, l’Espagne se montre plus hardie que d’autres, réussit son coup d’essai. Mais Gonzalo Lopez-Gallego reste lucide : dans un entretien qui sera publié un peu plus tard (car il révèle qui est le tueur), il revient sur la genèse de ce projet, très difficile à monter. Et contrairement à ce qu’on croit, faire un film en Espagne n’est pas aussi simple que ça. En tout cas, le résultat laisse souvent admiratif quant aux qualités des créateurs. Tout le monde ne peut pas en dire autant, comme chez nous par exemple...

St. THIELLEMENT

L’avis d’Alain Pelosato

Encore un “survival”. Une espèce de remake de La Chasse du comte Zaroff (Ernest Beaumont Schoedsack et Irving Pichel - 1932). Des chasseurs prennent pour cible un homme et une femme dans la montagne. Surprenant ? Pas tellement, sauf quand vous ferez connaissance avec les chasseurs...

PS
Schoedsack réalisera le King Kong l’année suivante (1933)